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Citations sur Un ciel rouge, le matin (43)

Ses poings se ferment, il monte en lui une espèce de tumulte, un bouillonnement écumeux de rivière enfiévrée, jusqu'à ce que la colère le submerge, il retourne dans la cour, retire du billot la hache dont le tranchant dessine un sourire mauvais et s'en va par le chemin qui part de la maison, courbant ses immenses épaules. L'herbe emperlée de rosée est froide à ses chevilles, ses pieds deviennent gourds et il a envie de renverser une montagne, de lacérer le ciel, d'éventrer la terre à mains nues ; il oblique brusquement et se dirige en hâte vers les arbres, là où ils poussent en bouquets serrés.
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...ils parviennent en vue de la tourbière, les molles ondulations des collines sombres masquent à demi la ligne d'horizon. Le sol est tapissé de mousse. La surface de la tourbière a des tons de jaune et de brun, chinée du blanc de quelques moutons épars. On a laissé pourrir une brouette de tourbe qui penche vers une mare. Ils foulent des étendues de lande pelée, les blocs de tourbe au flan echancré par la pelle évoquent des falaises miniatures levées face à un océan de mousse ondoyant sous le vent.
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Quand on réfléchit un peu, le vieux, on se demande bien ce qu'ils ont fabriqué pendant toutes ces années, les Irlandais. Imagine. Tu te figures un peu où vous en seriez, à l'heure qu'il est, si on vous avait laissé vous débrouiller tout seuls ? Penses-y, ça vaut la peine. Pense à quel point le confort s'est amélioré. Je vais te le dire, le vieux. Livrés à vous mêmes, vous seriez encore plantés là sous la pluie, de la bouse de vache jusqu'à la poitrine, avec le ciel qui vous pisse sur la tête. Terrés au fond de vos forêts humides, entassés dans des bicoques en bois, en train de vous faucher le bétail les uns aux autres et de vous entretuer pour régler vos comptes.
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Le Royaume des cieux dont on entend parler, ce monde parfait où règne la vie éternelle, personne n’en veut quand le moment arrive. Comme c’est surprenant, vous ne trouvez pas ? Laissez moi vous faire partager mon expérience. J’ai vu la foi se fissurer à l’instant de la mort, j’ai vu des gens la combattre de mille façons. J’ai vu aussi la terreur dans leurs yeux, je les ai vu se tordre et lutter bec et ongles. Si vraiment Dieu offre la vie éternelle, comment expliquer que personne ne veuille aller à sa rencontre ? Ce que je pense moi, c’est que foncièrement et viscéralement, dans les tréfonds ignorés de leur être, les hommes ne croient pas en Dieu. Et je ne leur donne pas tort. (P. 246)
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Une incandescence fait rutiler l'océan, un feu liquide aux flammes inextinguibles. Cette phosphorescence épandue étend autour d'eux un champ de lueurs évanescentes, chaque vague ourlée de ce même éclat irréel qui rayonne de la proue tandis que l'étrave fend les flots, un jaillissement de lumiére mobile comme si une métamorphose de la mer avait fait surgir une créature frissonnante et resplendissante, venue chercher son souffle dans l'air de la nuit.
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... ils montent ensemble prendre l'air sur le pont. Un attroupement s'est formé, deux hommes bouche bée contemplent le spectacle. Le monde est renversé, on ne le reconnaît plus. La mer et le ciel ont échangé leurs domaines, les eaux s'animent comme si les étoiles décrochées avaient fait un plongeon, laissant derrière elles un canevas vide et obscur. Une incandescence fait rutiler l'océan, un feu liquide aux flammes inextinguibles. Cette phosphorescence épandue étend autour d'eux un champ de lueurs évanescentes, chaque vague onduleuse ourlée de ce même éclat irréel qui rayonne de la proue tandis que l'étrave fend les flots, un jaillissement de lumière mobile comme si une métamorphose de la mer avait fait surgir une créature frissonnante et resplendissante, venue chercher son souffle dans l'air de la nuit.
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Le forgeron s'en va parmi les flaques sombres qui reflètent la fournaise,et c'est là qu'il le trouve. Un ruban gris tombé dans la boue. Il se penche pour le ramasser, essuie du doigt une traînée fangeuse et contemple un moment, intrigué. Enfin il l'abandonne aux souffles du vent.
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La floraison dorée des ajoncs, leur enchevêtrement épineux. Il se couche au milieu et se retourne sur le dos. Tout juste la place d'y nicher son corps, une petite chambre au parfum de terreau et de musc, les douces senteurs florales viennent à lui avec le sommeil, ses paupières se ferment.
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Chaque désir satisfait en amène un nouveau. Ça devient une torture, ces désirs sans nombre et impossibles à assouvir.
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Et alors plus rien n’existe que les flots, torturés par des mains invisibles, maelstrom fuligineux qui aspire le bateau vers le fond avant de le recracher. La Murmod donne de la bande, sa charpente rudoyée se tord en gémissant et tous à part le capitaine craignent de la voir se disloquer. Les matelots se démènent, mus par une force surnaturelle, tels des incubes qui auraient absorbé l’énergie des passagers démunis terrés à fond de cale, condamnés à ballotter sur leur couchette, dans l’obscurité, les entrailles et l’esprit remués par une nausée qui les accable et les renvoie au néant de leur propre impuissance.
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