Les salauds gentilshommes, tome 1 : Les mensonges de Locke Lamora

Avis plutôt mitigé sur ce premier tome autant le rythme de la fin j'aime bien autant cela part en longueur à certains endroits. J'attends de lire les autres tokes et on verra si la sauce prend. En tout cas, l' univers est bien décrit et on s'y prend assez vite au jeu et à aimer ces petits brigands.

Lors de ma seconde plongée dans ce livre, les raisons pour lesquelles j'avais initialement abandonné sa lecture quelques années auparavant me sont revenues en mémoire. Utilisant la fonction de lecture à voix haute de l'application Google Livres pour savourer mes ouvrages tout en jonglant avec d'autres tâches, j'ai été confronté à un style d'écriture de l'auteur (ou peut-être était-ce la traduction) qui ne facilite pas l'immersion initiale. Cette particularité a parfois rendu l'expérience d'écoute moins aisée, nécessitant un effort supplémentaire de ma part pour m'y plonger.

Un autre aspect qui m'a légèrement déconcerté concerne les dialogues. Bien qu'ils soient indéniablement percutants et bien rédigés, cette qualité se fait parfois au détriment de leur crédibilité et de la caractérisation des personnages. Tous semblent revêtir un cynisme et un sarcasme à toute épreuve, ce qui, à mon avis, constitue une faiblesse dans l'ensemble de l'oeuvre. Bien que cela contribue à instaurer un ton singulier, cela nuit à la diversité des caractères. Même en tenant compte de la nécessité de créer une atmosphère particulière, il est peu réaliste que chacun soit constamment sarcastique et mordant, même dans les pires situations.

La narration non linéaire, présente durant les deux premiers tiers du livre, sert à insuffler l'exposition nécessaire pour rendre la ville de Camorr crédible. Cependant, elle a rendu ma lecture par moments confuse, car j'avais l'impression que l'auteur présupposait que je savais déjà que l'intrigue faisait des allers-retours dans le temps, sans offrir de préambule explicatif lors des retours dans la jeunesse des personnages.

Univers : 6/10
Personnage : 5/10
Rythme : 4/10
Système magique : 4/10
Emotion : 4/10
Style : 6/10
Action : 6/10

Le genre d'univers que j'adore, une ville imaginaire complexe partagée en quartiers et aux prises avec la pauvreté, la corruption, des règles plus ou moins tacites, habitée par des hommes mais qui ont récupéré une ville d'un ancien peuple mystérieux. Dans cette ville nauséabonde et visqueuse existent nombre de troupes de voleurs, bretteurs, assassins, existant grâce à des alliances risquées.

C'est dans cette ville que va naître Locke Lamora, un jeune orphelin qui a un trait de caractère particulier : il vole... trop. Au point qu'il est revendu à un prêtre qui le prend sous son aile, lui apprenant à profiter de cette "aptitude". Plus tard, il va organiser des vols spectaculaires mais une menace imprévue va s'abattre sur la ville, le plongeant au coeur de multiples complots, menaçant sa vie, celles de ses compagnons et l'avenir même de la ville. L'intrigue est très bien ficelée, avec moult rebondissements, des combats haletants et des mystères épais qui s'éclaircissent.

Locke Lamora est arrogant, trop sûr de lui, se met dans des situations impossibles, vole, escroque, ment... mais il a un bon fond et ses compagnons des Salauds gentilhommes sont sa famille. Des personnages pas vraiment héros mais pas vraiment anti-héros non plus, on dirait qu'ils sont gris, avec leurs défauts, leur passé sombre, leurs secrets mais aussi leurs valeurs, leurs qualités et leur humour qui font qu'on ne peut que les aimer. D'autres sont profondément mauvais, ne vivant que pour la vengeance, le pouvoir, l'argent, au choix.

La construction du roman fait qu'on alterne récit au temps présent et souvenirs du héros, permettant de comprendre les personnalités de cette troupe de voleurs, les épreuves qu'ils ont vécu et comment leurs liens se sont forgés. Parfois agaçant, car l'auteur a le chic pour placer ces interludes entre deux scènes où on a juste envie de connaître la suite, mais c'est ce qui fait qu'on dévore le roman.

Mon seul vrai bémol est l'usage permanent de "ahhhhh" dans les dialogues, j'avoue avoir été surprise et ne pas avoir compris : est-ce une manière de souligner un accent ? Une manière de parler ? Mais dans ce cas, pourquoi passent-ils leur temps à dire "ah" en plein milieu de leurs phrases ? C'est assez désagréable, je ne vais pas mentir.

J'ai adoré ce roman !

Dès le prologue on est plongé dans un univers sale et sombre où seuls les forts et les malicieux peuvent espérer survivre. La plume est travaillée avec un style recherché. Les descriptions fourmillent de détails, que ce soit sur les environnements (un mélange de pirate et de Venise), les habitudes des personnages, les émotions ou état d'âme des protagonistes, le Lore… rien n'est oublié. C'est de la fantasy riche, avec un monde qui mélange habilement complot, mensonge, vengeance et magie.
Au début, la narration peut être déstabilisante. Les lignes temporelles se croisent et se décroisent : on commence par raconter un vol, puis on ça planification, on revient sur la discussion, on à le vol... Mais après les premiers chapitres on s'y habitue et on se laisse porter par la plume. Par contre on aura toujours des interludes entre les chapitres qui nous ramèneront dans l'enfance des héros, ou sur des moments de Lore. C'est intéressant et utile pour l'histoire, mais parfois ça casse un peu le rythme.

Locke est un héros intrigant, intelligent et malicieux. Il n'a aucune limite, ce qui le rend imprévisible et unique. Habile manipulateur et menteur hors pair, son passe-temps préféré est de voler au riche à coup d'arnaque fort élaboré.
Ces interactions avec ses frères qui le rendent sincèrement touchant ! Mention spéciale à Jean deuxième perso préféré du roman ! Ils forment une vraie famille et c'est beau de les voir ensemble !

Conclusion, une histoire riche et forte, portée par une plume vivante qui sait partager ses émotions et nous faire vibrer. Peut-être pas à mettre entre toutes les mains. C'est un livre adulte avec des morts graphiques et de la violence gratuite. Mais si vous aimez les univers sombres et développez, les personnages malicieux et attachants et les histoires de voleurs intrépides, je pense que vous aimerez ce roman.
Moi en tout cas je lirais les suites sans aucune hésitation !

omg omg, ma nouvelle fantasy préférée

tout est incroyable, d'abord l'univers, il est très fourni, mais l'auteur sait très bien l'intégrer à la narration (j'ai très bien jonglé entre les représentations précises des lieux et ma propre imagination), le cadre de Venise à la Renaissance est très rafraichissant et la multiplicité de détails lui donne un air très réaliste

parlons des personnages, véritable prouesse, je me suis attachée aux salauds gentilhommes dès le début et j'étais très impliquée dans ce quibleur arrivaient (c'est rare pour moi) au point de paniquer dès qu'une merde leur tombait dessus ; les interludes sont très enrichissants

concernant la structure, les interludes permettent une vraie pause dans le récit et d'en apprendre plus sur le monde et les personnages, j'ai aussi beaucoup aimé le fait de remonter en arrière pour avoir l'explication des coups de maître de Locke

le style n'est pas extraordinaire, simplement excellent, mais c'est ce qu'il fallait pour laisser placer aux péripéties et nous immerger dans l'histoire

petit bémol sur les persos feminins, dommage qu'il n'y en ait pas de principaux car les secondaires sont très bien gérés

Les “salauds gentilshommes” c'est une bande de truands pleine de ressources et bien décidée à s'approprier les richesses des puissants d'un monde médiéval très hiérarchisé. Évidemment, obstacles, imprévus et moult dangers parsèment le chemin menant à Dame Fortune…. Bon, ce n'est pas un thriller mais on tourne les pages sans déplaisir. L'auteur prévoit sept romans dans le cycle. Sur les trois déjà parus, les deux premiers sont très bien, le troisième moins machinatoire et donc un peu plus faible. Mais ses pages finales annoncent un quatrième opus qui devrait être de grande cuvėe
La Warner a acheté les droits, il y a là de quoi faire une très belle série TV.

"Les Salauds Gentilshommes" apparaît davantage comme un roman de cape et d'épée qui s'inscrit plus dans l'époque renaissance que dans la Fantasy, celle-ci ne servant que d'arrière-plan relativement accessoire. Scott Lynch a imaginé un univers complexe et haut en couleur, dominé par Camorr, cité lacustre gangrenée par le brigandage et le crime, largement inspirée de Venise avec ses canaux et la richesse de son architecture. Un ouvrage divisé en plusieurs parties avec deux phases centrales constitué par l'arnaque contre les nobles du royaume et la vengeance envers le nouveau "capa" qui contrôle toutes les bandes de voleurs. L'auteur a choisi, pour développer son récit, le procédé des flashbacks pour apporter au fil de l'action les informations nécessaires à la compréhension des évènements et expliquer le contexte en détaillant comment les héros en sont arrivés là. Dans le même temps, Scott Lynch insère des interludes qui dévoilent par étapes le passé de Locke et des Salauds Gentilshommes, c'est pertinent mais l'ensemble introduit une certaine lourdeur et brise souvent le rythme de l'histoire. L'écriture est agréable, plaisante, parfaitement détaillée, pimentée par beaucoup d'humour mais s'égare souvent dans de stériles répétitions et une facilité prosaïque avec de nombreuses situations qui se dénouent idéalement d'une manière expéditive et, en fin de compte, plutôt prévisible. En dépit de ces multiples parenthèses pesantes, beaucoup d'éléments, pour cerner les personnages, les comprendre pleinement et pouvoir les apprécier véritablement, manquent à l'appel. Premier volume d'une série qui s'annonce riche et inventive, Les mensonges de Locke Lamora offre de nombreux rebondissements et présente une équipe de voleurs aussi atypiques qu'astucieux. L'aspect amplement descriptif et lourdement académique du récit renferme à la fois son attrait et ses défauts selon l'attente et la façon d'appréhender le développement d'une histoire. Les intrigues ne sont pas inintéressantes, les machinations ingénieuses mais plus de concision, de linéarité et moins de redondance auraient rendus l'ensemble davantage enthousiasmant et dynamique.

Lu et relu, et dans quelques années, rerelu, c'est sûr.

Une saga, à ce jour inachevée, brillante dans son style, sa narration, son suspense, son worldbuilding, ses personnages. Ce premier tome de Locke Lamora est sur le terrain de prédilection du héros : la ville de Camorr, qu'il connaît comme sa poche, et qu'on a envie de découvrir de fond en comble, des quartiers les plus lugubres aux bâtisses les plus chatoyantes. Lui et ses jeunes acolytes savent comment faire pour entuber, fuir la garde civile et disparaître dans la nuit noire.

Adepte de ce que j'appellerai la "longue-arnaque", ils ne se contentent pas de vils larcins pour alimenter le parrain de la pègre locale, qu'ils enfument d'ailleurs avec allégresse en faisant croire qu'ils se contentent de fretin.

Les chapitres font l'aller-retour avec le Locke du passé, fraîchement recueilli par le père Chains, et qui lui enseigne l'art du vol. Cet artifice fonctionne à la perfection : chaque rythme, chaque action est savamment pesée par son auteur qui arrive à faire une oeuvre flamboyante, entre fantasy et cape et d'épée, rengorgeant de mystères, de descriptions à profusion et de dialogues qui savent aller droit au coeur.

On attend juste la suite (le tome 4), à ce jour en 2022 toujours en standby dans la cervelle de l'auteur.

Je ne sais pas trop comment décrire ce livre. C'est assez rare mais je n'ai pas réussi à le terminer. L'histoire semble plutot sympas mais les longues, très longues descriptions ont eu raison de moi. Certains passages sont si longs (et parfois totalement inutiles) qu'ils desservent le récit et coupe une scène en plein milieu d'une action ! Je me suis également perdue dans les flashbacks, les élipses, bref... Je me suis totalement noyée. Peut etre qu'un jour je prendrai mon courage à deux mains pour pouvoir terminer ce livre et enfin connaitre la fin des aventures de notre voleur mais c'est bien ça le problème, devoir prends son courage à deux mains et ne pas être happé par son histoire.

Mon plus grand plaisir de lecture fantasy! La plume de l'auteur est juste le parfait équilibre entre fluidité, et poésie. L'humour ciselé est à l'origine des meilleurs punchlines que j'ai lu en fantasy, sans ne jamais désamorcer les drames qui ne sont pas en reste.
Le scénario, l'univers, tout est fou et bien construit, on a juste envie d'en savoir plus !
Et le meilleur pour la fin de cette critique : les personnages ! Ces personnages, si attachants, si drôles, vivants dans un monde si durs et glauque... On les aime d'amour ces personnages ! Locke Lamora n'est pas un grand guerrier, ni un sombre héros ténébreux au coeur tendre, non c'est juste un petit malin avec une enfance sordide et un sens de l'humour et du larcin sur-développés. Mais son charme nous gagne dès les premières lignes, et ses frères Salauds ne sont pas moins attachants !