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Critique de bina


Voici un essai qui ne va pas passer inaperçu dans la littérature africaine.En effet, il met à plat les relations de l'homme noir avec son passé et part du principe qu'il faut se construire par soi-même et non en référence à un passé de sueur et de sang. Il ne faut pas restreindre le passé de l'Afrique à l'esclavage et au colonialisme, et vivre dans l'esprit de vengeance.

La reflexion de l'écrivain se construit au fil de ses rencontres multiples, tant en France qu'aux Etats-Unis, et il profite de ces occasions pour analyser les relations de ses interlocuteurs avec cette histoire avec laquelle tous prétendent se coltiner.

Le livre est de lecture facile, agréable. Nous suivons très clairement la pensée de l'auteur, au fil de chapitres faisant allusion à différents auteurs ou textes fondateurs.
Il convoque Pascal Bruckner et la culpabilité des occidentaux envers leur passé colonial.
Dans le passage intitulé ''L'esprit des lois'', il fait référence à la Constitution de la République française qui assure l'égalité de tous devant la loi sans distinction d'origine. Mais s'il faut effectivement dénoncer les dérives racistes et les injustices envers la population noire (je ne dis pas la population africaine, car il faut penser à ceux qui sont nés en France et qui n'ont de l'Afrique qu'une idée parfois mythologique), cette population doit aussi veiller elle-même à ne pas se marginaliser en mettant en avant "des instincts grégaires" anticonstitutionel.
Cet ouvrage pose de multiples questions et essaie d'apporter des éléments de réponse: la place de l'immigration, des immigrés, leurs perceptions dans les différentes politiques, la place de la diversité dans la création des identités nationales.
Alain Mabanckou est écrivain et se pose alors la question du français comme langue d'écriture. Ce français, langue des Blancs, des dominateurs, pourtant toujours parlée dans de nombreux pays d'Afrique, peut-il être la langue de l'expression de l'identité africaine? le combat fait rage et la réponse n'est pas la même pour tous.

Mais pour nous, lecteurs cherchant l'ouverture culturelle, la découverte de nouvelles identités, que doit-on penser? Lire un livre de littérature africaine en VO en français, ou lire une traduction du wolof ou du peul, que doit-on choisir pour promouvoir ces oeuvres? Qu'est-ce qui aura la plus grande diffusion, un plus grand impact?
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