Fréquemment cité parmi les lectures incontournables de la fantasy, Les mensonges de Locke Lamora, premier volume des Salauds gentilshommes, est devenu un grand classique qu'il n'est plus nécessaire de présenter.
En cinq cent cinquante pages,
Scott Lynch parvient à créer tout un univers qui mélange la fantasy classique à la dark fantasy. Comme l'indique le titre, nous allons suivre un truand, menteur et voleur, rapidement rejoint par un deuxième comparse tout aussi attachant, pour d'autres raisons, que le premier. L'histoire se déroule pour l'essentiel dans la Cité de Camorr, une sorte de Venise revisitée à la sauce fantasy.
L'ambiance de la ville a tout pour faire rêver : il y a les beaux quartiers hérités d'une époque perdue et bien sûr les plus nombreux, les lieux dans lesquels sévit la pègre. C'est d'ailleurs le milieu criminel qui retient ici l'attention et qui sera au coeur de l'histoire. Les adeptes de
Mario Puzo trouveront ici de quoi se faire plaisir à plus d'un titre.
Les personnages sont sympathiques et attachants. Comment ne pas résister pour tous ces vauriens et tous les autres ? Il y a du monde, sans qu'il y en ait trop. Bref de quoi occuper le lecteur exigeant sans le perdre pour autant.
L'histoire se déroule en deux temps. La première partie place le décor et la seconde révèle tout le potentiel du roman. Nous voici, après un furieux coup de théâtre, dans un scénario aussi vieux que le monde, mais terriblement efficace. Progressivement, l'intensité ira crescendo. La comparaison avec un thriller est ici tout à fait justifiée. Il faudra attendre les toutes dernières pages pour connaître le dénouement de cette histoire.
Pour rajouter un peu de piment, l'histoire ouvre souvent des portes sur le passé des deux personnages principaux. Ces intermèdes sont d'abord frustrants, mais ils permettent d'en savoir davantage sur le passé. le style de l'auteur est fluide et agréable, ne perdant rien à la traduction.
En somme voici du bel ouvrage… les moins motivés pourront arrêter ici leur chemin, puisque l'histoire se termine, même si elle laisse la place à de nouvelles perspectives.