Je ne lis que très rarement des autobiographies. J'aime le réel mais je préfère souvent m'évader dans des mondes imaginaires. Pourtant, le témoignage de
Victoire Maçon Dauxerre, ancien top model à la carrière aussi fulgurante et brève qu'une étoile filante, a en quelque sorte réuni mes deux critères : j'aime la mode, même si depuis quelques temps je consomme de manière beaucoup plus responsable, et jusqu'à peu j'étais encore abonnée à des magazines de mode. On imagine une vie de rêve, faite de strass, de paillettes et de chouchoutage… Il n'en est rien.
La jeune femme nous raconte avec des mots très bien choisis sa bouleversante descente aux enfers. Repérée dans une rue parisienne alors qu'elle se baladait avec sa mère dans l'attente des résultats du bac et de ses concours, Victoire n'avait jamais envisagé d'être mannequin malgré sa beauté et sa grande taille. Si elle s'est présentée chez Elite, l'une des plus grandes agences de mannequin au monde, c'est simplement parce qu'elle a raté le concours d'entrée à
Sciences-Po… Pourtant, elle se laisse convaincre par les discours d'encouragements qu'on lui sert et surtout on lui fait comprendre que si elle veut participer à la Fashion Week de New-York, deux mois plus tard, elle va devoir perdre 3 cm de tour de hanches… C'est le début de la fin pour Victoire qui va dès lors être embarquée dans une spirale infernale qui se terminera dans les larmes.
Outre les conséquences pour sa santé, Victoire aborde aussi l'envers de ce monde qui semble glamour sur les papiers glacés des magazines. Les jeunes filles sont traitées comme des objets (des « cintres » pour reprendre ses mots), à peine considérées par les maisons de coutures. Elles vivent dans une solitude extrême, même Victoire dont la famille est pourtant bien présente. Elle évoque aussi la jalousie des unes envers les autres.
Elle fait figure d'exception dans le milieu : polie et reconnaissante, intelligente, posant trop de questions aussi…
Avec ce livre à lire absolument par toutes les jeunes filles qui rêvent de mannequinat, Victoire n'a pas dû se faire des amis puisque tous les noms et marques sont citées ! Mais on peut la remercier pour ce témoignage déchirant qui dévoile l'enfer derrière les paillettes.
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