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Critique de brigittelascombe


"Une petite fille solitaire et qui a faim de gratifications et une adulte ingénieuse,experte". C'est plutôt la première affirmation qui transparait dans cette autobiographie de Rosetta Loy, romancière italienne connue.
La première main retrace en effet sa jeunesse (de sa naissance fin des années 1920 au départ des Allemands de Rome en 1944) marquée par différents traumatismes: quatrième enfant non désirée d'un couple bourgeois et amoureux,passage de nourrices (dont pour la première Stella, elle a remplacé l'enfant mort) en gouvernantes souvent mal aimantes ou strictes,départ de sa nourrice préférée Gina vécu comme un abandon, "désaffection" pour sa mère vue comme une rivale, essais pour capter l'attention du père dont le fils est surinvesti et dont la fille Teresa est la préférée,maladies sournoises de "petite fille délicate", bombardements de 1943 vécus la peur au ventre.
La première main est surtout celle du père, premier homme de sa vie tant admiré, ingénieur brillant,conteur d'histoire pour fillette maladive,cette main qu'elle a tenue jusqu'au dernier soupir. Livre émouvant car l'enfant attend souvent plus qu'il ne peut recevoir.
Page d'histoire vu à travers des yeux d'enfant de riches, bien au chaud dans son luxueux cocon décoré par des architectes en vogue, ne fréquentant que certaines familles de l'italie en vue et parfois fasciste, qui se trouve un beau jour ou plutôt un mauvais jour confrontée aux bombardements qui tuent sans à priori,riches et pauvres mélangés.
La première main est une autobiographie intéressante, car (on pense à enfances de Nathalie Sarraute où la petite Natacha, abandonnée par sa mère, est élevée par un père admiré mais par trop absent), même si la mère est présente, elle est indifférente et le départ de Gina étant vécu comme un déchirement, la petite Rosetta se réfugie dans les contes racontés par son papa et développe une imagination fertile propice à l'écriture. On comprend ainsi pourquoi elle est devenue écrivain et donc une "adulte ingénieuse et experte". Après, ne connaissant pas cette écrivaine, j'avoue que ses souvenirs personnels ne m'ont pas vraiment accrochée.
Par contre j'ai apprécié sa prose (de deux trois pages) subtile et légère comme le passage sur les mains aimées qui allège, de façon poétique, le reste des écrits (émaillé de photos personnelles et familiales) plus reportage journalistique ou constat de faits.
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