Je pensais : Une revanche de plus pour elle.
Si la liberté n'est pas une revanche, alors elle n'est pas une liberté, voilà ce que je crois.
[Dans « Une chambre à soi »] Virginia Woolf répond à une question littéraire par des préoccupations financières et matérielles.
Une chambre, un espace, des murs, une clé, de l’argent: c’est aussi, cent ans plus tard, ce qu’il fallait à ma mère, non pas pour devenir une écrivaine, mais pour devenir une femme plus libre et plus heureuse.
Woolf avait compris, cent ans plus tôt, que la liberté n’est pas d’abord un enjeu esthétique et symbolique, mais un enjeu matériel et pratique. Que la liberté a un prix.
(...) Ce rien que dans les classes privilégiées on ne peut pas comprendre, parce que quand eux disent qu'il ne leur reste plus rien, il leur reste toujours quelque chose,
il leur reste des diplômes,
il leur reste la culture,
il leur reste quelques pièces,
il leur reste des relations pour les aider,
il leur reste la volonté que confère les privilèges.
Si la liberté n'est pas une revanche, alors elle n'est pas une liberté, voilà ce que je crois.
C'est toujours dans les situations les plus dramatiques que nos réactions sont les plus conformes.
Elle n'avait jamais fait quoi que ce soit pour elle-même. Sa vie avait été, jusqu'à maintenant, une vie pour les autres.
"(..)Fuir et se libérer demandent une telle énergie que, souvent, en cours de fuite, on renonce et on fait demi-tour."
Je me rappelais avoir lu dans un livre d'histoire qu'un jour on avait retrouvé des corps de femmes du néolithique au squelette fracturé par la violence des hommes. La violence que vivait ma mère avait l'odeur des grottes et des cavernes de la préhistoire, l'odeur de la violence millénaire.
Un ami me dit : Il faut amicaliser la relation avec sa mère.
(...) on préfère souvent se rendre à une souffrance connue que se livrer à une situation nouvelle.