Désolée, Los Lobos n'est pas le groupe de chanteurs à la mode qui a fait trémousser des gens sur un air entraînant de ♫ La Bamba ♪
Non, dans cet album, c'est un gang de bandits sans scrupules, qui en ont marre de leur liberté faite de jours sans manger, de nuits à la belle étoile, alors, ils décident d'aller crécher chez le frangin de leur chef, Don Vega (qui n'est pas apparenté à Zorro).
Pas de bol, c'est ce fameux Don Vega qui poursuivait de ses assiduités la femme de River Bass et c'est dans son hacienda qu'elle est partie vivre, emmenant toute sa marmaille, moins un fils assassiné, moins une fille de 15 ans presque mariée.
Une fois de plus, nous sommes dans un scénario violent. Oubliez le far-west de Lucky Luke, ici, le méchant n'hésitera pas une seconde à flinguer un gamin qui ne lui a rien fait et un gosse pourrait aussi égorger un homme… Il n'y a plus de jeunesse, ma bonne dame !
River Bass est un personnage étrange, on ne sait jamais trop de quel côté il va pencher. Il dit qu'il se fiche de sa femme (Bathsheba), il se trompe dans le nom de ses gosses, il n'est jamais là, mais il est prêt à tout pour défendre les siens et les siens aussi.
Mettant en avant la petite famille de Bass, ce tome ne fait pas dans la dentelle, tout en restant dans l'ultra classique : un homme qui tente de sauver sa famille des bandits assassins, sa famille qui tente de résister, le reste du personnel qui manque de courage pour résister.
Si le scénario est classique, les personnages qui composent la famille Bass le sont moins et ce sont eux qui poussent l'album vers le haut, ainsi que les dessins
Igor Kordey. Ils sont spéciaux, j'ai dû m'habituer à eux, mais au moins, sous son crayon, les personnages ne sont pas statiques, comme dans d'autres bédés.
Les dessins sont vivants, l'action est bien rendue et les doubles-pages sont toujours époustouflantes.
Les méchants sont des salopards, bien entendu, mais ils ont été travaillés, ils ont leurs faiblesses, leurs blessures et l'un d'entre eux ne manquera pas de couilles, entre nous, face à la gamine de Bass, Ruth.
Un western noir (sans mauvais jeu de mot), violent, sans concession, ultra réaliste et tirant plus vers le
Tarantino que le Tchoupi. le far-west n'était pas le pays des Bisounours, que du contraire.
Malgré la violence et les situations dramatiques, la bédé ne devient jamais larmoyante, se permettant même quelques traits d'humour.
Un 6ᵉ album qui continue dans la bonne lignée des premiers et des personnages que l'on continue de découvrir, qui n'ont pas fini de nous surprendre.
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