Masse critique octobre 2017
« Il était une fois, dans un village reculé, une créature qu'on appelait Géant de brume. Chaque nuit, lorsque la lune voilée par les nuages n'éclairait qu'à moitié, et que la brume humide léchait les maisons, il venait enlever les enfants qu'on ne revoyait jamais... »
1998. Sept enfants sont assassinés, les journaux nomment le serial killer le Géant de brume, s'inspirant d'une légende locale. le flic en charge de l'enquête, Stan Mitchell, échoue et le tueur reste en liberté. Les meurtres s'arrêtent .
2013. Des enfants disparaissent à nouveau. Mais aucun corps n'est retrouvé. Stan chapeauté par Sarah Berkhamp reprend l'enquête.
Le roman commence par l'arrestation, en mars 2013, de Simon Duggan soupçonné d'être le Géant de brume. Après une trépidante semaine d'enquête. Puis l'auteur reprend le fil de l'histoire et alterne les deux époques, les deux enquêtes, jusqu'à ce que les récits se rejoignent.
«
Les chiens de Détroit » est un roman très page-turner au rythme soutenu, au suspense haletant. La plume est fluide, les chapitres sont courts et efficaces. L'intrigue est particulièrement bien construite, la narration maîtrisée. Personnellement j'ai surtout aimé la profondeur, la complexité des personnages : les deux flics, le Géant de brume et bien sûr la grande héroïne tragique, la ville de Détroit. Et c'est bien là qu'est toute la force de ce thriller. Un subtil équilibre entre fluidité et densité.
Ambiance et personnages bien campés, l'immersion est parfaite. Les deux enquêteurs avec leur part d'ombre sont attachants. L'auteur soulève le voile de leur passé page après page et c'est assez addictif. Car ce n'était pas gagné avec ces deux là! Lui est alcoolique, violent, ne s'est jamais pardonné l'échec de la première enquête (entre autres). Elle est fragile, souffre d'une « légère » schizophrénie avec des hallucinations auditives. Des « impressions », puisque que c'est le terme qu'elle aime utiliser, mais nous guident-elles vers la solution ou nous perdent-elles dans la brume ?
Attention ne vous trompez pas, l'héroïne ce n'est pas la fliquette, c'est bien la ville de Détroit. Quel portrait !! Quelle triste balade devrais-je dire ! Cette ville qui fut le rêve américain dans toute sa splendeur, dans toute sa vanité, n'est plus, sous la plume de l'auteur, qu'une funeste héroïne, agonisant dans la brume, désertée par sa population. On en frissonne !!
Merci à Babelio et aux éditions Calmann Levy pour cette glaçante balade dans les rues de Détroit.
Si vous êtes amateur(e) de thrillers, n'hésitez plus, tentez le voyage!! Pas convaincu(e) ? Allez, un dernier argument pour la route : une fois n'est pas coutume, j'ai aimé le final, je l'ai même trouvé bouleversant...
PS : Avez-vous noté ? Je me suis permis une « inclusive touch » dans ma conclusion... pour être dans l'air du temps ! Hé hé !!
RePS : Je ne sais pas expliquer pourquoi je suis passée à un cheveu du coup de coeur !! Mais mon palpitant est une créature aussi fantasque qu'exigeante !! Désolée monsieur l'auteur. :-(