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Christophe Montenez (Autre)
EAN : 9791035408404
Audiolib (08/06/2022)
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4.21/5   645 notes
Résumé :
" Une question s'est imposée au centre de ma vie, elle a concentré toutes mes réflexions, occupé tous les moments où j'étais seul avec moi-même : comment est-ce que je pouvais prendre ma revanche sur mon passé, par quels moyens ? J'essayais tout. "
É. L.
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
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RIP Eddy Bellegueule, Edouard Louis veut célébrer les funérailles de cet ancien lui-même, trinquer et cracher sur sa tombe, être son propre fossoyeur pour être sûr que l'autre ne ressuscitera pas.
Hargne, revanche, détermination… tout l'être d'Edouard Louis, tout son corps n'ont qu'un seul mouvement, celui de la fuite en avant, toujours sur le qui-vive, prêt à tout laisser derrière lui. Abandonner la chrysalide de sa nouvelle métamorphose, pour sans cesse se réinventer, quitte à s'épuiser, se perdre, ne plus savoir qui il est.
Edouard Louis est un caméléon, sans cesse il s'adapte, change pour se fondre dans son nouvel environnement, son objectif est sans cesse de franchir un nouvel échelon de classe sociale. C'est d'ailleurs frappant quand on regarde les photos de l'auteur, sur certaines il apparaît avec une gueule d'ange, tandis que sur d'autres il ressemble à un ex-boxeur ou taulard.
Eddy est parti de tout en bas de l'échelle, même du sous-sol, là où la moisissure recouvre les murs. Régulièrement, sa mère l'envoyait quémander chez les voisins de quoi pouvoir les nourrir le soir, la télé était branchée nuit et jour, l'absence de calme pour faire ses devoirs, et puis, surtout, les questions inquiètes du père chuchotées à la mère. le fils est-il bien normal, pourquoi ces manières, cette façon de bouger les mains, cette voix aigüe ? le fils, il serait pas un peu pédé ?
Pour Eddy, l'enfer ça va vite êtres les autres, leurs moqueries, leurs insultes. Mais Eddy ne s'isole pas, il veut leur prouver sans cesse qu'il peut être un des leurs, en gommant ses gestes, ses manières, en essayant de faire croire qu'il est intéressé par les filles.
Eddy comprend vite que pour échapper aux autres qui le méprisent, l'insultent, son salut viendra d'un changement d'environnement, mais aussi que pour sortir de la misère, s'élever socialement, il devra faire des études. Alors, Edouard prend la problématique à bras le corps, comme tous les autres sujets, et après avoir changé son apparence, ses dents, son rire, son accent et j'en passe, il va rattraper un retard scolaire énorme en se mettant à lire abondement, presque nuit et jour pendant de nombreux mois pour passer le prestigieux concours de l'École Normale Supérieure …
Edouard Louis nous raconte ses mutations, ses métamorphoses et son insatisfaction perpétuelle de vouloir aller toujours plus haut, plus loin dans l'échelle sociale. Mais où mène-t-elle réellement cette échelle, vers le bonheur ou un paraître vide de sens, miroir des illusions dans lequel ce Narcisse magnifique aime se contempler...
A voleter autour de la lumière des hommes de pouvoir, dans un monde où l'argent coule à flot de bouteilles valant un smic, le papillon va-t-il finir par se bruler les ailes ?
Le propos, bien qu'intéressant a cependant fini par me lasser, car Edouard Louis poursuit son ascension assoiffée d'élévation dans l'échelle sociale, et j'ai eu l'impression de tourner en rond dans une vis sans fin, le schéma semblant se répéter à l'infini.
Si le parcours hors-norme d'Edouard Louis force l'admiration, le récit est très égocentrique, et l'auteur avoue avoir eu peu de reconnaissance pour ceux qui l'ont tant aidé à évoluer. J'ai de ce fait eu un peu de difficulté à entrer en empathie avec le personnage, qui reste finalement énigmatique malgré sa mise à nu. Combien de facettes d'Edouard Louis reste-t-il encore à découvrir ? qui est le vrai Edouard, mystère … A découvrir dans un prochain livre, sans nul doute…
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Je commence par faire un compliment à Édouard Louis. J'ai découvert dernièrement Breece D'J Pancake (1952-1979) et ils ont pour point commun d'y décrire la pauvreté financière et intellectuelle, ce besoin de s'échapper vers l'ailleurs, jeunes auteurs, sensibilité, intelligence et bonne analyse de ce qui les entoure. Je suis épaté par cet homme âgé de 29 ans aujourd'hui qui a déjà vécu tant de vies, d'avoir déjà connu l'extrême au point de vue social, d'avoir une telle combativité. Il nous parle de son enfance défavorisée, de sa souffrance, des insultes des autres enfants sur son homosexualité, de sa volonté de changer avec ce titre si bien choisi. Un parcours incroyable. Nous avons là un grand auteur français.
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« Changer mon nom (aller au tribunal ?), Changer mon visage, Changer ma peau (tatouage ?), Lire (devenir quelqu'un d'autre, écrire), Changer mon corps, Changer mes habitudes, Changer ma vie (devenir quelqu'un). »

Voilà en quelques mots toute l'histoire du récit de ce bouquin. C'est toute l'ambition d'Edouard Louis à laquelle il se consacrera corps et âme (si j'ose dire), avec une obstination et une abnégation qui forcent mon admiration, moi qui ai si peu de volonté et si peu de persévérance.

Car oui le bonhomme en a fait, des sacrifices, pour arriver là où il est : changement de sa façon de parler, de manger, de rire, de se déplacer, … mais quelle violence vis-à-vis de lui-même, de son enfance, de ses origines, de ses parents ! Tout couper pour tout reconstruire, est-ce seulement faisable ? Et ensuite cet impossible retour vers son village d'enfance, cet impossible dialogue avec les parents, la famille, les connaissances. Loin d'en éprouver du chagrin, l'auteur en éprouve un certain réconfort, il y voit la preuve de la distance irréductible d'avec ses origines. Être soi, oui, mais à quel prix ? Mais peut-être que ce prix ne sera jamais assez fort ?

J'ai aimé les portraits sans concession (comme dans Eddy Bellegueule) de son milieu d'origine, de la petite bourgeoisie d'Amiens, des milieux homosexuels artistiques et intellectuels de la Capitale. J'ai aimé aussi la sincérité de l'auteur, vraiment, quand il évoque ses relations et les raisons, avouées ou non, assumées ou non, qui le poussent à côtoyer certaines personnes influentes ou puissantes ou juste extrêmement friquées, qui le mettront à l'abri une fois pour toutes.

Alors attention aux distraits : malgré le titre percutant et qui utilise les grosses ficelles du marketing, ceci n'est pas du tout un outil de développement personnel regorgeant de conseils judicieux pour changer, non mais un excellent témoignage sociologique (j'y ai trouvé une certaine parenté avec les récits d'Annie Ernaux), où d'ailleurs les sentiments n'ont pas beaucoup de place. Il y est peu question d'amour, ou même d'amitiés (en tout cas elles sont à peine évoquées, même la relation avec Elena n'est pas très creusée et reste factuelle), mais c'est plus un long soliloque dont les sentiments ont été écartés … Par pudeur, par réflexe de protection ou peut-être comme un dernier marqueur du milieu social d'origine où les émotions et les sentiments sont tout simplement tus, quand bien même ils sont reconnus ?
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Impressionnant parcours.
Que de volonté.
Eddy Bellegueule n'est plus, vive Édouard Louis.
Je suis bluffée par cette vie qu'il a su créer, tous ces efforts, cette détermination, comme un mantra douloureux, il faut qu'il change de vie et dire adieu à son enfance de misère.
C'est une redondance dans ce livre magnifique.
S'en sortir, coûte que coûte, s'éloigner du village comme il dit, lui tourner le dos définitivement, jeter ses oripeaux vulgaires, ses sanies dégoulinantes de pus.
Il a su s'entourer de belles personnes,
Philippe, Ludovic, Didier, Elena et les autres, ont su l'initier à cette nouvelle vie qui commence, une vie de bourgeois, à l'opposé de cette misère du Nord.
Le village, Amiens puis Paris, notre Rastignac (sans les dents qui rayent le parquet...) ambitieux, si ambitieux que ça en est touchant, quitte ces lieux comme si c'était une question de vie et de mort pour lui.
Le style. Je l'ai trouvé fluide et parfois sublime. Il s'adresse à son père durant la première partie, avec ce (tu) qui revient sans cesse, après il parle à la première personne (je) puis à la troisième personne (il) , enfin il parlera dans un long monologue à Elena en reprenant le "tu".
Ces changements de personne, grammaticalement, ne m'ont pas gênée.
Son parcours ? Incroyable au sens propre.
À force de volonté et de travail, il lira jour et nuit, nuit et jour, sur les conseils de Didier le fidèle, des livres pas toujours faciles, et il réussira le concours d'entrée de Normale Sup, l'une des plus grandes écoles, même Polytechnique est en dessous.
Tout ce qu'il fait, entreprend, c'est une revanche à prendre sur la vie, changer, changer, changer. Et s'éloigner du village (maison insalubre, père alcoolique, moqueries sur son orientation sexuelle).
Il est d'une ambition démesurée.
C'est le livre d'une métamorphose, parfois douloureuse, mais toujours courageuse.
Grâce à ses rencontres, il mangera dans les plus grands restaurants, il visitera le monde entier, il prendra sa revanche sur sa vie d'avant.
À la fin, quand il est devenu un écrivain célèbre, quand il a enfin réussi, comme il le dit, il a comme une nostalgie de son village.
Ça me rappelle un vers sublime d'Apollinaire" Tu pleureras l'heure où tu pleures".
Moi j'ai aimé lire ce livre et je n'ai pas rencontré une seule fois un Calimero (clin d'oeil à Block).
J'ai plutôt rencontré un être fragile et fragilisé, tantôt Eddy, tantôt Édouard.
Et j'ai été impressionnée par cette volonté chevillée au corps et au coeur, d'un petit bonhomme devenant enfin grand.
J en suis heureuse pour lui.
Il le mérite.
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En 2014 Edouard Louis faisait une entrée fracassante dans le monde littéraire avec son premier ouvrage autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule. Il y crachait toute sa hargne refoulée. "De mon enfance je n'ai aucun souvenir heureux" écrivait-il dès la première page.

Presque huit ans plus tard il revient sur son incroyable odyssée, sur ses métamorphoses successives qui l'ont mené à la célébrité. L'auteur a muri et prend ici du recul pour raconter son enfance brisée, faite d'humiliations constantes dans un milieu d'extrême pauvreté et d'inculture dans un petit village de Picardie. Il raconte avec beaucoup de réalisme son parcours, son combat de tous les jours à partir de ses quatorze ans et son entrée au lycée d'Amiens, pour changer radicalement, renier sa famille et parvenir à s'élever dans la société. Les hasards de la vie et de nombreuses rencontres vont l'y aider comme par exemple son amie Elena puis le philosophe Didier Eribon. Dans ces périodes de transition, on sent chez Edouard Louis une détermination absolue, comme une obsession de transformation, ce qui ne le rend pas forcément sympathique. Il "profite" des conseils, des situations et des largesses qui lui sont offertes pour franchir de nouveaux paliers et assouvir ses ambitions de réussite et de célébrité. Mais une volonté à toute épreuve beaucoup d'efforts et de chemins parcourus pour prendre sa revanche sur son passé miséreux et arriver à ce qu'il est aujourd'hui.

Pourtant, au sommet de cette ascension sociale, l'auteur ressent comme un trouble, "la honte d'avoir eu honte" de sa famille et de l'avoir reniée voire blessée. Dans une scène bouleversante, il décrit une violente dispute avec sa mère où les mots dépassent (?) sa pensée "Arrête, arrête de me taper putain. T'es vraiment qu'une putain d'espère de folle, et je criais, je te déteste, je ne veux pas que tu sois ma mère..." Des mots douloureux que l'on regrette sûrement après coup.

Edouard Louis éprouve ici le besoin d'effectuer un retour sur lui-même. Après avoir longtemps effacé petit à petit les traces de son passé, certains souvenirs de son enfance lui reviennent en mémoire. "Je ne suis pas nostalgique de la pauvreté, mais des odeurs et des images". Lui qui a connu la misère, la classe moyenne et enfin les hautes sphères de la société, l'aristocratie qui "va dépenser en une soirée ce que son père manoeuvre ou balayeur gagnera en une année" ne peut que s'insurger sur l'injustice sociale, les origines qui malgré soi déterminent tout une vie.

Changer : méthode est une sorte de "manuel" dans lequel l'auteur se livre de façon très personnelle et raconte son odyssée sans complaisance. Il est prenant, bien écrit, utilisant toujours les mots justes. C'est un ouvrage intimiste bien sûr mais aussi puissant et politique.

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critiques presse (5)
Telerama
21 novembre 2022
Un livre sincère, émouvant, crâne, volontaire, à l’image de son auteur, fier de se revendiquer Rastignac de notre temps.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesInrocks
09 janvier 2022
Si au printemps paraissait son très beau Combats et métamorphoses d’une femme consacré à sa mère, c’est à la rentrée qu’Édouard Louis a créé la surprise avec un texte puissant au sujet de sa propre métamorphose, sociale, de transfuge de classe.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaLibreBelgique
06 janvier 2022
Dans "Changer : méthode", l’écrivain français revient sur les changements qui l’ont profondément transformé.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeDevoir
18 octobre 2021
Changer : méthode, le nouveau livre d’Édouard Louis et son cinquième récit autobiographique, permet de mesurer l’étendue du chemin parcouru. De la Picardie en passant par les beaux quartiers de Paris et jusqu’au bout du monde. Tout ce qu’il a construit et gagné, tout ce qu’il a laissé derrière lui : une ville et un nom, des amitiés fortes, sa naïveté de Rastignac assoiffé de revanche sociale et l’« impression d’avoir trop vécu ».
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LesInrocks
16 septembre 2021
Avec ce cinquième texte autobiographique, le jeune écrivain raconte enfin son parcours de transfuge et solde ses comptes avec son nouveau milieu. Bouleversant.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Je ne t'ai jamais dit qu’à l'école, quand en classe de sport les élèves devaient constituer des équipes, le plus souvent pour jouer au football ou au handball, je n'étais jamais choisi, aucune équipe ne voulait de moi. (Je ne suis pas triste en te le racontant aujourd'hui, je ne veux pas t'apitoyer, je veux que tu saches c'est tout, - remonter le temps.)
C'est une des scènes les plus banales et les plus attendues de la souffrance d'un enfant, n'importe qui a l'impression d'avoir vu ou entendu cette scène des milliers de fois dans la littérature ou au cinéma et pourtant c'était une des scènes qui me blessaient le plus. (p. 35)
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Au fil des pages : "Quand on fait les choses à moitié, on a que la moitié de ce qu'on mérite... Il a fallu que je m'éloigne du passé pour le comprendre... m'arracher à cette enfance détestée... trouver une vocation... vivre une autre vie... J'avais joué des rôles pour essayer de cacher qui j'étais, pour me protéger... Atténuer le plus possible la présence de l'insulte dans ma vie... Le théâtre... la continuité de ma vie... Ce que je ne savais pas encore, c'est que les insultes et la peur allaient me sauver... l'humiliation allait me contraindre à être libre... la seule option était de fuir... je n'avais pas choisi ce que j'étais... comme si l'exclusion me forçait à inventer mon propre système de valeurs... mon apparition dans un lieu où je ne connaissais personne... allait me permettre de me réinventer... toute la réalité se transformait autour de moi... à connaître et à comprendre la personne que j'étais... une enfance de classe. Tous mes goûts, toutes mes pratiques, ce que je faisais, ce que je disais, mes opinions, tout était marqué par le passé... en imitant cette vie j'accédais à un monde qui t'avait toujours intimidé... je possédais une chose que tu ne possédais pas... il me fallait l'arrogance et la violence pour me défaire du passé... Je ne me reconnaissais plus dans la réalité qui m'entourait... Le monde qui s'ouvrait à moi... Une belle violence, celle de l'attachement de la possibilité... me mettre à distance de mon passé... Rien de se être ne l'a préparé à en éprouver la beauté. Je ne voyais pas encore dans cet écart entre ma vie et la vie un signe de l'injustice, de la violence de classe... Le monde était organisé autour de principes binaires : lourd / léger... qui sont aussi des principes de classe... tout n'était pas qu'une question de choses que je savais ou que je ne savais pas mais aussi une question de méthode... Prendre ma revanche sur le passé, par quels moyens... Les émotions contiennent en elles-mêmes la possibilité de leur propre mutation, l'amour en jalousie, le ressentiment en haine, l'inquiétude en angoisse... la mutation s'est opérée en moi... Liberté contre ce que le monde avait voulu de moi... Je sentais quelque chose se soulever en moi... Tous les mots de Didier réveillaient la douleur... me sentir exister... mon corps ne faisait pas que de la figuration... Les classes défavorisérs croient accéder à ce dont elles étaient auparavant exclues... Stratégies pour accélérer mon changement... la naïveté est une condition de la fuite... refusais de penser quelque chose impossible... Quand tout ce qui avait été énergie, désespoir, combats deviendra souvenir... Je n'avais plus peur... La remise en cause de la violence du monde était un luxe que je ne pouvais pas me permettre, l'urgence c'était de continuer à avancer... débarrassé de mon enfance et de mes peurs... La guerre est terminée, tu n'as plus besoin de devenir, tu n'as plus qu'à être...
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J'ai commencé à venir à la bibliothèque seulement parce que je n'avais pas d'amis dans la cour de l'école, pour me cacher, c'est aussi bête et anecdotique que ça. Et, ce que je crois, c'est que le contact prolongé avec cette femme plus âgée et cultivée a enclenché les prémisses d'une métamorphose dans ma manière d'être et ma manière de penser.
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J’ai compris que d’avoir regardé pendant toute mon enfance la télévision sept, huit heures par jour, m’inscrivait dans une histoire particulière, l’appartenance au monde des déshérités, des pauvres, de ce que les riches voient de l’extérieur comme des enfances perdues. J’ai compris que pour eux étudier aussi naturel que de ne pas étudier chez nous.
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Je me rends compte actuellement que je m'adressais toujours aux hommes, qui avaient l'allure la plus distinguée, ceux qui semblaient les plus riches ; mon désir social se mêlait à mon désir sexuel, et j'étais attiré par les hommes qui ressemblaient au monde auquel je voulais appartenir depuis que j'avais pris la décision de partir d'Amiens, les plus conformes à mon rêve de transformation.
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Vidéo de Édouard Louis
Edouard Louis présente son livre "Monique s'évade", publié au Seuil. Dans ce dernier, l'auteur aux multiples succès raconte l'histoire de Monique, après deux décennies avec son deuxième mari, elle a bravé l'incertitude pour trouver refuge, seule avec ses enfants, au coeur de Paris. Mais la douleur refait surface, implacable. Les mots blessants, les humiliations, elle les subit encore, cette fois-ci aux côtés d'un gardien d'immeuble. Trois maris, trois alcooliques. le poids des années s'abat sur ses épaules alors qu'elle s'interroge, tourmentée : "Ai-je commis une faute ?". L'écho de ses tourments atteint son fils, Édouard Louis, écrivain en exil. Dans ce livre poignant, Monique aspire à une nouvelle vie, affranchie de tout fardeau masculin. le courage de partir, de tout recommencer, prend forme dans son désir de liberté.
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