Voir au-delà d'un monde parfait ...
- Si tout est pareil, on n'a plus le choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleu ou une tunique rouge ?
- Mais c'est toujours la même chose.
- Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, continua le passeur, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés.
Elle a sauté mon tour, pensa Jonas, abasourdi. Avait-il mal entendu ? Non. Il y eut comme une rumeur parmi la foule car la communauté entière comprenait que la grande sage était passée de dix-huit à vingt en laissant un vide. A sa droite, Pierre se leva, l'air ahuri, et se dirigea vers l'estrade.
C'était une erreur, la grande sage avait fait une erreur.(P.77)
«Je me suis sentie triste aujourd'hui », avait dit sa mère une fois, et ils l'avaient consolée.
Mais maintenant Jonas connaissait la vraie tristesse. Il avait éprouvé du chagrin. Il savait qu'il n'y avait pas de remèdes rapides contre ces émotions-là.
Elles étaient plus profondes et il n'y avait pas besoin d'en parler. On les sentait, c'est tout.
— Gaby ?
L'enfant remua légèrement dans son sommeil. Jonas se pencha sur lui.
— Il pourrait y avoir de l'amour, murmura Jonas.
Ce n’est pas mon passé ni mon enfance que je dois te transmettre. Ce sont les souvenirs du monde entier. Avant toi, avant le receveur précédent et des générations avant lui.
Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont fait pour être partagés.
La vue de cet enfant lui rappelait soudain que les yeux pâles n’étaient pas seulement une rareté, mais qu’ils donnaient aussi à celui qui les avait un air (…) profond (…) ; comme si l’on regardait dans l’eau limpide d’une rivière, jusqu’au fond, là où gisaient peut-être des choses qui n’avaient pas encore été découvertes.
- Le contrôle climatique. La neige rendait les cultures difficiles, elle limitait les - périodes agricoles. Et l irrégularité du temps rendait parfois les transports impossibles. Ce n était pas pratique et c'est tombé en désuétude quand nous en sommes venus à l Identique. Et les montagnes aussi, ajouta t il. Elles rendaient les transports peu commodes. Les camions, les bus, ça les ralentissait. Et donc...
Il agita la main, comme si c était un geste de ce type qui avait entraîné la disparition des montagnes
- L Identique, conclut il. (P.140)