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Critique de ecceom


Un Archer qui ne fait pas trop bander

Nous sommes en Californie à l'aube des années 60 et Lew Archer est détective privé.
Il vient d'accepter sans trop de conviction, d'essayer de retrouver Dolly, une jeune femme qui semble s'être évanouie dans la nature, juste après son mariage.
Le travail ne parait pas présenter de difficultés particulières et l'épouse est d'ailleurs vite retrouvée. Mais l'enquête ne fait que débuter car dans le sillage de Dolly, des meurtres étalés dans le temps n'attendent qu'à être reliés.

Aujourd'hui, le Frisson ressort dans une nouvelle traduction chez Totem de Gallmeister. Voici une bonne occasion de (re) découvrir un des maîtres un peu oubliés du Polar.

Car Archer a fait se pâmer certains des grands noms américains de la littérature de genre : Connelly, Ellroy, Crumley…On comprend rapidement d'ailleurs ce qui a retenu leur attention.

L'écriture de Ross Macdonald est d'une sobriété (la fin inattendue est édifiante de ce point de vue) et d'une précision exemplaires, tout en offrant des passages assez lyriques.

L'histoire rassemble la plupart des codes du Noir : enquête complexe, personnages complexes façonnés par des passés dysfonctionnels, non-dits, abus de pouvoir, regard social.

Le héros, Lew Archer, n'a pas la dureté, voire le vice, d'un Spade ou d'un Marlowe. Il n'est pas cynique et s'il porte un regard appréciateur sur certaines femmes, il n'est pas un tombeur. Il traverse son enquête sans porter de jugement, presque en spectateur. Même durant les inévitables bagarres, il s'en tient au strict minimum.

C'est donc ce mélange d'éléments traditionnels et cette attitude quasi distanciée du détective qui est aussi le narrateur, qui fait tout l'intérêt de ce roman. C'est aussi ce qui empêche d'être sans doute totalement enthousiaste avec une vraie difficulté à s'attacher aux personnages. On ne décroche pas du récit, mais on n'est pas non plus transporté.
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