AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 79 notes
5
9 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a dans cette maison rêvée, plusieurs modes littéraires : à la fois étude de moeurs autour de l'homosexualité, récit à fond autobiographique, usage de formes littéraires différentes. C'est un véritable exercice de style(s). En cela, ce roman est addictif, j'ai été subjuguée par cette histoire qui, bien qu'elle soit parfois redondante, précipite vers l'issue. Si toutefois, il y a une issue : comment sortir d'une relation toxique sans y laisser une partie de soi-même ? Les dernières pages, sont à ce sujet, assez édifiantes.
Je ne m'étais jamais vraiment "arrêtée" sur la violence conjugale, appliquée à un couple lesbien, et ce récit très fort, usant d'un vocabulaire précis, percutant, m'a un tantinet bousculée !
Commenter  J’apprécie          50
Carmen est une jeune écrivaine lorsqu'elle croise dans sa vie son grand amour, une femme déterminée, sensuelle, passionnée. Dans les Etats-Unis des années 2000, elles vivent leur amour avec le bonheur d'être à deux et l'anxiété encore sous-jacente en des lieux moins sûrs. Son amoureuse n'est pas toujours auprès d'elle, leurs activités les séparent de plusieurs états. Mais assez vite, leur relation devient assez toxique, Carmen étant terrorisée par les accès de jalousie, de colère de sa copine, qui tarde également à se séparer de Val avec qui elle entretient une relation en parallèle. Jour après jour, l'espoir d'une stabilisation de leur relation s'amenuise...

Dans la maison rêvée est un livre très personnel, des mémoires écrites pour mettre en lumière ce qui se tait, ce que l'on ne sait pas concevoir : les violences conjugales dans les couples lesbiens. Aux Etats-Unis, où seule la violence physique serait pénalement reconnue, les souffrances liées à l'enfermement psychique, à la terreur passionnelle, aux jalousies maladives, aux perversions narcissiques, restent tues.

Sur la forme, le récit est atypique. de courts chapitres tous intitulés "La Maison rêvée à la manière de..." ("...à la manière d'un very bad trip", "...à la manière d'un décor", "...à la manière d'une hypocondrie"...) enchaînent les souvenirs du récit mais aussi les références cinématographiques et littéraires - que je suis loin d'avoir maîtrisées. L'autrice s'autorise même des passages dont nous serions les héros. Carmen Maria Machado s'évertue à trouver tous les prémices des premiers récits de violences homosexuelles et à les mettre en lumière selon les regards portés par l'extérieur (hétérosexuel) ou l'intérieur (du monde queer). L'autrice réussit assez bien à décrire par ses réactions ou ses non réactions, par ses pensées, les mécanismes de cette peur toute enveloppée d'amour, cette terreur sourde qu'on ne veut pas admettre par crainte aussi de s'avouer un échec, de révéler l'imperfection d'un type de relation rêvée, d'une vie voulue dans la maison rêvée, d'une désillusion amoureuse et presque sociale...
Un livre intéressant que j'ai pourtant eu un peu de mal à lire.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Il y a quelque chose, dans la narration, qui démarque ce livre des autres. Des chapitres très courts, nous relatant des anecdotes pas forcément passionnantes, et parfois même redondantes mais relatées d'une façon bien particulière, une construction intelligente qui joue avec les codes, et bourré de références. Un récit à la fois assez chaotique, parfois ennuyeux, qui tourne un peu autour du pot. Un mélange entre l'essai, qu'on sent documenté, et le récit qu'on ne sait pas trop situer entre le roman et l'autobiographie. Mais quelque chose dans cette banalité racontée, et cette violence, cette relation toxique fait que l'auteur nous emmène avec elle. On s'accroche à cette histoire sans trop savoir où on va.

Mais je dois dire qu'au niveau du fond, je suis moyennement convaincue. Parce que pendant un long moment j'ai juste eu l'impression de lire les crises d'hystérie d'une gamine capricieuse qui aime être méchante et rabaisser les gens. Et une narratrice qui subit sans rien dire, sans réaction. C'est assez déstabilisant, et à la longue ça devient un peu lourd. Je trouve qu'on ne va pas suffisamment au fond des choses, et au ressenti des personnages, ça reste finalement assez factuel, et c'est bien dommage.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsqu'elle faisait ses premières armes dans l'écriture il y a plusieurs années, Carmen Maria Machado a été enfermée dans une relation toxique avec sa compagne.

La maison rêvée, qui devait être le cadre parfait pour vivre leur amour à deux, devient peu à peu une prison pour la jeune femme.

Les mots de celle qu'elle aime se transforment en coups. Les crises de jalousie et de colère se succèdent. La relation dérape petit à petit, devient étouffante et Carmen ne parvient pas à se libérer de son emprise.

Aujourd'hui, elle revient sur ces mois douloureux, dissèque son couple et évoque, entre autres, le mécanisme des violences conjugales en s'adressant à son moi d'alors.

A mi-chemin entre l'essai, le témoignage ou le roman, ce récit protéiforme m'a à la fois bluffée par sa construction narrative très habilement menée et, en même temps, tenue à distance émotionnellement parlant.

L'auteure joue avec les codes de la littérature avec une aisance incroyable, manipule remarquablement bien les genres. Les pièces de son histoire personnelle s'imbriquent au fil des chapitres à la manière d'une comédie musicale, d'un film d'horreur, d'un voyage dans le temps ou encore d'un livre dont le lecteur est le héros pour n'en citer que quelques-uns.

Une lecture exigeante, passionnante et audacieuse, bourrée de références et de métaphores que je ne suis pas parvenue à toutes déchiffrer.

Elle met également en lumière le fait que ces violences psychologiques au sein des couples lesbiens ne sont que très rarement évoquées et brise les stéréotypes.

Un texte fort, percutant, et un objet littéraire absolument hors normes que nous livre la romancière américaine au travers de cette introspection nécessaire et captivante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (275) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}