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Critique de fnitter


Une mère 36 ans et ses trois filles de 20, 14 et 10 ans toutes activement impliquées dans la prostitution hétérosexuelle, saphique et toutes les perversions se terminant en philie (pour les puristes, le terme générique est paraphilie (je viens de l'apprendre)), font la connaissance de leur nouveau voisin de 20 ans.
Après s'être toutes offertes à lui, elles se racontent nous passent toute leur enfance, leurs blessures, leurs failles et leur fragilité.

Écrit en 1910, publié clandestinement dans un premier temps et réédité jusqu'en 1983. Pourrait-on encore éditer ce genre de texte de nos jours ? L'on tomberait certainement sous le coup de l'apologie de crime (Seuil de non consentement à 15 ans, 18 ans pour l'inceste).

Une mère qui éduque, dresse conditionne ses filles à aimer leur métier pour en jouir plutôt que de se foutre par la fenêtre.
La prostitution enfantine existe encore de nos jours avec toute l'horreur que cela implique, mais cette mise en lumière a quelque chose de malsain, d'autant que scatophilie, zoophilie et tutti quanti, tout y passe.
Dans la droite ligne du plus connu  « les onze mille verges » d'Apollinaire (1907), chef d'oeuvre du mauvais goût et catalogue de toutes les perversions sexuelles existantes.

Écrit dans quel but ? Choquer ? C'est réussi. Une lecture pas excitante en soi, plus édifiante qu'autre chose. D'ailleurs, à mon sens, l'excitation apportée par une telle lecture relèverait plus des troubles paraphiliques (et donc psychiatriques) qu'autre chose.
Une vision déformée, amplifiée (j'espère) du rapport au sexe et à la prostitution ( y compris enfantine) de l'époque. D'un autre côté on parle de Matzneff, on parle de Cohn-Bendit, on parle de tourisme sexuel en Thaïlande, pour les seuls scandales qui parviennent à nos oreilles.

Certains ont aimé, voire encensé le livre (des critiques sur Babelio, Jean d'Ormesson…), y voient une valeur littéraire. Est-ce bien écrit ? On s'en moque. Suis-je moraliste ? On s'en moque aussi (j'en lis pourtant du roman érotique, pornographique). Mais autant on est dans la démesure burlesque avec Apollinaire qui peut confiner à l'horreur jubilatoire, autant ici, où l'auteur insiste tout au long du roman sur la véracité du récit, (et des renseignements pris sur internet, Louÿs ferait le récit de sa relation avec les trois filles de Jose-Maria de Heredia (un poète de l'époque) et leur mère), la lecture est malsaine. D'autant qu'il a épousé la plus jeune des filles dans la réalité.
Bon allez, pour ne pas être totalement négatif, on peut reconnaître une certaine verve truculente dans la dernière interaction du livre. Mais c'est bien tout.

Le livre existe. En tant que curiosité historique ? Savoir qu'il existe, oui. le lire, non.
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