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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hou la la ! Il est noir le ciel de Californie !
Oubliez les piscines bleu azur , le ciel bleu azur et les palmiers . Le second volet des aventures du détective privé Lew Archer est à la hauteur du premier .
Quand Maude Slocum devient sa nouvelle cliente , notre héros a bien l'impression qu'elle ne lui dit pas tout . Cette dernière a reçu une lettre anonyme l'accusant d'avoir un amant , et aimerait que cela cesse sans que son mari en soit informé . Ce couple vit plus que modestement sous la coupe de la belle-mère de Maude qui est assise sur un tas d'or , le sous sol de sa propriété étant convoité par la Pacific Refinery Company. On est en 1950 , et apparemment la Californie est en train de changer , ça bétonne aussi pas mal ...
Entre les hommes d'affaires véreux ( à la limite de la pègre?) , la mésentente du couple (le mari étant homosexuel) , le divorce inenvisageable (on est 1950) , le mystérieux amant, le secret de Maude , Lew Archer aura fort à faire pour surnager dans ce panier de crabe et mettre à jour la vérité .
Ici les liens familiaux ou liens du sang sont au centre de tout et notre privé ne lâche rien . Famille bancale, névrosée , malheureuse . Mais famille au soleil ...
Quand un cadavre échoue dans la piscine [bleue azur ], les palmiers n'auront plus qu'à frémir ...
Ross Macdonald vos plongera dans le noir , très noir agrémenté d'amusantes répliques et autres jeux de mots bien cyniques .
Autre atout qu'il n'avait pas prévu , ses romans sont devenus délicieusement vintage .
Cette série est faite pour vous si vous aimez les auteurs jouant avec les mots plutôt que les romans où le suspens se joue de vous ...
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Maude Slocum fait une entrée timide dans le bureau de Lew Archer. Cette jolie femme un peu fanée souhaite confier une affaire sensible au détective. Elle a intercepté une lettre destinée à son mari révélant tout de ses infidélités. Elle l'engage pour qu'il identifie l'auteur de cette dénonciation. Elle le convie à une réception donnée chez elle pour lui permettre de faire connaissance avec son entourage. La propriété des Slocum est située dans le sud de la Californie, à Nopal Valley. le coin était paradisiaque jusqu'à ce qu'on y trouve des gisements de pétrole. Les derricks ont remplacé les arbres, les villes se sont densifiées et ont changé de visage. La propriété des Slocum est justement située au-dessus d'un gisement important qu'un raffineur est prêt à acheter à prix d'or. Oui mais, la belle-mère de Maude Slocum refuse de céder sa propriété. A la fin de la soirée, elle est retrouvée noyée dans la piscine. Est-ce un accident ou un meurtre ? Lew Archer qui avait quitté la soirée avant sa fin tragique décide d'enquêter. Une enquête qui va le conduire à remuer des secrets de famille et des intérêts économiques.

« Noyade en eau douce » est le deuxième roman de la série Lew Archer. Comme pour le roman précédent, le tableau d'ensemble est sombre. Nous avons affaire à une famille divisée par des intérêts financiers. La police et la justice sont sous la coupe d'un magnat du pétrole et n'hésitent à arranger la vérité pour le servir. Ross Macdonald se montre critique avec l'intelligentsia californienne : ils montent une pièce de théâtre caricaturale et se comportent en société comme de vrais poseurs. L'enquête est double puisqu'il s'agit d'identifier un délateur et un assassin. Le privé va rencontrer un fils dominé (et émasculé) par sa mère et une fille passionnée par son père et qui souhaite éliminer sa mère. Après ce quart d'heure psychanalytique, il va devoir affronter un homme d'affaires prêt à tout pour défendre ses intérêts. Ces chapitres seront les plus mouvementés : l'action sera au coeur du récit et notre détective va s'en prendre plein la tête, mais il semble que cela soit la règle avec les héros « hardboiled ». Il y a du désenchantement chez Lew Archer. Il dépeint l'urbanisation massive et sauvage de la Californie et il se montre lucide sur la nature humaine. Quand il vient en aide à une jeune femme qui se prostitue occasionnellement pour survivre, il est conscient que son secours restera provisoire et qu'une fois l'argent dépensé, elle retombera dans les mêmes travers. Le privé choisit toujours la voie de la vertu, à l'image de son grand-frère Philipp Marlowe, mais son choix est parfois fait après de longues tergiversations.

Un excellent polar tant sur la forme (plume acérée, récit mouvementé, ironie) que sur le fond (critique sociale, psychologie, écologie et questionnement philosophique). Je plonge dans l'univers de Ross Macdonald et compte bien découvrir les romans suivants.
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Nopal Valley, Californie, années 1950. Sa chaleur écrasante, ses loubards, ses derricks, et ses querelles de famille. Maude Slocum, la superbe trentaine, vient acheter les services de Lew Archer pour la débarasser d'un bien fâcheux corbeau.

"Mais vous n'êtes pas venue me voir ce matin pour une discussion philosophique sur l'éthique comportementale." Mais la cliente du privé ne veut rien dire, et Lew mène, un peu e gré et beaucoup de force, sa propre enquête. Il apparaît rapidement que les rapports familiaux sont plutôt compliqués, chez les Slocum. Il y a le mari, acteur à la petite semaine beaucoup trop sûr de lui, la fille Cathy, beaucoup trop belle, et la belle-mère, beaucoup trop possessive. Et puis il y a la pègre locale, dont les hommes de main ont une petite tendance à tourner autour de la splendide demeure des Slocum. Jusqu'au jour où Mme Slocum est assassinée... et révèle une Californie des faux-semblants et des mensonges, "où chacun était jeune et immensément joyeux".

Une nouvelle découverte chez la très bonne édition Gallmeister, pas loin d'être sensationnelle dans le courant du roman noir (l'édition comme la découverte). On est dans la lignée d'un Chadler ou d'un Hammett. du classique, donc, mais qui au départ m'a semblé plus récent, tant il est contemporain. Une écriture d'une modernité étonnante, ironique et cynique, un privé qui ne verse pas dans les clichés faciles, des personnages complexes, un univers en soi.

Bref, il y a de fortes chances pour que je précipite sur un second opus déjà repéré, Cible mouvante, et je vous conseille vivement d'en faire autant.

"Son histoire était de ces histoires sans héros ni méchants. Personne à admirer, personne à blâmer. Tout le monde s'était fait du mal à soi, tout le monde en avait fait aux autres.Tout le monde avait échoué. Tout le monde avait souffert."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Pour ma troisième lecture d'un roman de Ross MacDonald mettant en scène Lew Archer, je dois dire que je crois avoir trouvé (il était temps, me direz-vous) ce qui constitue le centre de ses intrigue : la famille, la sacro-sainte famille américaine. Dysfonctionnelle et maltraitante dans Trouver une victime, décomposée dans Cible mouvante, elle est ici l'endroit où se focalisent toutes les haines, le non-refuge pour les enfants.
Il ne faut que quelques pages pour que tout s'effrite. Maud Slocum, encore jeune, encore belle, demande à Lew Archer d'enquêter sur la personne qui a envoyé une lettre anonyme à son mari. Et oui, elle lit son courrier, et vice-versa. La confiance règne – ou pas. Lew ne comprend pas très bien pourquoi une simple lettre anonyme peut la bouleverser à ce point, ou plutôt, il ne le comprend que trop bien. Aussi, accepte-t-il d'enquêter pour Maude, de manière discrète, et de rencontrer les membres de sa famille. Et quelle famille ! Son mari est un dillettante qui se veut brillant, et n'assume pas ses penchants homosexuels – étant donné l'époque, il est déjà courageux de trouver un auteur qui ose en parler. Sa mère, Olivia Slocum, n'a pas vu son fils grandir – il n'a pas mûri non plus – et a tout fait pour le maintenir dans sa dépendance. Et Cathy, la petite-fille, n'a grandi qu'en entendant les disputes de ses parents, haïssant sa mère, idolâtrant son père, rêvant de fuir avec le chauffeur, qui la fait rêver avec son passé de héros dans l'armée. Une famille qui donne envie de fuir en courant – et je ne dis pas que Lew baisse les bras, non, je dis simplement que la mort d'Olivia, noyée dans la piscine, n'est pas vraiment ce qui facilite son enquête.
Suicide ? Certainement pas. Accident ? Peut-être. Meurtre ? Sûrement. le chef de la police est bien décidé à attraper, emprisonner, juger le coupable – il en est un qui a le profil idéal, et non, ce n'est pas Lew Archer. Tout pourrait donc se résoudre le mieux du monde, si d'autres intérêts n'entraient en jeu. Qui a l'argent a le pouvoir, et la mort d'Olivia Slocum a redistribué les cartes. Ce qui avait commencé comme une histoire très banale se métamorphose en un parcours sanglant, violent, qui ne laisse personne indemne, pas même Lew Archer. Il faut bien du courage pour quitter sa cage pas vraiment dorée. Il faut bien du courage – au bon moment. Il faut bien de l'amour aussi – pour l'autre, et ce qu'il est réellement. le soleil de Californie ne suffit pas pour être heureux.
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Quelle délicieuse lecture que celle de ce polar californien des années 50' ! Il s'agit ici de la deuxième enquête du détective privé Lew Archer, dont le nom est un hommage à Dashiell Hammett et son Faucon Maltais.

Archer est ce détective au cynisme détaché, un faux désabusé qui en a déjà vu d'autres et sait à quoi s'attendre quand une jeune femme paniquée frappe à sa porte. Aussi ne s'émeut-il pas des masses lorsque Maude Slocum vient quémander de l'aide. Angoissée mais taiseuse, elle voudrait qu'Archer identifie et fasse taire l'auteur de cette lettre compromettante adressée à son mari, sans faire de grabuge et sans aucune piste. Mme Slocum avoue tout de même qu'elle ne craint pas la réaction de son mari James, mais plutôt celle de sa belle-mère, chez qui vit toute la famille. Lorsque cette dernière se noie dans la piscine de sa propriété à Nopal Valley au beau milieu d'une soirée cocktail, la lettre est bien vite oubliée et les suspects commencent à se bousculer…

D'abord au théâtre de Quinto, où James Slocum joue dans une troupe amateur, puis à ce cocktail donné chez sa cliente, Archer s'immisce rapidement dans l'entourage de ces gens aisés, devenant l'oreille indiscrète parfaite lors de discussions /scènes de ménage particulièrement intéressantes chez les Slocum. Si l'héritage considérable serait un mobile parfait pour James et Maude Slocum, qu'en est-il du jeune chauffeur que James vient de renvoyer parce qu'il tournait autour de sa fille ? Qu'en est-il des vautours pétroliers qui tournent autour de l'immense propriété des Slocum, assise sur une source de pétrole non négligeable à l'heure où l'industrie de l'or noir est en pleine expansion ? Et qui est cet ami flic qui dirige l'enquête autour de la mort de la belle-mère ? Archer comprend vite que l'histoire est plus complexe qu'il n'y paraît.

D'emblée, les pensées d'Archer, ses observations minutieuses et son regard pointu forment le portrait d'un homme posé et tranquille, qui analyse rapidement les situations sans se départir de son calme. On le découvre plein de répartie dans des dialogues qui se révèlent donc savoureux !


— Vous vous faites du souci pour votre sale petite tête d'égoïste.
— Je n'en ai pas d'autre. [P. 250]

Mais ce qui fait d'Archer un personnage de caractère qui impose le respect, c'est surtout sa droiture, sa passion pour la vérité et l'amertume laissée au fond de sa gorge par ses mensonges forcés. Car comme le dit si bien Maude Slocum, Archer est un « foutu drogué de la vérité ». Quoi qu'il en coûte, il ira au bout de son enquête, révélant une réelle obstination à démêler le vrai du faux.
[...]
Lien : http://morgouille.wordpress...
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Complètement fan
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Ayant particulièrement apprécié Cible Mouvante, je dois vous dire que mes attentes envers ce second volet des aventures de Lew Archer étaient grandes. Et je n'ai pas été déçu !

L'histoire commence plus calmement que lors du précédent opus, puisqu'il n'est au départ question que d'un mystérieux corbeau accusant Maude Slocum, la nouvelle cliente du détective. C'est donc de manière déguisée que commence cette enquête, au cours de laquelle on découvre rapidement les différents membres de la famille ainsi que leurs amis et fréquentations, ajoutant autant de noms à la liste des suspects, car chacun apparaît avec ses zones d'ombres et ses petits secrets. On pourrait presque se croire débarqué dans un Agatha Christie au milieu de cette famille vivant sous la coupe réglée d'une belle-mère richissime et toute puissante. D'ailleurs, comme dans tout roman de la reine du crime, un meurtre ne tardera pas à survenir, et c'est le corps de ladite belle-mère qu'on retrouve flottant dans la piscine au beau milieu d'une soirée privée organisée par la famille. La comparaison s'arrête là, car loin du faste de la haute société anglaise, c'est bien entendu dans un milieu beaucoup plus violent et poisseux que notre héros va se trouver plongé.

J'ai préféré cette nouvelle aventure à la précédente, par son début plus psychologique d'abord, puis son enquête plus directe et dynamique, jouant moins avec les faux semblants et donnant plus de place aux personnages secondaires. On se laisse facilement entraîner à la suite du détective pour une aventure montant crescendo jusqu'à… ce que la baudruche se dégonfle. Tout ça pour ça ? Me suis-je dit à deux chapitres de la fin. Pourtant le roman avait encore plus d'un tour dans son sac et la vingtaine de pages restantes était bien suffisante pour faire basculer mon jugement. Car si les éléments principaux de la trame peuvent se deviner facilement, il manquait encore ces petits bouts de ficelles liant l'intrigue et qui, une fois en place, mettent en lumière tout le tragique de l'histoire.

En tout cas si la saga continue sur cette lancée, je ne peux que me presser de lire le troisième volet !
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