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sur 181 notes
Victoire Maçon Dauxerre : 1,78m pour 56kgs .
Mais aussi, bac: mention TB , admise en hypokhâgne mais refusée à Science Po (Paris) .

Une jeune fille de 17 ans qui vient d'être repérée à Paris par un scout de l'agence Elite ,(une des plus prestigieuses agences de mannequins du monde) .
Mais Victoire est trop "grosse" pour les exigences du métier . On lui demande de rentrer dans une taille 32 , (taille 8 ans ...) . [Euh... Je vous rappelle qu'elle fait 1,78 m ...].
Qu'à cela ne tienne ! Sciences-Po ne veut pas d'elle, elle deviendra une super mannequin ! Victoire a toujours été bonne élève ...
Elle perdra 9 kilos, en ne mangeant PLUS QUE 3 pommes par jour . Objectif atteint : 47kgs...
Direction New-York , pour courir les castings et espérer défiler à la fashion week . Son professionnalisme paye , et sa carrière démarre sur les chapeaux de roue . Elle entre dans le top 20 des mannequins les plus demandés.

Ça , c'est ce qu'on voit !
La réalité que décrit Victoire dans ce livre-témoignage , est toute autre .
Avec une immense honnêteté et un immense courage (!) , elle nous décrit ce milieu de l'intérieur . Et c'est vraiment :
"♫ Un univers impitoyaaaaAble ♫" .
A de rares exceptions près , (célèbres, comme Phoebe Philo ou Vanessa Bruno ) , les gens du milieu de la mode sont INFECTS....
Malpolis,dédaigneux, arrogants ,prétentieux, irrespectueux, égoïstes, vaniteux , stupides, indifférents, narcissiques .
Vous connaissez le roman ,Millénium : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES ?
Et bien , avec ce livre, vous connaîtrez les hommes ET les femmes qui n'aiment pas et ne respectent pas les femmes ET LES ENFANTS !!!
- Parce que c'est quoi, une jeune fille comme Victoire qui débarque à New- York , à 17 ans , avec une peluche qu'elle a parfumé avec le parfum de sa maman?
- Une gosse de 17 ans qui se retrouve sur un autre continent toute seule avec 2 c.... , en guise de colocs , qui téléphone à ses parents en pleurant parce qu'ils lui manquent ?
- Parce que personne dans la journée ne lui parle avec un peu d'humanité .
- Parce qu'elle est tellement affamée qu'elle tombe dans les pommes dans la Grosse Pomme .
- Parce que les gens du milieu , ( de l'agent , au photographe ) sont tous complices de cette fameuse taille 32 , demandée par les couturiers qui en ont rien à foutre de faire crever des gamines ! [Une jeune "collègue " de 17 ans est morte d'un arrêt cardiaque dans les coulisses d'un défilé !!! ].
Je suis restée perplexe devant le bandeau rouge sur la couverture spécifiant que le magazine ELLE trouve ce " livre poignant ". Mais de qui se moque t-il ? Depuis quand, ce magazine emploie t-il, des mannequins qui font, ne serait-ce qu' une taille 38 ?
Parce que pour moi, c'est de la NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER ! Et ils sont tous coupables !

"Karl Lagerfeld n'aime pas les filles qui ont des seins" .
Je pose la question: Peut-on dire qu'il aime les femmes ?
A 18 ans, Victoire est devenue anorexique , et abonnée aux laxatifs .
Un corps qui n'est plus que douleurs , tout le temps froid, poils qui poussent sur les bras , cheveux qui tombent , absence de règles , plus aucune concentration, et du vide partout autour et en dedans .
Jusqu'à une tentative de suicide , hôpital ...
Tout ça pour ça ?...
Au bout de 7 mois de mannequinat , Victoire n'a gagné que 10 000€.... ( Après le retrait des sommes avancées par son
agence , pour les frais engendrés par la création de son book et location d'appartement ).
On est loin des 45 millions de revenus, RIEN que pour l'année 2015, de la top n°1: Giséle....

Alors je pose la question : A qui profite le crime ? Qui a intérêt à ce que ces filles soient si maigres ?
OK , leurs visages étant plus maigres captent remarquablement la lumière , mais le corps?????
Ne serait-il pas plus sain que les agences les envoient chez des nutritionnistes et dans des salles de sport ?
Pourquoi affamer des jeunes filles ? [ Pardon: des "cintres"! ]
Quel est le c... qui a décrété qu'on ne pouvait être un créateur génial, qu'en écrasant de son mépris et/ou de son indifférence ,des gamines de 15/18 ans, seules dans un pays étranger ?


Parce que Victoire est intelligente, qu'elle vient d'une "bonne" famille et d'un bon pays , elle a pu laisser tomber ce milieu, et écrire un livre . Mais pour une Victoire, combien de pauvres filles venues des pays de l'Est ou d'ailleurs, y ont laissé leur peau (au sens propre comme au figuré) et combien y ont laissé leur âme ?

[Vous saviez Karl, M Prada (dite la Sorcière!), et les autres... Vous saviez que" les cintres" aussi avaient une âme ?].

Parlant d'anorexie et de mannequinat ,ce livre (écrit par une très belle personne) devrait être acheté d'urgence par TOUS les collèges, lycées , et médiathèques .
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J'ai eu l'envie de lire ce livre il y a déjà quelques mois en suivant la lecture d'Iris, les citations qu'elle a picorées de ci de là pour nous les faire partager et sa critique engagée – et engageante. Je ne le regrette pas. Certes, vous allez me dire, qu'apprend-on que l'on ne savait déjà sur ce monde du mannequinat ? Rien, pour beaucoup. Mais si le fait de le savoir ne change pas les mentalités de tous ceux et celles qui tueraient père et mère pour avoir « un carton » pour la dernière collection de Monsieur Décrépit et de Madame Harpie, peut être que partager l'expérience de Victoire Maçon d'Auxerre pourra-t-il, si ce n'est faire avancer les choses, du moins en faire réagir certaines ou certains. Je sais, ce n'est pas gagné. Mais son témoignage a le mérite (et le courage) d'exister : Elle relate sa vie de top model durant une année, ce qui l'a mené sur les podiums et à l'anorexie, car Jamais assez maigre !

"Quelle vie de chien, la vie de cintre !"

L'idéal de ces grands créateurs : un petit poupon pré-pubère, non pas rondelet comme un bébé Cadum, mais plutôt émacié, grand corps dénutri aux os et pommettes saillants avec de grands yeux fixes et vides au milieu d'un visage exsangue. Pas de seins, pas de fesses, pas de hanches. Rien. Malgré tous les froufrous, les jarretelles et les tissus soyeux, ce n'est pas la féminité qu'on sublime. Et ce n'est pas non plus la libido qu'on titille dans les défilés, mais un sacrosaint idéal : « le culte de la peau sur les os », que certains nomment pudiquement minceur… Une femme mince est tout aussi jolie qu'une femme ronde. Mais ce n'est pas la minceur qui est décriée ou mise en cause dans le témoignage de Victoire.

C'est la sous-nutrition comme moyen de facilité (quand vous n'avez aucune forme, le vêtement «tombe bien » sur vous, sans retouches nécessaires) et arme de soumission (quand vous ne vous alimentez plus ou mal, votre cerveau perd ses capacités, tout à son affaire de faire fonctionner vos fonctions organiques premières pour vous maintenir en vie).

"Un défilé de cernes sur porcelaine".

Vous dire que tout cela fait rêver. Il paraît. Une chose est sûre : ça fait vendre. Et pour beaucoup c'est la seule chose qui importe…

Vous lirez comme moi les arguments des uns et des autres, fallacieux pour beaucoup (« nos mannequins sont naturellement maigres », emprisonnés dans un « idéal » pour certains (« la minceur allonge, cela donne une sacrée allure à la silhouette ») et désespérés pour d'autres (« si je veux travailler, je n'ai pas le choix »)… Je vous laisse les découvrir.

Je pourrais m'appesantir sur beaucoup de choses qui m'ont fait réagir à la lecture de ce livre et elles sont nombreuses :

– la réaction des parents de Victoire
– la réalité du mannequinat : des heures d'attente et d'ennui pour quelques minutes de trip intense et cristallin, comme un flash d'héro avant la descente…
– la critique des mannequins trop rondes (entendons-nous, il ne s'agit que d'un petit 36)
– l'art du photo(shop)graphe qui s'emploie à remettre des joues, des seins, des pleins, là où il n'y a plus qu'os anguleux et creux
– le fait que l'anorexie est une conséquence pour Victoire, mais que cela reste une maladie qui a bien souvent d'autres causes que l'envie de ressembler à cet idéal de beauté...

Et la liste pourrait être longue encore.

La seule chose que je voudrais ajouter pour conclure, c'est qu'on incrimine les agences, les stylistes, les créateurs, les magazines, etc., mais l'acteur principal de tout cela, c'est nous : vous et moi et tant d'autres, qui avons intégré la maigreur comme « norme » et nous moquons parfois, même « gentiment » des rondeurs de telle ou telle sur le devant (ou pas) de la scène, qui achetons ces magazines où s'étalent en pleine page des silhouettes filiformes que nous n'atteindrons pour la plupart jamais, des régimes «miracles » que nous suivons bien que nous savons pertinemment, que nous reprendrons « tant et plus» avant même d'être rentrée dans le petit slim et le mini maillot qui nous font de l'oeil dans les vitrines.

S'il y a changement à espérer, il ne faut pas attendre que cela vienne de tout ce beau monde, mais « simplement » de nous...
Lien : http://page39.eklablog.com/j..
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Au moment où elle repérée par un agent de l'agence Elite, Victoire Maçon Dauxerre passe son bac et envisage d'intégrer Science-Po ou une hypokhâgne. Séduite, comme ses parents, par l'idée d'une carrière de top model, elle abandonne ses prétentions intellectuelles pour tout miser sur sa beauté.

Dans ce livre donné, que je referme après l'avoir lu d'une traite, Victoire raconte comment, en quelques semaines, elle est devenue un mannequin recherchée au prix d'un régime draconien et d'une anorexie. Une carrière fulgurante qui s'arrête après une saison parce que la jeune fille ne supporte plus une vie qui la détruit physiquement et intellectuellement.

Ce que montre son journal est qu'il existe un décalage total entre de très jeunes filles inexpérimentées et des gens de la mode qui travaillent dans un milieu compétitif, où les états d'âme et les sentiments n'ont pas leur place. Et à ce jeu-là, certaines sont plus résistantes que d'autres (les filles de l'Est par exemple) du fait de leur origine ou de leur histoire personnelle.

Comme beaucoup de parents qui poussent leurs enfants, ceux de Victoire portent à mon sens, plus encore que ce milieu accusé par leur fille, une responsabilité dans son déséquilibre. Ils ne l'ont pas protégée, pas entendue quand elle était épuisée, pire, ils l'ont poussée à continuer entraînant chez elle une profonde dépression. Un livre utile pour les adolescentes qui seraient tentées par l'aventure du mannequinat et pour leurs parents.
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Petite jeune fille ignorante, sotte et naïve, tu as envie d'être mannequin, de graviter dans les fashion weeks de New York, Milan, Paris, Montcuq et Arnac-La-Poste (Creuse), entourée de Karl Lagerfeld, euh...Karl Lagerfeld, Yves Saint-Laurent...Ah non, pas lui, il est défunt...euh, Machin Truc et Bidule, super connus dans le milieu de la Mode trop hype, tu as envie de porter une jupe-culotte de la mort en dentelle faite main et rehaussée des diamants de la couronne, avec une plume dans les fesses, et torse poil sur les podiums ? Cheveux rasés sur le côté teints en violets par le meilleur coiffeur du World, qui travaille pour Karl Lagerfeld, Karl Lagerfeld et Karl Lagerfeld, et coiffe Choupette tous les jours ? Lui fait les griffes et lui met du mascara sur les moustaches (je rappelle que Choupette est la chatte mega hype de Karl Lagerfeld#ChanelChanelChanel)...Bref, tu veux être castée, bookée, overbookée et défiler devant les Stars du Monde avec des talons de 24 centimètres ...Et bien comme c'était prévisible malheureusement, tu as tort. Ce n'est pas un avenir raisonnable. Pour t'en persuader, jeune fille, lit le bouquin de Victoire.
Au début, Victoire mesure 1.78 mètres et pèse 54 kg (à peu près de mémoire). Elle fait un énorme 36, et pour la Fashion week, il faut qu'elle fasse euh...32...C'est à dire, taille fillette de 10 ans hahaha ! Il faut savoir ce qu'on veut, jeune fille. Tout le monde n'est pas Choupette. Bref, régime famine ordonnée par les responsables irresponsables de l'agence de mannequin. Et donc Victoire se met à manger...Trois pommes par jour. Bon, la suite, c'est évidemment la descente aux enfers, dénutrition, effets de la dénutrition, et puis le comportement scandaleux des "créateurs" et de leurs petites mains devant ces jeunes filles aux yeux pleins d'étoiles. Mépris, arrogance, mesquinerie, méchanceté, déshumanisation : elles ne sont que des "cintres" (dixit Karl Lagerfeld)
Donc, c'est un reportage très intéressant et courageux sur ce milieu malsain où il semble grand temps de faire le ménage. Jeune fille, tu n'es pas un cintre, et de vilains grands méchants loups tentent d'utiliser tes rêves naïfs de princesse à leur profit et sans se soucier une seconde de ta santé mentale ou physique. Bah, la routine de notre monde sympathique, quoi...
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Un témoignage impressionnant, par une ancienne mannequin qui a changé d'études, de vie, et retrouvé le goût de la vie.
J'espère qu'elle aura une belle carrière professionnelle de comédienne.

Chapeau à elle d'avoir témoigné sur le mannequinat et l'anorexie, sur le monde très malsain de la mode.
Chapeau aussi d'avoir eu le courage d'arrêter.

Arrêter ce métier qui fait parfois rêver les personnes naïves, mais un métier très dur, où on demande à de très jeunes filles, déjà minces et très grandes, de rentrer à tout prix dans une taille 32 (du 12 ans) et ce, sans faire de sport - pour être à la fois maigre et pas du tout musclée. Victoire raconte aussi les attentes interminables, mais beaucoup plus grave, les encouragements à la maigreur, à l'anorexie, à la dénutrition, les shootings et défilés avec chaussures trop petites, la peur, la faim, le froid ...

Témoignage sans concession, qu'il serait bon de faire lire aux adolescentes tentées par une carrière de mannequin.
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Mon dieu, mais quel "soulagement" de lire enfin ce que tout le monde soupçonne mais qui n'est jamais véritablement avoué...
Je mets "soulagement" entre guillemets parce que bien sûr on aurait préféré que la belle Victoire ne s'abîme pas autant pour avoir la possibilité de cracher tout ça.
On a envie de hurler à chaque page, de prendre Victoire dans nos bras, de lui crier "va-t'en, sauve ta vie, sauve ton corps", on est écoeuré par les manigances de ce milieu, par certaines personnalités infectes, on a envie de s'indigner, on est choqué, on est vidé.
Parce qu'on savait au fond, mais peut-être pas "à ce point-là."
Et moi j'ai décroché les photos de mannequins qui ornaient mon mur depuis des années... culpabilisant d'avoir pris ces jeunes femmes pour modèles, et à présent je ne peux plus faire semblant d'ignorer, je sais pourquoi certains mannequins ont cet éclat de tristesse dans les yeux, je sais ce qui se dissimule derrière leur pâleur, leur sourire factice et leur beauté terrible...
Je ne suis pas anorexique à cause des mannequins - mon anorexie vient des profondeurs d'un grand néant personnel - mais je dois avouer qu'à un moment de ma vie la mode a été un repère, l'image de mon tourment, ma peine.
Et que ça a "entretenu" ma maladie, comme malheureusement elle l'entretient encore aujourd'hui.
Ce témoignage devrait être lu par chacun pour que l'on détourne les yeux de ces corps faméliques, qu'on cesse de les prendre pour l'archétype du corps parfait, de la beauté pure, diaphane, un idéal que l'on pourrait atteindre, parce que non, ce n'est pas un idéal, c'est une souffrance qui ronge et brûle, c'est un supplice au quotidien, c'est une blessure qu'on entretient.
Et je pense peut-être naïvement que si chacun d'entre nous cessait d'acheter ces foutus magazines féminins, de suivre les défilés, d'encourager cette fascination morbide (pathologique ?) pour ce milieu faisandé, le monde de la mode finirait par s'écrouler de lui-même...
Ce serait si simple au final... mais alors qu'attendons-nous ?
Merci Victoire pour cet aveu sans maquillage (cette fois) ni cachotteries, et surtout merci pour votre courage.
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Un témoignage très intéressant à lire je n'y ai cependant pas appris grand chose mais ce livre à le mérite de dénoncer l'envers du décor.

La plupart des photographes, maquilleurs, habilleurs etc voit les jeunes filles comme des choses et même des cintres, celles-ci ne sont la que pour montrer les vêtements et défilé, dans certains cas les mannequins ont même l'interdiction de parler entre eux.

Beaucoup d'attente, de solitude pour un petit moment de gloire durant un mini shooting ou un défilé Victoire va l'apprendre à ses dépends et cette dictature de l'apparence, du poids car pour les fashion week il faut rentrer dans une taille 32. La concurrence entre les filles, les dérives pour rester à un poids faible ic 48 kilos pour Victoire obtenu avec 3 pommes par jour, laxatifs et même lavement.

Après sa dernière fashion week a Paris sa mère ne la reconnaît plus et tire la sonnette d'alarme sa fille est beaucoup trop maigre, devient très vite irritable ect....

Victoire ira jusqu'à faire une tentative de suicide et sera heureusement sauver par ses proches qui ont vu à temps qu'il fallait la retirer de ce monde de strass et de paillettes de l'extérieur mais qui est bien plus impitoyable à l'intérieur.
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Si le mannequinat peut faire rêver par le glamour qu'il renvoie, nous projetant nous les femmes dans le paradoxe de l'admiration de pareille beauté couchée sur papier glacé, envieuses de tant de perfection, se consolant aussi que les retouches sont passées par là et que coiffeurs, maquilleurs, éclairages et autres artifices viennent fixer cet idéal improbable pour nous consoler de n'être que des femmes humaines si ordinaires, il reste que nous nous regardons et une part de nous voudrait approcher quand même cette idée de la beauté telle qu'on nous la présente, comme l'unique format possible.

Ce que nous ne voyons pas, c'est toute la souffrance qu'il faut endurer. La pression d'être toujours parfaite. La pression de rentrer dans du 32 ou une taille 14 ans. Au point que pour maigrir (et littéralement il faut en arriver à n'avoir que la peau sur les os, car le sport est strictement interdit, alors, ni graisse, ni muscle !) il vous faut manger 3 pommes... par jour ! Mais cela ne suffit plus, alors des laxatifs dès le moindre écart (vous avez mangé des fruits ou du poulet à la vapeur, une orgie alimentaire quoi !), des lavements parce que ça ne suffit plus là non plus. Et votre voix dans votre tête qui vous torture "arrête de bouffer !". En clair, l'enfer de l'anorexie... Avoir toujours faim, toujours froid. Avoir mal parce que les os semblent comme percer la peau dès qu'elle entre en contact avec une surface.
Et puis comme si ça ne suffisait pas, vous n'êtes qu'un mannequin, donc un objet malléable que l'on traite sans douceur, sans égards. Vous êtes un mannequin alors on ne vous adresse pas la parole sauf pour vous donner des ordres. Vous êtes un mannequin alors vous attendez des heures votre tour, debout pour ne pas froisser le tissu, perchée sur des talons de 18 cm...

Victoire Maçon-Dauxerre qui a atteint 47kg du haut de son 1m78, nous raconte son histoire, cette parenthèse infernale où elle a bien failli y laisser sa santé mentale et sa peau. Une vision d'une monde enchanteur où crépitent les flashs, où les spots vous illuminent et vous subliment, où les soieries et dentelles des plus grands couturiers vous flattent comme une déesse, où sous le public des défilés vous vous prenez un shoot, une extase, qui retombe aussi vite que vous rejoignez les coulisses et qui vous replongent dans les ténèbres. Mais surtout, un témoignage éclairant qui donne finalement à voir beaucoup de laideur dans le milieu de la beauté.
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"Jamais assez maigre : journal d'un top model" est le récit autobiographique de Victoire Maçon-Dauxerre, jeune fille ayant tenté pendant une année de travailler dans le milieu de la mode.
Un agent remarque la beauté de la jeune fille, âgée de 17 ans alors qu'elle se promène dans les rues de Paris. Il lui propose alors d'entrer en contact avec une agence connue dans le monde entier pour devenir top model international.
Elle délaisse alors des études la destinant à une brillante carrière de journaliste pour embrasser la carrière de modèle, elle sera pendant un temps l'un des mannequins les plus demandés de la planète mais cela ne se fera pas sans dommage collatéral.
J'ai trouvé ce livre sur les étagères du centre où je travaille.
Je pensais qu'il était intéressant de le lire rapidement afin de le conseiller en lecture cursive aux jeunes gens auprès desquels j'exerce mon métier.
En effet, dans son journal , Victoire Maçon-Dauxerre décrit le milieu de la mode et ses vicissitudes ; derrière les paillettes, l'auteure nous livre la mécanique destructrice dont elle a été l'objet pour correspondre aux dictats de la mode.
Jeune femme, déjà fluette, elle doit perdre encore du poids pour pouvoir entrer dans les vêtements de créateurs de taille 34 voire même 32 pour un mètre quatre vingt, je vous laisse imaginer... A la suite de cette expérience, sa santé physique et morale se dégradent ; la pulsion de mort envahit son quotidien ; elle est anorexique et fait une tentative de suicide au terme de son expérience.
Le soutien de sa famille et des mois d'hospitalisation sont nécessaires pour la sortir de cet engrenage.
Dans son livre, la jeune fille relate les faits qui l'ont conduite à ces extrémités, elle y dénonce la violence et l'agressivité du milieu ; celle des mannequins qu'elle côtoie dans le monde entier, la concurrence effrénée entre elles, pour obtenir les meilleurs contrats, celle des créateurs de mode et des stylistes, la misogynie de certains noms très connus, leur arrogance, la condescendance, la filouterie et l'exploitation des mannequins par les des agences, l'épuisement dû aux nuits écourtées et aux nombreux voyages lointains, les régimes draconiens, les sacrifices et les privations, les déséquilibres alimentaires, l'obsession du poids, les pesées quotidiennes, les vomissements, les phases d'alternance entre boulimie et anorexie, les angoisses, la dépression et l'éloignement des proches.
Heureusement, l'auteure s'en sort grâce au soutien d'une famille solide ; elle est issue d'une famille parisienne favorisée. un médecin compétent, la reprise d'études, le soutien de son ami et l'écriture.
Ce témoignage est intéressant, le livre se lit très rapidement, il est adapté à un public de jeunes aspirantes, il informe sur le milieu et la réalité d'un métier dont les coulisses sont souvent méconnues.





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"Bonjour, les Babélionautes ! Aujourd'hui, je viens vous parler d'un témoignage, Jamais assez maigre, de Victoire Maçon-Dauxerre.

-Kouwa ? Un témoignage ? Pas un beau roman ni une belle histoire, une pièce-maîtresse de l'oeuvre d'un artiste ? N'as-tu point honte de lire de la littérature de caniveau ? C'est quoi, le prochain truc, tu vas nous dire que tu regardes de la téléréalité ?

-Alors, primo, je ne te permets pas d'insulter la littérature. Deuxio, je fais ce que je veux. Tertio, ton snobisme, tu l'utilises pour cliquer sur la croix en haut à droite, merci beaucoup. Bon ? On y est ?

Or donc, Jamais assez maigre raconte comment Victoire a été engagée comme mannequin chez Elite et comment ce métier a failli avoir raison de sa vie.

-N'importe quoi. Mannequin, c'est pas un métier dangereux comme pompier !

-En effet, on ne te demande pas de sauver des chatons dans un immeuble en flammes. En revanche, on te demande de mourir de faim pour rentrer dans les vêtements.

-Attends une seconde. On est bien d'accord qu'il faut être débile pour se laisser faire ? Moi on me dit « meurs de faim et on t'embauche », je fuis en courant.

-Non, nous ne sommes pas d'accord parce que le marché est bien plus subtil que ça et se pose en ces termes : « entre dans du 32 et tu seras embauchée, appelée, demandée, tu auras du succès… » Sachant que tu es mince dès le départ, comment peux-tu te douter de quelque chose ? Sans compter que tous ces gens sont des professionnels, ils savent de quoi ils parlent, non ?

-‘Faut quand même être débile.

-Non, encore une fois, non ! Sa mise en danger ne tombe pas comme ça toute seule dans le vide. Victoire reçoit des injonctions dans un contexte : celui du passage à l'âge adulte, celui où elle s'est fixé des objectifs : elle passe son bac, des concours, elle vit un moment charnière, avec de gros doutes sur elle-même et ses qualités. Elle arrive dans ce milieu où elle est complimentée, courtisée, valorisée. Elle se sent bonne à quelque chose et décide de s'investir à fond, ce qui est louable, non ?

-Euuuh… ouais…

-Victoire est quelqu'un de perfectionniste et d'exigeant. Ce sont deux qualités qui peuvent te pousser à l'excellence si tu les exploites ou te détruire si tu te laisses envahir par elles. Je trouve d'ailleurs que ce témoignage n'est en rien stupide ni mal écrit : il expose une mécanique, un système qui permet à l'anorexie de s'installer en plantant un contexte et en reprenant des situations précises.

L'anorexie d'ailleurs ne constitue pas le seul propos. Les mannequins sont exploités, traités comme du bétail, bousculés… les créateurs les soupèsent, les ignorent. Victoire fait plusieurs fois l'expérience d'une déshumanisation cruelle.

Non, Jamais assez maigre ne demeurera pas dans l'histoire comme un chef-d'oeuvre de la littérature et ça n'a pas d'importance parce que ce n'est pas l'objet ni le but. En revanche, il constitue un document intéressant pour comprendre comment la mode dévore ses acteurs.

-Remarque, ça s'arrange, maintenant.

-Ah bon ?

-Mais oui ! Regarde : deux grandes maisons ont décidé de tailler leurs modèles en 34 au lieu de 32 pour leurs défilés ! C'est génial !"

*soupir consterné de Deidamie*
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