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Laissez-moi le temps de retrouver mes esprits, de rassembler mes pensées et de trouver mes mots. Je vais vous raconter une vieille histoire de jeunesse, celle de l'été de mes dix-sept ans. A l'époque, je m'étais engagé dans le Service des Eaux et Forêts pour surveiller, guetter serait le mot exact, la forêt. C'était avant tout une autre époque, les canadairs n'existaient pas encore (et oui, je suis encore plus vieux que vous ne le pensiez), encore moins les pompes pneumatiques ou les moyens de communications développés. le modernisme n'était pas encore à son ère technologique et si mon rôle était de surveiller la moindre fumée s'élevant des collines avoisinantes, on ne m'avait pas mis à disposition de quoi éteindre un quelconque début d'incendie. Et puis n'oubliez pas : je n'étais pas encore un homme, tout juste un adolescent boutonneux d'un mètre soixante-dix et dix-sept printemps. de toute façon, si je me retrouvais en plein désarroi, il me restait la prière (mon paternel était pasteur, alors la foi me connait).

Alors me direz-vous, à quoi servais-je là-haut, tout seul dans ma montagne, bien au-dessus des chèvres et au milieu des serpents à sonnettes. Peut-être espérai-je secrètement que me rejoigne la fille du coupeur de joint. Les rêves sont plus accessibles au sommet des cimes que dans les grands bleds de cette région. Parce que j'ai le sentiment de les effleurer, ces rêves. Ils font partie de mon imagination, mais quand la solitude du bucheron vous prend, ils vous accompagnent et chaque rêve est symbolisé par une étoile scintillant dans cette nuit noire et profonde. Et, cela devient une expérience inoubliable quand on est un jeune con de dix-sept automnes.

Inoubliable et magique. Ce job d'été, payé quelques cents la journée, apporte tant : des rêves, des hommes, des rencontres, des étoiles et de la poésie. J'y forge mes muscles, mais aussi mon âme. Là-haut, elle devient presque pure. J'oublie ma misérable existence, mon manque d'entrain et d'ambition. Tout ce que je veux, c'est me retrouver au milieu de la nature, de dominer cette forêt ancestrale et de rencontrer quelques gueules cassées, des bucherons, des hommes, de vrais pas comme ces hommes de ferme, des soi-disant cow-boys au large chapeau noir. Et ces bucherons quand on a vécu que dix-sept hivers, ils sont impressionnants.

Cet été-là, j'avais 17 ans. Non, je ne radote pas, je me souviens juste de cet été-là, celui où j'ai bu mon premier whisky. Une bonne rasade et cela vous construit un homme, mon frère. Cette brulure le long du gosier reste un moment intense qui marque une vie, MA vie. Celle d'un apprenti bucheron qui a des rêves et des étoiles plein la tête, celle d'un petit gars qui découvre la vie d'un homme du Montana, car cet été-là je l'ai passé dans les montagnes du Montana, un été de 1919.

Mais les souvenirs qui parlent du Montana qui parlent de bagarre, de whisky et de putes, je me demande bien qui cela peut intéresser – à part un vieux bison grisonnant…

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Pour le troisième été d'affilé, Norman, 17 ans rejoint le service des Eaux et forêts des Etats Unis pour y débroussailler une piste. Auprès de Bill Bell, le chef d'équipe un colosse fort en gueule mais pas très fin, le cuistot antipathique et d'autres compagnons, le jeune Norman apprend à vivre au grand air, à se frotter à une nature pas toujours très sympathique mais également à partager avec ses compagnons les corvées quotidiennes. le cuistot, lui bénéficie d'un traitement de faveur, protégé par tous, à la grande incompréhension de Norman. Quand, sa mission accomplie et sous l'impulsion de Bill, la petite bande, entreprend de faire une descente en ville, c'est bien pour utiliser les talents de tricheur aux cartes du cuistot et tous sont motivés pour faire main basse sur l'argent que jouent les saisonniers dès leur paye en poche. Un nouvel épisode dans la vie de Norman...

Dans Montana, 1919, Norman Maclean relate son expérience de travailleur saisonnier en montagne, l'occasion pour le jeune de gagner un peu d'argent mais surtout, avec le recul, de se forger une vie en commun avec des hommes simples pour certains, bons, taiseux pour d'autres, ou simplement antipathiques. Ce roman d'apprentissage permet d'évoquer les expériences de jeunesse qui seront fondatrices ainsi que des personnages parfois attachants avec lequel le narrateur va partager quelques aventures marquantes.
J'ai apprécié le cadre du roman mais je n'ai pas retrouvé dans ce récit le souffle lyrique d'un Ron Rash ou l'hymne à la nature que j'avais tant aimé dans Indian Creek : Un hiver au coeur des Rocheuses de Pete Fromm, j'ai ri quelquefois, j'ai aimé quelques descriptions de la nature mais j'ai trouvé que le style narratif manquait un petit je ne sais quoi qui aurait pu le rendre plus pêchu, d'où une petite déception.
Montana, 1919 est une lecture sympathique mais qui me laissera pas un souvenir inoubliable.
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Excellent récit autobiographique de l'auteur Américain Norman Maclean (1902-1990).

On est en 1919, l'auteur a 17 ans, et travaille pour le service des Eaux et Forêts dans le Montana, avec une bande de joyeux bûcherons, pas si joyeux que cela. D'abord 1) ils ne parlent pas, et 2) ils sont mauvais perdants aux cartes. Mais chacun a son talent, l'un parle aux chevaux, l'autre sait comment les bâter sans les blesser, un autre est dynamiteur, et le dernier est le roi du marteau-piqueur (à l'ancienne - voir technique décrite dans le livre).

Jusqu'au jour où ils découvrent que le cuistot est joueur de poker professionnel (entendez par là, un tricheur particulièrement doué) et qu'ils décident tous ensemble de se venger des habitants de Hamilton, des arnaqueurs de première qui ratiboisent les éleveurs de moutons et les bûcherons dès que ceux-ci reçoivent leur paie à la fin de l'été. La partie de poker et la bagarre générale qui en découlera sera un moment mémorable pour le jeune Norman.

J'ai beaucoup apprécié ce récit, très dépaysant, à l'atmosphère rude et rustique. 1919, c'est une autre époque. Tout est fait à la main, il n'y a pas pas d'électricité ni d'outils électriques. Les chevaux, mules et mulets sont précieux, les charger de façon équilibrée avant de se mettre en route est tout un art. Une charge mal équilibrée blesserait la monture. Les incendies sont redoutables et redoutés. Les guetteurs n'ont que peu de moyens pour alerter les hommes et pas beaucoup plus de moyens pour combattre l'incendie une fois qu'il est lancé.

Le récit est très bien écrit, l'auteur a du talent. Et l'humour accompagne tout le récit.

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Dans l'ensemble, je suis déçu par ce livre pour lequel je m'attendais à une immersion dans la nature sauvage du Montana et je n'y ai trouvé que quelques rares trempettes qui ne pouvaient me satisfaire. Les narrations de parties de cartes et d'une bagarre peu compréhensibles m'ont vraiment lassé. On trouve également une ou deux ébauches de relations sentimentales non développées, à regret pour le lecteur. J'ai relevé toute de même deux extraits intéressants, dont l'un aux dernières lignes du livre qui propose une méditation philosophique poétique. J'espérais bien plus de l'auteur de "La rivière du sixième jour".
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Mouais. Bon c'est bien le titre du bouquin qui a inspiré le Montana 1948 de Watson, le récit à la première personne d'un gosse sur un événement survenu l'année du titre. Dans le cas de MacLean ça casse pas des briques : le gosse travaille l'été aux eaux et forêts, c'est un monde dur et frustre, un monde d'hommes. Ceux-ci redescendent en ville après 3 mois passés sur la Bitterroot et le projet de gagner un paquet de frics aux cartes, de flanquer une raclée aux garçons de ferme et de s'envoyer des putes nourrit exclusivement leurs derniers jours de travail.
Il n'y a pas grand chose à ajouter, le narrateur de 17 balais est un naïf qui souhaite devenir un homme et tout se passe comme ça devait se passer.
Le bouquin de Watson vaut largement plus.

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Quel bonheur de lecture !
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Une longue nouvelle, un début, un milieu, une fin, impeccable.
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