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Critique de FleurDuBien


Impressionnant parcours.
Que de volonté.
Eddy Bellegueule n'est plus, vive Édouard Louis.
Je suis bluffée par cette vie qu'il a su créer, tous ces efforts, cette détermination, comme un mantra douloureux, il faut qu'il change de vie et dire adieu à son enfance de misère.
C'est une redondance dans ce livre magnifique.
S'en sortir, coûte que coûte, s'éloigner du village comme il dit, lui tourner le dos définitivement, jeter ses oripeaux vulgaires, ses sanies dégoulinantes de pus.
Il a su s'entourer de belles personnes,
Philippe, Ludovic, Didier, Elena et les autres, ont su l'initier à cette nouvelle vie qui commence, une vie de bourgeois, à l'opposé de cette misère du Nord.
Le village, Amiens puis Paris, notre Rastignac (sans les dents qui rayent le parquet...) ambitieux, si ambitieux que ça en est touchant, quitte ces lieux comme si c'était une question de vie et de mort pour lui.
Le style. Je l'ai trouvé fluide et parfois sublime. Il s'adresse à son père durant la première partie, avec ce (tu) qui revient sans cesse, après il parle à la première personne (je) puis à la troisième personne (il) , enfin il parlera dans un long monologue à Elena en reprenant le "tu".
Ces changements de personne, grammaticalement, ne m'ont pas gênée.
Son parcours ? Incroyable au sens propre.
À force de volonté et de travail, il lira jour et nuit, nuit et jour, sur les conseils de Didier le fidèle, des livres pas toujours faciles, et il réussira le concours d'entrée de Normale Sup, l'une des plus grandes écoles, même Polytechnique est en dessous.
Tout ce qu'il fait, entreprend, c'est une revanche à prendre sur la vie, changer, changer, changer. Et s'éloigner du village (maison insalubre, père alcoolique, moqueries sur son orientation sexuelle).
Il est d'une ambition démesurée.
C'est le livre d'une métamorphose, parfois douloureuse, mais toujours courageuse.
Grâce à ses rencontres, il mangera dans les plus grands restaurants, il visitera le monde entier, il prendra sa revanche sur sa vie d'avant.
À la fin, quand il est devenu un écrivain célèbre, quand il a enfin réussi, comme il le dit, il a comme une nostalgie de son village.
Ça me rappelle un vers sublime d'Apollinaire" Tu pleureras l'heure où tu pleures".
Moi j'ai aimé lire ce livre et je n'ai pas rencontré une seule fois un Calimero (clin d'oeil à Block).
J'ai plutôt rencontré un être fragile et fragilisé, tantôt Eddy, tantôt Édouard.
Et j'ai été impressionnée par cette volonté chevillée au corps et au coeur, d'un petit bonhomme devenant enfin grand.
J en suis heureuse pour lui.
Il le mérite.
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