Elle se tait mais elle choisit.
Elle fera face.
Elle assumera.
Parce qu’elle n’a rien à déguiser, rien à mentir, rien à regretter. Et tant pis pour les chiens galeux qui veulent l’accabler, lui faire honte ou l’injurier. Ce n’est pas à elle de courber l’échine. Elle n’a rien à se reprocher et surtout pas d’aimer.
— Tu es une...
Sa mère maintenant. Elle ne finit pas sa phrase, la termine dans une grimace qui lui déforme les traits. Cela ne va donc jamais finir ? Au lycée, sur Internet, ici. Tous pareils. Tous si étriqués d’esprit qu’ils ne peuvent admettre qu’on puisse aimer, simplement aimer et peu importe si c’est une fille ou un garçon. Mais jusqu’à quand ?
Chaque bout de moi retrouve sa place. Sa juste place. C'est encore infime, très fragile, mais c'est là. Tangible. Infiniment précieux.
C'est horrible. Et pour la première fois me vient à l'esprit que je déteste cet homme, ce lieu, ce groupe. Alors qu'il cherche à me ligoter à lui et à ses certitudes, c'est tout le contraire qu'il obtient. J'ai besoin de respirer. Loin. Très loin d'ici.
Elle se tait mais elle choisit.
Elle fera face.
Elle assumera.
Parce qu’elle n’a rien à déguiser, rien à mentir, rien à regretter. Et tant pis pour les chiens galeux qui veulent l’accabler, lui faire honte ou l’injurier. Ce n’est pas à elle de courber l’échine. Elle n’a rien à se reprocher et surtout pas d’aimer.
Le moment où elle ne pourra plus faire face, où elle devra demander de l'aide, se rapproche toujours davantage. Et ça lui fait peur... car elle ne sait pas vers qui se tourner, parce qu'elle aura l'impression de devoir rendre les armes. D'abdiquer face à l'adversité...
Je n'ai rien fait pourtant. Enfin, presque rien... Oui j'ai failli, mais j'ai résisté. Je n'ai pas flanché. Je n'ai pas commis l'irréparable. Mon esprit, ma foi m'ont retenu au bord du chaos.