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Citations sur Serres chaudes (49)

Hélas ! Mes vœux n'amènent plus
Mon âme aux rives des paupières,
Elle est descendue au reflux
De ses prières.
Elle est au fond de mes yeux clos,
Et seule son haleine lasse
Élève encore à fleur des eaux
Ses lys de glace.
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(Quinze chansons, VI)

On est venu dire,
(Mon enfant, j’ai peur)
On est venu dire
Qu’il allait partir…

Ma lampe allumée,
(Mon enfant, j’ai peur)
Ma lampe allumée,
Me suis approchée…

À la première porte
(Mon enfant, j’ai peur)
À la première porte,
La flamme a tremblé…

À la seconde porte,
(Mon enfant, j’ai peur)
À la seconde porte,
La flamme a parlé…

À la troisième porte,
(Mon enfant, j’ai peur)
À la troisième porte,
La lumière est morte…
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Heures ternes

Voici d'anciens désirs qui passent,
Encor des songe de lassés,
Encor des rêves qui se lassent ;
Voilà les jours d'espoir passés !

En qui faut-il fuir aujourd'hui !
Il n'y a plus d'étoile aucune :
Mais de la glace sur l'ennui
Et des linges bleus sous la lune.

Encor des sanglots pris au piège !
Voyez les malades sans feu,
Et les agneaux brouter la neige ;
Ayez pitié de tout, mon Dieu !

Moi, j'attends un peu de réveil,
Moi, j'attends que le sommeil passe,
Moi, j'attends un peu de soleil
Sur mes mains que la lune glace.
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Ô plongeur à jamais sous sa cloche !
Toute une mer de verre éternellement chaude !
Toute une vie immobile aux lents pendules verts !
Et tant d’êtres étranges à travers les parois !
Et tout attouchement à jamais interdit !
Lorsqu’il y a tant de vie en l’eau claire au dehors !

Attention ! l’ombre des grands voiliers passe sur les dahlias des forêts sous-marines ;
Et je suis un moment à l’ombre des baleines qui s’en vont vers le pôle !

En ce moment, les autres déchargent, sans doute, des vaisseaux pleins de neige dans le port !
Il y avait encore un glacier au milieu des prairies de Juillet !
Ils nagent à reculons en l’eau verte de l’anse !
Ils entrent à midi dans des grottes obscures !
Et les brises du large éventent les terrasses !

Attention ! voici les langues en flamme du Gulf-Stream !
Écartez leurs baisers des parois de l’ennui !
On n’a plus mis de neige sur le front des fiévreux ;
Les malades ont allumé un feu de joie,
Et jettent à pleines mains les lys verts dans les flammes !

Appuyez votre front aux parois les moins chaudes,
En attendant la lune au sommet de la cloche,
Et fermez bien vos yeux aux forêts de pendules bleus et d’albumines violettes, en restant sourd aux suggestions de l’eau tiède.

Essuyez vos désirs affaiblis de sueurs ;
Allez d’abord à ceux qui vont s’évanouir :
Ils ont l’air de célébrer une fête nuptiale dans une cave ;
Ils ont l’air d’entrer à midi, dans une avenue éclairée de lampes au fond d’un souterrain ;
Ils traversent, en cortège de fête, un paysage semblable à une enfance d’orphelin.

Allez ensuite à ceux qui vont mourir.
Ils arrivent comme des vierges qui ont fait une longue promenade au soleil, un jour de jeûne ;
Ils sont pâles comme des malades qui écoutent pleuvoir placidement sur les jardins de l’hôpital ;
Ils ont l’aspect de survivants qui déjeunent sur le champ de bataille.
Ils sont pareils à des prisonniers qui n’ignorent pas que tous les geôliers se baignent dans le fleuve,
Et qui entendent faucher l’herbe dans le jardin de la prison.


Cloche à plongeur
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Ame chaude

O mes yeux que l'ombre élucide
A travers mes désirs divers,
Et mon coeur aux rêves ouverts,
Et mes nuits dans mon âme humide !

J'ai trempé dans mon esprit bleu
Les roses des attentes mortes ;
Et mes cils ont fermé les portes
Sur des voeux qui n'auront plus lieu.

Mes doigts, aux pâles indolences
Elèvent en vain, chaque soir,
Les cloches vertes de l'espoir
Sur l'herbe mauve des absences.

Et mon âme impuissante a peur
Des songes aigus de ma bouche,
Au milieu des lys que j'attouche ;
Eclipse aux moires de mon coeur !...
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Ayez pitié des mains étranges !
Ces mains contiennent les secrets de tous les rois !
Ayez pitié des mains trop pâles !
Elles semblent sortir des caves de la lune,
Elles se sont usées à filer le fuseau des jets d’eau !


Attouchements [extrait]
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Et ceux que nul ne comprendra jamais !
Et ces pauvres regards presque muets !
Et ces pauvres regards qui chuchotent !
Et ces pauvres regards étouffés !

Regards [extrait]
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(Chansons, II)

Et s'il revenait un jour
Que faut-il lui dire?
- Dites-lui qu'on l'attendit
Jusqu'à s'en mourir...

Et s'il m'interroge encore
Sans me reconnaître?
- Parlez-lui comme une sœur,
II souffre peut-être...

Et s'il demande où vous êtes
Que faut-il repondre?
- Donnez-lui mon anneau d'or
Sans rien lui répondre...

Et s'il veut savoir pourquoi
La salle est déserte ?
- Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte...

Et s'il m'interroge alors
Sur la dernière heure?
- Dites-lui que j'ai souri
De peur qu'il ne pleure...
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ÂME DE NUIT

Mon âme en est triste à la fin ;
Elle est triste enfin d’être lasse,
Elle est lasse enfin d’être en vain,
Elle est triste et lasse à la fin
Et j’attends vos mains sur ma face.

J’attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J’attends qu’ils m’apportent l’anneau ;
J’attends leur fraîcheur sur ma face,
Comme un trésor au fond de l’eau.

Et j’attends enfin leurs remèdes,
Pour ne pas mourir au soleil,
Mourir sans espoir au soleil !
J’attends qu’ils lavent mes yeux tièdes
Où tant de pauvres ont sommeil !

Où tant de cygnes sur la mer,
De cygnes errants sur la mer,
Tendent en vain leur col morose !
Où, le long des jardins d’hiver,
Des malades cueillent des roses !

J’attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J’attends qu’ils mouillent mes regards,
L’herbe morte de mes regards,
Où tant d’agneaux las sont épars !
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Mon âme en est triste à la fin;/
Elle est triste d'être lasse,/
Elle est lasse enfin d'être en vain,/
Elle est triste et lasse à la fin/
Et j'attends vos mains sur ma face./
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