« Oui, affirmerait-elle plus tard face aux membres du comité d'enquête et d'éthique de la police de Détroit, à bien y réfléchir, c'est à ce moment précis que tout a véritablement merdé. » p. 16
Il parait que c'est la rentrée littéraire!
Comme c'est vers la littérature noire que je vais le plus naturellement, j'ai suivi les parutions de ce mois de septembre dans le domaine. J'ai lu de nombreux articles concernant le dernier livre de
Jérôme Loubry,
Les Refuges paru la semaine dernière, qui semble très bon au vu des retours enthousiaste qu'il suscite.
Je ne connaissais pas cet auteur, j'ai donc pris le parti de commencer par ses deux romans précédents, puisque je ne lis quasiment pas de nouveautés. Je n'avais pas nécessairement pour ambition d'enchainer les deux livres... Mais...
Pour ce premier retour, je vous parle de son premier opus, publié en 2017,
Les chiens de Détroit. Un bouquin qui en a...
Détroit dans le Michigan a été longtemps le symbole du rêve américain, « Motor City ». Une ville florissante au début du XXè siècle qui a périclité dans les années 60 jusqu'à faire d'elle une ville fantôme, surtout depuis l'effondrement de l'économie et la crise des subprimes. C'est un exode qui a fait diminuer de plus de la moitié sa population.
En 1998 Stan Mitchell est chargé d'enquêter sur une série de meurtres. Des enfants sont enlevés puis retrouvés étranglés quelques jours plus tard. Ce policier sensible va être bouleversé par ces assassinats qui ne seront jamais résolus. le tueur, le « Géant de brume » comme il est surnommé remettra ça deux ans plus tard. Toujours aucune piste dans cette ville où il est si facile de disparaître, dans certains quartiers des rues entières sont inoccupées. Les années passent, l'enquêteur sombre dans l'alcool, perd sa famille, tombe en disgrâce.
« Stan observa les anges qui tombaient du ciel sans pouvoir interrompre leur chute. » p. 71
En 2013, presque tout le monde a oublié ces petites âmes sacrifiées. Quand les enlèvements reprennent, Stan est persuadé que le même assassin est de retour. Mais cette fois, pas de corps retrouvés. Il va être rejoint sur l'affaire par Sarah Berkhamp, policière jeune mais expérimentée, qui va s'impliquer autant que lui dans cette enquête. L'équipe va se retrouver au coeur d'une véritable énigme puisque le « Géant » semble vouloir jouer avec eux et s'immiscer dans leur vie personnelle...
« le liquide ambré brûla sa gorge déjà fragilisée par les cigarettes, mais il jugea la sentence trop légère. Alors il porta la bouteille directement à sa bouche et avala les gorgées les unes après les autres.
Souhaitant en souffrir.
Souhaitant en mourir. » p. 49
Ce premier roman de
Jérôme Loubry est porté par une ambiance extraordinaire. C'est la clé de voûte de son récit. le lecteur se retrouve dans une ville désertée, froide et pluvieuse, théâtre d'une intrigue toute aussi pesante de la première à la dernière page. J'ai adoré cette atmosphère qui m'a rappelée celle de
Mystic River de
Dennis Lehane ou encore celle de la série The Killing.
« Et que se taise ainsi cette haine qui me fatigue tant. » p. 170
Après avoir lu de très nombreux polars, j'ai un peu de mal ces derniers temps à accrocher à des intrigues policières. Pari réussi avec ce livre qui m'a menée par le bout du nez, je me suis laissée happée, quelle réussite! L'histoire est intéressante, les personnages attachants, le récit rythmé par une alternance des époques. J'ai été totalement séduite par ce roman que je recommande absolument. C'est une excellente lecture que j'ai dévorée en quelques heures. Ne souhaitant pas perdre le rythme, j'ai aussitôt enchainé avec le deuxième roman de l'auteur,
le douzième chapitre, dont je vous parle très prochainement.
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