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Citations sur Le chemin des amoureux (19)

On a besoin de voir l’horreur pour se la figurer, on se rapproche de ceux qui ont souffert, à la fois pour comprendre et se rassurer de ne pas la vivre soi-même.
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Le chef des pompiers commença, la voix posée, presque trop, comme si elle avait été préenregistrée sur un disque: "Vous nous avez donc appelés suite au malaise de votre mari… "
Je l’interrompis avec l’information la plus inutile à énoncer à cet instant-là.
"On est pacsés, pas mariés."
Le chef des pompiers acquiesça de la tête pour accuser réception de cette information tout en poursuivant.
"Quand nous sommes arrivés sur les lieux, nous avons constaté que la victime était inconsciente et après examen rapide nous n’avons pas réussi à trouver un pouls."
Voilà qu’il recommençait à parler de cette victime dont je ne savais rien.
"Après avoir tenté un massage cardiaque ainsi que la pause d’un défibrillateur, nous n’avons malheureusement pas réussi à trouver de trace d’activité sur l’électrocardiogramme ni sur l’encéphalo-cardiogramme. Après quarante-deux minutes de soins, un médecin du Samu a malheureusement dû constater le décès de votre compagnon. Nous vous prions d’accepter nos plus sincères condoléances. Un officier de police va arriver d’ici quelques minutes pour vous expliquer la suite de la procédure." J’ai regardé le pompier en chef, le médecin du Samu qui venait d’entrer dans le salon avec une expression sincèrement désolée, et le pompier du verre d’eau qui désormais n’osait plus regarder que ses pieds. D’autres visages apparaissaient tout autour sans vraiment s’imprimer à la surface de mes rétines. Au moment où l’officier de police sonnait à la porte, j’ai prononcé cette phrase, si absurde que quelques semaines plus tard elle me plongerait dans des fous rires incontrôlables: "Je crois qu’il reste du café si quelqu’un en veut."
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En regardant les premières gouttes passer une à une par le filtre en papier pour atterrir dans le réceptacle en Pyrex de la cafetière, j’ai pensé que c’était un peu fou la vie parfois. En l’espace de vingt-quatre heures, les choses s’étaient totalement transformées. Les traces de tasse de café qui, la veille, me faisaient monter la tension à 18, étaient ce matin les complices d’un bonheur retrouvé. Elles étaient là, définitivement tatouées sur la table en Formica, et pourtant je leur souriais. Sans ces marques, sans la dispute qui avait suivi, sans le pouvoir tachant du café, la journée n’aurait pas été si orageuse et la nuit si belle. Et si j’étais tombée enceinte cette nuit? La main sur le ventre, je regardais tranquillement ce nouveau café du jour franchir peu à peu les graduations de la carafe en verre. Amusée, je me demandais ce que cet arabica-ci nous apporterait.
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En découvrant ces deux petits traits qui pourraient évoquer les barreaux d'une prison, moi j'ai vu une porte qui s'ouvrait enfin et mettait un terme à des années de captivité.
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Alors que toute ma vie on m'avait intimé d'avoir un ventre plat, je ne rêvais secrètement qu'à un ventre plein.
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J'ai fait quelque chose de parfait, ai-je pensé. C'était la première fois de ma vie et j'étais contente que ça tombe sur cette fois-là.
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L'expérience de la maternité m'avait enseigné qu'un enfant de moins de 3 ans supporte très bien qu'une question reste sans réponse dès lors que de la nourriture industrielle est proposée en échange.
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Quand l'heure est grave la syntaxe est pauvre.
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Vers 3 heures du matin,après une crise de larmes plus forte que les autres ,j'avais l'impression d'avoir couru un marathon. J’étais épuisée de les avoir fait sortir une par une ,en silence. J'étais presque sonnée,comme si c’était une vraie vague ,une de celles bien puissantes que l'on trouve sur la côte atlantique,qui m'avait fauchée d'un coup et laissée à peine consciente sur le sable mouillé. En raclant mes pommettes de la paume de ma main gauche ,j'avais soudain eu un coup au ventre. Jamais Jérôme n'y ferait glisser un anneau un jour,un samedi,dans une mairie,devant nos amis. Dans notre lit,il y avait désormais le trou à sa place ,le plaid linceul,mes larmes dans l’oreiller et ma main nue. Ça faisait beaucoup pour un matelas de 140 cm de largeur. Vers 4 heures du matin,c’était décidé :je retournerais voir Jérôme le lendemain et nous allions nous marier.
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Mais la douleur,ce n'est pas un temps normal.La douleur,c'est tout à coup un divorce entre le corps et l'esprit. Pendant toute une vie ,la cohabitation se passe plutôt sans heurt. Bien sûr,les matins de gueule de bois ,le corps s'adonne à une basse vengeance sous prétexte que,la veille,l'esprit a cru qu'il était plus fort des deux. Les deux forment un vieux couple ,équilibré car complémentaire. L'un pousse à un peu de folie ,l'autre raisonne quand les excès sont trop nombreux et rapprochés .Le corps et l'esprit ,c'est un peu nos grand-parents qui se passent le sel,sans un regard,hypnotisés par la diffusion du 13 heures,mais qui chaque soir se collent un gros smack mouillé avant d'aller dormir.
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