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"Des choses qui se dansent" est un récit autobiographique et engagé de Germain Louvet, danseur étoile à l'Opéra National de Paris.

Les souvenirs personnels sont amenés en toute pudeur et délicatesse, néanmoins rythmés par les réflexions percutantes sur la diversité dans son art et l'accessibilité de la culture.

J'ai apprécié les mots justes utilisés et la poésie émanant des écrits. J'ai été touchée par les souvenirs et, comme toute admiratrice de la danse classique, les mentions aux grands noms et ballets qui ont marqué l'Histoire de la danse.
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Très agréable surprise que la lecture de ce récit ! Je regrette d'autant plus d'avoir manqué la signature dans ma librairie préférée.
Originaire d'une petite commune proche d'ici, passé par le Conservatoire de Chalon sur Saône, il est désormais danseur étoile. Mon sang bourguignon en est très fier. Je suis sa carrière de loin, n'ayant jamais eu l'occasion de le voir danser sur scène. Ce garçon a décidément tous les talents. Il est passionné mais pas aveugle et dénonce le virilisme du milieu et des personnages, le racisme latent, prône l'accès à la culture au plus grand nombre. Heureusement cela évolue grâce à lui et d'autres noms reconnus du ballet français. On ouvre le livre sur sa consécration. On le referme sur la lutte contre la réforme des retraites et les formidables images que les danseurs et danseuses de l'opéra Garnier ont laissé. Un danseur engagé. L'art et le politique mêlés. J'ai lu d'une traite.
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En ouvrant ce livre je m'attendais à découvrir les coulisses de la trajectoire de Germain Louvet de son enfance jusqu'à sa nomination en tant qu'etoile. Bien sûr on y retrouve tout cela à l'intérieur et c'est intéressant.

Cependant ce qui m'a le plus captivé c'est le côté engagé de l'artiste qui souhaite populariser son art. Germain Louvet prend des positions courageuses autour des thématiques plus que jamais d'actualité comme le manque de diversité au sein de l'Opéra, le virilisme ou encore le body positive. Il prône la démocratisation et l'ouverture de son art à un large public loin des stéréotypes et militant pour les différences.

C'est en quelque sorte une autobiographie d'un danseur combattant les préjugés que que son art lui impose. On peut être passionné par ce que l'on fait au quotidien tout en connaissant les limites, celles qu'on souhaite faire bouger à son niveau.

On ne rentre pas pleinement dans l'intimité du danseur, j'ai trouvé beaucoup de pudeur et de retenu dans l'évocation de sa vie amoureuse notamment. Les passages et les sous-entendus liés à la découverte de l'homosexualité sont tout en délicatesse.

Par ailleurs je tiens à souligner qu'il s'agit d'une autobiographie qui est très bien écrite avec conviction et liberté. Je vous encourage vivement à découvrir ce jeune homme de son temps, bien dans sa tête, son corps et ses combats.

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Aujourd'hui je vais évoquer Des choses qui se dansent récit autobiographique de Germain Louvet, danseur étoile à l'opéra de Paris âgé de 28 ans. Ce texte engagé est fluide et touchant, le jeune homme talentueux y résume son parcours artistique et personnel.
L'ouvrage débute et se termine en évoquant avec tendresse et affection Pablo, son amoureux ; l'écriture est pudique et délicate, leur histoire semble évidente. le danseur assume son homosexualité et indique : « je ne me trouve pas spécialement viril et j'en suis assez heureux. La virilité est une prison dont j'ai toujours été fier de m'échapper. J'ai vécu seul la découverte de mon corps, de mon identité. Même s'il a été difficile de le reconnaître, je n'ai pas vraiment évolué en fonction des codes dominants. » le premier chapitre raconte la soirée mémorable du 28 décembre 2016, le jour de sa nomination comme étoile à l'issue de la représentation du Lac des cygnes. C'est une apothéose, l'apogée mais pas encore l'acmé de sa carrière de danseur classique dans le temple de la danse française. Il indique : « je suis déchiré par la sensation grisante d'accéder à un rêve que j'ai à peine eu le temps d'imaginer et la peur effroyable de ne pas mériter cette réussite, cette reconnaissance, cette affection. J'en tremble. » Plus loin il continue : « je ne comprends toujours pas ce que je fais là. Par quel miracle je suis ici. J'ai cessé de me demander si je le méritais, si j'étais légitime. (...). Je vais faire ce que je fais depuis plus de vingt ans déjà, ce que j'aime plus que boire et manger, ce que je fais aussi naturellement que respirer : danser. Je vais même me faire applaudir pour ça. » Il devient danseur étoile après des années de formation à l'école de danse de l'opéra à Nanterre. Germain Louvet est originaire de Givry en Bourgogne, ses parents l'ont toujours encouragé dans ses choix. Il raconte comment à quatre ans il a commencé dans la maison familiale à danser. Plus tard il se souvient de celui qu'il a été : « même si je porte un costume, du maquillage, une coiffure, même si je joue un personnage, nulle part ailleurs que sur scène je ne me sens plus proche de ce galopin qui danse et dévale les sentiers escarpés à en oublier de respirer. » Ce récit est celui de son rapport à la danse et à ce milieu professionnel à la fois aimé et questionné. Il évoque sa formation, ses mentors, ses amis (Hugo Marchand notamment), son plaisir à danser et la compétition intense qui règne au moment des concours. Il est solide et impérial, beau et délicat. En quelques mots l'auteur dresse un autoportrait : « je suis une personne joyeuse, sociable, ce qui ne m'empêche pas de me sentir rassuré en incarnant ces moments d'égarement et de détresse qui ont quelque chose d'infiniment triste. (...). J'accepte de rendre visible ce que je tente d'habitude de cacher ou de contrôler. Cette petite fausse note que j'ai au fond de moi, mais que je m'assure toujours de recouvrir par l'accord majeur le plus triomphal. » Danser est une passion et un accomplissement ; mais le jeune homme ne se contente pas de ses succès et de ses triomphes (on note avec amusement le comportement d'une femme japonaise qui le voit à chacune de ses prestations et lui envoie des messages), il réfléchit et questionne le milieu auquel il appartient, il est porteur de combats sociaux (la réforme des retraites, la lutte contre les discriminations). Il interroge les rôles du répertoire classique avec les stéréotypes de genre dont ils sont les vecteurs ; son homosexualité ne l'empêche pas d'incarner ces personnages mais il se questionne. Alors qu'il est déjà étoile Germain Louvet raconte une scène humiliante qui se déroule en mars 2021. Il doit participer à la sélection des danseurs devant danser le jeune homme et la mort de Roland Petit. Il ne cite pas le nom du responsable de ce moment dégradant inutilement. Il n'exprime pas de rancune mais dénonce ce comportement méprisant. le jeune homme est pétri de valeurs de gauche et profondément humain. Dans un chapitre il scrute celles et ceux qui travaillent au sein de l'institution (les femmes de ménages, les serveuses de la cafétéria) et témoigne de son indignation vis-à-vis du sort qui leur est réservé. Confronté à une scène de racisme ordinaire dans une école de danse Louvet écrit : « j'ai des bouffées de honte. Face à ce genre de malaise, je me dis que j'appartiens vraiment à un milieu de merde et, qu'en plus, j'entretiens ! Avec ma gueule d'un premier de la classe du lycée Stanislas et ma raie d'apprenti curé sur le côté. » Son indignation et sa prise de position l'honorent. Les combats de Germain Louvet sont légitimes et nécessaires. Certains pourraient lui reprocher sa position au sein du système et son rôle privilégié pour défendre des engagements nobles. Force est de constater qu'il est sincère et gentil, il parle avec son coeur et contribue à donner du bonheur aux spectateurs tout en revendiquant et en soutenant des causes auxquelles il croit. Ce type de procès est donc infondé. Sa sincérité affleure notamment quand il confie : « je pense que je ne suis pas devenu danseur étoile par vocation, mais par opportunisme. Voyant que le milieu de la danse m'adouberait dans ce que je représente à la fois physiquement, socialement et intellectuellement, j'ai saisi l'opportunité d'en faire une ambition qui me donnerait l'occasion de m'exprimer, de vivre et d'être libre. » Son récit est un cri d'amour pour son art et une réflexion profonde sur sa condition et les nécessaires évolution du milieu de la danse classique.
Des choses qui se dansent est le portrait d'un jeune homme engagé et passionné qui consacre sa vie à la danse, il excelle pour le plaisir des spectateurs. Il n'est pas nécessaire de connaitre ce milieu pour apprécier ce récit bien écrit et découvrir un garçon de son temps, préoccupé des autres.
Voilà, je vous ai donc parlé Des choses qui se dansent de Germain Louvet paru aux éditions Fayard.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Je n'ai pas une réelle passion pour la danse classique et les ballets, mais quand j'ai entendu parler du parcours de Germain Louvet, ma curiosité a été piquée.

En toute sincérité, le danseur étoile revient sur son parcours, de son enfance durant laquelle il se prend de passion pour la danse (même s'il ne revendique aucune vocation), à sa nomination au rang de danseur étoile, en passant par les étapes de son ascension, les différents ballets dans lesquels il a dansé, ses amitiés dans le milieu, mais également ses diverses expériences dans les opéras du monde.

À la fin du livre, il se fend même d'une critique assez acerbe sur le milieu dans lequel il évolue et son conservatisme, tout en concédant y participer.

Le livre est écrit avec un très bon style, percutant, sincère, drôle, mais surtout avec énormément de réflexions pertinentes, pleines de philosophie, sur le milieu de la danse et sur la vie en général.

Une très bonne lecture.
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Ce livre est tout d'abord très bien écrit. il y a une forme de poésie dans les phrases de Germain Louvet et le rythme des phrases rappellent la danse.
Ce livre est ensuite une belle immersion dans les pensées de ce danseur. Il nous confit ses réflexions, ses désaccords, ses coups de gueule et ses doutes avec une honnêteté désarmante.
Ce livre est bien construit : les chapitres s'enchaînent intelligemment, d'une manière pas complètement convenue et répondant à notre soif d'en savoir plus.
Que vous aimiez la danse ou pas, ce roman vous plaira puisqu'il est avant tout une belle histoire.
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magnifique récit d'un danseur étoile de l'opéra de paris. plusieurs étapes de sa vie sont abordés. le texte est sincère, informatif sur plusieurs sujets. on entre un peu dans les backstages de l'opéra. ce que j'ai particulièrement aimé c'est qu'il nomme les personnes référencées et j'ai beaucoup apprécié cela.
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La danse classique est le grand amour de ma vie. de ce fait, j' ai lu tout ou presque ce que j' ai trouvé à ce sujet.

Je m'attendais donc à lire une énième autobiographie de danseur étoile, plaisante bien sûr, intéressante et vibrante.
Mais Germain Louvet apporte un vrai plus.

Son récit débute par sa nomination d'étoile (j' ai failli en pleurer) et très vite, il se raconte et raconte la vie à l' Opéra de Paris avec sensibilité mais surtout de multiples questionnements.

Même si la danse est toute sa vie, il assume complètement ne pas être d'accord avec tout, avec ce qui se fait encore aujourd'hui, avec ce monde où, lui aussi, a parfois du mal à trouver sa place.
Et j' ai trouvé ça génial et passionnant !!!
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De toutes les formes d'art existantes, la danse classique est peut-être celle la plus ancrée dans des codes anciens et peu évolutifs. Germain Louvet interroge ces codes et cherche à trouver des formes de modernité dans une institution, l'opéra de Paris. Comment être fidèle au monde qui nous entoure quand on danse dans des ballets créés il y a plus de 50 ans ? Comment réinventer sans décevoir un public généralement conformiste et privilégié ? Germain Louvet se questionne dans un style délicat et puissant.

Une petite pépite.
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Germain Louvet nous raconte sa vie dans ce livre. Tout d'abord, ce sont ces années d'apprentissage de la danse à Paris, années heureuses, joyeuses, excitantes. Stressantes aussi, car chaque année une liste des heureux élus est affichées dans le hall de l'école et ceux qui n'y figurent pas devront partir aussitôt. Maintenant, il est dans l'action, les représentations, sa vie de danseur étoile. Il fait ce qu'il aime, plus que boire et manger, il danse. Il est très touchant, plein d'énergie, très réaliste, bien conscient des écueils de la société. Il fait au mieux avec ces difficultés, grâce à son intelligence et sa sensibilité. On sent que l'Opéra de Paris est à un moment clef de son évolution. Y aura-t-il un jour une chorégraphie proposant une scène d'amour entre deux hommes ? Excutée par deux hérétosexuels ?
Le milieu de la danse évolue moins vite que la société car il s'adresse à un public assez traditionnel, sans doute plus frileux aux changements. À suivre de près. « Emprunter le même chemin pour être sûr de ne pas se perdre, c'est prendre aussi le risque de ne jamais se trouver » est une des belles phrases, pleine de maturité, de ce danseur très intéressant et attachant.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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