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Pierre Citti (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253051596
Le Livre de Poche (15/05/1997)
3.73/5   173 notes
Résumé :
" Une variation supérieure sur l'admirable vieux mélodrame ", notait Mallarmé à propos de Pelléas, dont l'intrigue, effectivement, peut sembler bien conventionnelle : le Prince Golaud recueille à l'orée d'un bois une jeune fille dont il va faire son épouse.
Mais c'est du frère de Golaud, Pelléas, que Mélisande tombe amoureuse, et le destin fatal qui pèse sur les personnages les mènera inévitablement à la désolation. La fable cependant n'est ici que prétexte à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi suis-je moins enthousiaste que la plupart des gens à propos de Pelléas et Mélisande, alors que j'aime beaucoup le premier théâtre de Maeterlinck ? Je viens de relire la pièce et ça se confirme : je préfère définitivement Les Aveugles, L'intruse, Intérieur et La Mort de Tintagiles. Je n'arrive pas à considérer Pelléas et Mélisande comme le chef-d'oeuvre de Maeterlinck, ce qu'il semble être pour tout le monde - même si, ne nous leurrons pas, l'aura de l'opéra de Debussy n'y est souvent pas pour rien. Pelléas et Mélisande me semble un condensé du premier théâtre de son auteur, c'est peut-être un peu ce que je lui reproche. Mais pas seulement. Et d'un autre côté, c'est aussi ce qui fait sa force.


Au moment où Maeterlinck publie Pelléas et Mélisande (1892), il n'en est pas précisément à son coup d'essai. Il a écrit des récits courts, des poèmes, et quelques pièces : La Princesse Maleine, qu'on présente souvent comme un "brouillon" de Pelléas et Mélisande, et L'Intruse, Les Aveugles ainsi que Les Sept Princesses, trois pièces courtes. Or, l'étiquette de dramaturge du morbide lui collait à la peau. Et pour cause ! La mort est le sujet le plus évident de ces pièces, et Maeterlinck a donc cherché, tout en continuant à explorer ses thèmes de prédilection, à se renouveler avec un drame qui serait non seulement celui de la mort, mais aussi un drame passionnel. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous ; et, effectivement, on pense vite à la légende arthurienne, notamment aux personnages de Marc, Tristan et Yseut, et à un tas d'autres histoires mêlant amour et mort. Ce n'est pas pour autant que Maeterlinck n'était pas novateur.


Ici, l'histoire commence avec une étrange jeune fille perdue, puis "trouvée" dans la forêt, donc on se connaîtra jamais les origines, et qui a visiblement vécu une histoire traumatisante - on devine que, peut-être, un roi l'aurait épousée contre son gré, car elle est assise au bord d'une fontaine où elle a laissé tomber la couronne qu'elle portait. On n'en saura pas davantage, ce qui n'empêchera pas Golaud - qui n'en sait pas plus que nous -, petit-fils du roi d'Allemonde, de l'épouser rapidement. Aux références arthuriennes viennent s'ajouter celles des contes de fées (et bien d'autres), comme presque toujours chez Maeterlinck. Les choses se gâteront vite pour les personnages (à supposer qu'elles aient bien commencé, ce qui est fort douteux), ne serait-ce que parce que le château d'Allemonde est vieux, décrépi, moisi, lézardé, pourri, et que la jeunesse de Mélisande, tout comme celle de Pelléas, demi-frère de Golaud, ne pourra guère s'y épanouir. du début à la fin, on sentira l'oppression qui pèse sur tous les êtres vivant au château, du grand-père à l'arrière petit-fils.


"Dès que nous exprimons quelque chose, nous le diminuons étrangement." écrira quelques années plus tard Maeterlinck dans le Trésor des Humbles. C'est presque là tout le programme de son premier théâtre, qui repose sur des non-dits, des phrases interrompues, des paroles incompréhensibles ou encore complètement banales, des répétitions et des silences. Pelléas et Mélisande ne déroge pas à la règle, bien au contraire. On peut en tirer une lecture psychanalytique (à mon sens plus évidente que dans d'autres pièces), ou spirituelle, ou les deux à la fois. Parce que bon, Mélisande qui joue, aux côtés de Pelléas, avec son alliance jusqu'à la perdre définitivement dans l'eau, on aura du mal à affirmer que ça ne relève pas d'une volonté inconsciente de Mélisande de se débarrasser de son mari, hein ! Et je ne vais pas m'attarder sur tous les motifs qui jouent aussi bien sur l'aspect psychanalytique que sur l'aspect spirituel, des souterrains à l'eau omniprésente, en passant par les cheveux de Mélisande ou par la fameuse porte qui peine à s'ouvrir. Au final, on se retrouve perdu au milieu de personnages perdus, à la recherche de... C'est là que ça se complique. Sont-ils à la recherche de la connaissance d'eux-mêmes, comme le laisse penser le vieux roi Arkël, ou bien à la recherche d'une connaissance plus universelle, plus métaphysique ? le regard, la clairvoyance ou l'aveuglement, voir ou ne pas voir, ça semble finalement être la grande question de Pelléas et Mélisande... pour changer ! Déchirer le voile du visible pour accéder à l'invisible, ce fut la grande affaire des symbolistes, et des surréalistes après eux, et cette pièce ne déroge pas à la règle, encore une fois.


Du coup, qu'est-ce qui me dérange dans Pelléas et Mélisande, puisque ces sujets, l'atmosphère et le langage employé (auxquels on accroche ou pas, c'est un peu comme Duras) fonctionnaient très bien pour moi dans les pièces précédentes ? C'est l'histoire d'amour ! Pas parce que je n'aime pas les romances (j'aime pas trop les romances, surtout au cinéma, c'est un fait), ou les histoires d'amour tout court (je mets sur un piédestal Les Hauts de Hurlevent, donc bon), mais parce que les personnages de Maeterlinck sont complètement désincarnés. Ne cherchez pas de drame psychologique ici, il n'y en a pas - on pourrait même se dire que les personnages réagissent de façon très étrange, si on devait les considérer comme des êtres de chair et de sang. Mais Maeterlinck a pensé son théâtre comme "non psychologique", et il tenait à ce que les acteurs jouent à la façon de marionnettes (d'où l'appellation "Trois petites pièces pour marionnettes" pour Intérieur, Alladine et Palomides et La Mort de Tintagiles), ou de coquilles vides, c'est-à-dire sans apporter à leurs personnages le moindre élément psychologisant - ce qui aurait nui à l'essence symboliste de ses pièces. Or, le drame passionnel sans la psychologie, je trouve que ça a ses limites. Pour que ça fonctionne parfaitement (en tout cas dans mon cas), il aurait fallu que je ressente que la quête initiatique, spirituelle, mystique, métaphysique, ou appelons ça comme on voudra, était autant générée par la passion amoureuse que par la mort. Or, il m'a semblé que la mort - et les mystères qu'elle soulève - prenait largement le pas sur l'amour, au point que l'histoire d'amour m'a semblé presque secondaire.


Je note tout de même un élément très intéressant, qui mériterait sans doute qu'on s'y attarde davantage et dont j'ai discuté brièvement avec Meps, lecture commune oblige. Il semble que la pièce soit pensée en boucle. Mélisande aurait-elle vécu la même histoire avant que celle-ci ne débute ? Et l'histoire va-t-elle continuer à l'infini, comme pourraient le laisser penser les derniers mots de la pièce, prononcés par le vieux roi Arkël ?
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Pelleas et Mélisande est régulièrement citée comme pièce emblématique du théâtre symbolique. Les caractéristiques en sont pour les personnages l'expérience de la mort et l'impuissance face à une destinée tragique. C'est un théâtre statique où tout n'est pas dit mais plutôt suggéré.

La plongée dans les symboles commence dès le titre. On sent bien qu'on est introduit dans un contexte de légendes (Pelleas est le nom d'un des chevaliers arthuriens... et Melisande fait clairement penser à Melusine, la fée présente dans les contes du moyen-âge). Au delà du titre, certaines caractéristiques des légendes moyen-âgeuses sont bien présentes: la rencontre près de la fontaine, le château, le vieux roi mourant, tout est là pour poser ce contexte intemporel qui parlera à beaucoup de cultures occidentales. On vise l'universalisme, au-delà de l'intemporel. Les avertissements aux personnages sont nombreux, mais difficilement interprétables, par eux mais aussi par le lecteur (j'avoue m'interroger encore sur le sens de la présence des trois vieux endormis au fond de la grotte visitée par Pelleas et Melisande) On sent que tout concourt à la fois à rapprocher les êtres mais également à les mener vers un destin funeste.

Toutes les générations concourent au drame. le vieux roi Arkel se montre compréhensif avec son petit-fils Golaud quand il revient de la forêt avec la belle Mélisande qu'on ne lui destinait pas pour femme et dans le même temps incite son autre petit-fils Pelleas à rester au château pour veiller son père alors que celui-ci a pourtant pour projet de partir au loin, ce qui lui permettrait d'échapper à ce qui s'annonce. A l'opposé de l'arbre généalogique, le jeune Yniold semble voir en rêve des prémonitions dramatiques, mais il sera aussi l'agent plus ou moins consentant de la révélation de la tromperie à son père. Les personnages énoncent à plusieurs reprises le sentiment qu'un malheur va se produire, et la mort envisagée du père des deux frères (que l'on ne verra jamais dans la pièce) laisse planer cette atmosphère malsaine et occulte dans les esprits le réel drame qui se joue.

J'ai lu également que le théâtre symboliste était réputé pour sa misogynie. Il est vrai que le personnage de Melisande, princesse abandonnée au fin fond de la forêt, ne sachant pas bien pourquoi elle est là et qui se révèlera être finalement celle par qui le drame arrive n'est pas un personnage des plus valorisants pour la gent féminine. Mais à de nombreux moments, les personnages semblent plutôt ridicules dans leurs agissements, leurs peurs, leur cris d'effroi face à des situations qu'ils ne maîtrisent aucunement. Pelleas et Golaud n'apparaissent pas particulièrement comme des modèles de maîtrise et de bravoure, mais bien plutôt comme des pantins désarticulés ne comprenant rien à ce qui leur arrive.

Si je devais tenter une analyse sans doute simpliste de l'oeuvre, je dirais que Maeterlinck nous démontre l'inutilité d'un combat face à une histoire déjà écrite, la faiblesse des hommes face à la jalousie, au désir. Ou à l'inverse, peut-être nous incite-t-il à davantage observer les signes, à davantage nous faire confiance dans nos prises de décisions qui nous permettraient d'éviter le pire. Vous le voyez, comme souvent avec les symboles, chacun peut facilement décider de ce qu'il aura lui-même envie de leur faire dire.
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Le prince Golaud ramène en bateau la princesse Mélisande (on ne saura jamais pourquoi elle est triste et a jeté sa couronne dans l'eau) dans le sombre château d'Arkel, son grand-père, roi d'Allemonde, où vit Pelléas, demi-frère de Golaud.

L'amour qui nait entre Mélisande et Pelléas est-il un amour coupable méritant la correction infligée par Golaud?

Maeterlinck a 30 ans en 1892 quand il écrit la pièce dans un courant symboliste (qui me dépasse) et si je retire les décors, le sombre château, les souterrains, la Fontaine des aveugles, restent des dialogues un peu nunuches, des gens qui ne répondent jamais aux questions, des non-dits (plein de trois petits points) mais je suis heureux d'avoir ainsi fait connaissance avec l'auteur.
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Lu dans le cadre du Challenge Nobel

Pièce de théâtre du belge Maurice Maeterlinck, Pelléas et Mélisande fut jouée pour la première fois en 1893, et fut également mise en musique, notamment par Claude Debussy.

Cette pièce est une tragédie en 5 actes, et une parfaite illustration du mouvement symboliste.
C'est une histoire classique de triangle amoureux et de jalousie qui, tragédie oblige, se termine mal.

Or donc, nous voici au coeur d'une forêt ; la toute jeune et fragile Mélisande pleure près d'une fontaine, où elle vient de jeter sa couronne d'or. Arrive Golaud, prince d'Allemonde, qui s'est égaré en chassant un sanglier. Il tente de réconforter la jeune fille effrayée, et sans rien savoir d'elle, l'emmène avec lui et l'épouse. Ils vont désormais vivre au château d'Arkel, roi et grand-père de Golaud, en compagnie de Pelléas, demi-frère de Golaud, de Geneviève, leur mère, et du petit Yniold, fils de Golaud et de sa première épouse décédée.
Dans cet endroit sombre, humide, auprès d'un époux plus âgé qu'elle, Mélisande est malheureuse. Grand amateur de chasse, Golaud est souvent absent, et la jeune femme se rapproche de Pelléas. Ils tombent amoureux, mais rien que de très chaste. Las ! un jour qu'ils s'embrassent enfin, ils sont surpris par Golaud, qui tue Pelléas et blesse mortellement Mélisande.

N'ayant pas trouvé les clés du symbolisme de cette oeuvre, je me garderai bien de me lancer dans une interprétation hasardeuse de ce que Maeterlinck a voulu exprimer. J'avancerai seulement que le drame final est lié au constant jeu d'ombre et de lumière qui parcourt la pièce. Les relations de Pelléas et Mélisande sont racontées de façon elliptique, ce qui laisse penser que tout le monde ignore qu'ils sont amoureux, y compris eux-mêmes. Aussi longtemps que le discours reste allusif, on navigue dans un clair-obscur mélancolique et monotone mais sans danger. Mais lorsque survient l'aveu fatal, lorsque les sentiments sont exprimés ouvertement et que la vérité est révélée, « mise en lumière », la tragédie se noue… Toute vérité n'est pas bonne à dire…
Pour le reste, je n'ai pas réussi à éclairer ma lanterne…
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Je m'y connais très peu en théâtre, mais j'imagine à quel point cette pièce porte à la fois de nouveauté, voire de révolution à sa sortie tant elle brise les codes tout en s'en jouant, mais aussi de potentialités de mises en scène différentes, classiques, baroques ou débridées.
Bien différente de L'oiseau bleu, seule autre oeuvre que je connais de cet auteur, elle me donne néanmoins cette même sensation d'un univers sous psychotropes. Mais que les oiseaux bleus sont beaux quand on les admire dans les yeux de Mélisande, et que les forêts sont sombres dans lesquelles elle se débat, tout comme le destin de son amour aussi sombre qu'un grotte peuplée de trois vieillards.
Cette pièce est enivrante, exaltée, haletante, mais en même temps étouffante tant son atmosphère de fureur latente et e magie noire fait peur.
A relire, sans doute, pour découvrir de nouveaux sens cachés au premier regard.

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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Pelléas : Il ne sait pas que nous l’avons vu… Ne bouge pas ; ne tourne pas la tête… Il se précipiterait… Il restera là tant qu’il croira que nous ne savons pas… Il nous observe… Il est encore immobile… Va-t’en, va-t’en tout de suite par ici… Je l’attendrai… Je l’arrêterai... 
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Act 5

Scene 1
Une chambre dans le château

(On découvre Arkel, Golaud et le Médecin dans un coin de la chambre; Mélisande est étendue sur le lit.)

Le medecin
Ce n'est pas de cette petite blessure qu'elle peut mourir;
un oiseau n'en serait pas mort...ce n'est donc pas vous qui l'avez tuée,
mon bon seigneur; ne vous désolez ainsi...
Et puis il n'est pas dit que nous ne la sauverons pas...

Arkel
Non, non; il me semble que nous nous taisons
trop malgrè nous dans la chambre, ce n'est pas un bon signe...
regardez comme elle dort...lentement, lentement...
on dirait que son âme a froid pour toujours...

Golaud
J'ai tué sans raison!
Est-ce que ce n'est pas à faire pleurer les pierres!
Ils s'étaient embrassés comme des petits enfants...
Ils étaient frère et soeur...
Et moi, moi tout de suite!
Je l'ai fait malgrè moi, voyez-vous...
Je l'ai fait malgrè moi...

Le medecin
Attention; je crois qu'elle s'éveille...

Melisande
Ouvrez la fenêtre...ouvrez la fenêtre...

Arkel
Veux-tu que j'ouvre celle-ci, Mélisande?

Melisande
Non, non, la grande fenêtre...c'est pour voir...

Arkel
Est-ce que l'air de la mer n'est pas trop froid ce soir?

Le medecin
Faites, faites...

Melisande
Merci...
Est-ce le soleil qui se couche?

Arkel
Oui; c'est le soleil qui se couche sur la mer; il est tard.
Comment te trouves-tu, Mélisande?

Melisande
Bien, bien,
Pourquoi demandez-vous cela?
Je n'ai jamais été mieux portante...
Il me semble cependant que je sais quelque chose...

Arkel
Que dis-tu?
Je ne te comprends pas...

Melisande
Je ne comprends pas non plus tout ce que je dis, voyez-vous...
Je ne sais pas ce que je dis...
Je ne sais pas ce que je sais...
Je ne dis plus ce que je veux...

Arkel
Mais si, mais si,
Je suis tout heureux de t'entendre parler ainsi;
tu as eu un de d?lire ces jours-ci, et l'on ne te comprenait plus...
mais maintenant, tout cela est bien loin!

Melisande
Je ne sais pas...
Etes-vous seul dans la chambre, grand-père?

Arkel
Non, il y a encore le médecin qui t'a guérie...

Melisande
Ah!

Arkel
Et puis il y a encore quelqu'un...

Melisande
Qui est-ce?

Arkel
C'est...il ne faut pas t'effrayer.
Il ne te veut pas le moindre mal, sois-en sûre...
Si tu as peur, il s'en ira...
Il est très malheureux...

Melisande
Qui est-ce?

Arkel
C'est...c'est ton mari...
C'est Golaud...

Melisande
Golaud est ici?
Pourquoi ne vient-il pas près de moi?

Golaud
(se traînant vers le lit)
Mélisande...Mélisande...

Melisande
Est-ce vous, Golaud?
Je ne vous reconnaissais presque plus...
C'est que j'ai le soleil du soir dans les yeux...
Pourquoi regardez-vous les murs?
Vous avez maigri et vieilli.
Y-a-t'il longtemps que nous nous sommes vus?

Golaud
(à Arkel et au médecin)
Voulez-vous vous éloigner un instant, mes pauvres amis...
Je laisserai la porte grande ouverte...un instant seulement...
Je voudrais lui dire quelque chose,
Sans cela je ne pourrais pas mourir...
Voulez-vous? vous pouvez revenir tout de suite...
Ne me refusez pas cela...
Je suis un malheureux.
(Sortant Arkel et le médecin.)
(avec une grande émotion)
Mélisande, as-tu pitié de moi comme j'ai pitié de toi?
Mélisande...
Me pardonnez-tu, Mélisande?

Melisande
Oui, oui, je te pardonne...que faut-il pardonner?

Golaud
Je t'ai fait tant de mal, Mélisande...
Je ne puis pas te dire le mal que je t'ai fait...
Mais je le vois, je le vois si clairement aujourd'hui...
de puis le premier jour...
Et tout est de ma faute, tout ce qui est arrivé tout ce qui va arriver...
Si je pouvais le dire, tu verrais comme je le vois!
Je vois tout, je vois tout!
Mais je t'aime tant! Je t'aime tant!
Mais maintenant, quelqu'un va mourir...
C'est moi qui vais mourir...
Et je voudrais savoir...
Je voudrais te demander...
Tu ne m'en voudras pas?
Il faut dire la vérité à quelqu'un qui va mourir...
Il faut qu'il sache la vérité,
Sans cela il ne pourrait pas dormir...
Me jures-tu de dire la vérité?

Melisande
Oui.

Golaud
As-tu aimé Pelléas?

Melisande
Mais oui,
Je l'ai aimé.
où est-il?

Golaud
Tu ne me comprends pas
Tu ne veux pas me comprendre?
Il me semble...
Il me semble...
Eh bien, voici.
Je te demande si tu l'as aimé d'un amour défendu?
As-tu? avez-vous été coupbales?
Dis, dis? oui, oui, oui,

Melisande
Non, non, nous n'avons pas été coupables.
Pourquoi demandez-vous cela?

Golaud
Mélisande! Dis-moi la vérité pour l'amour de Dieu!

Melisande
Pourquoi n'ai-je pas dit la vérité?

Golaud
Ne mens plus ainsi, au moment de mourir!

Melisande
Qui est-ce qui va mourir? Est-ce moi?

Golaud
Toi, toi, et moi, moi aussi, après toi!
Et il nous faut la vérité...
Il nous faut enfin la vérité, entends-tu?
Dis-moi tout! Dis-moi tout
Je te pardonne tout!

Melisande
Pourquoi vais-tu mourir?
Je ne le savais pas.

Golaud
Tu le sais maintenant...
Il est temps!
Vite! Vite!
La vérité! la vérité...

Melisande
La vérité...la vérité...

Golaud
où es-tu? Mélisande! où es-tu?
Ce n'est pas naturel!
Mélisande! où es-tu?
(apercevant Arkel et le médecin à la porte de la chambre)
Oui, oui, vous pouvez rentrer...
Je ne sais rien, c'est inutile...elle est déjà trop loin de nous...
Je ne saurai jamais!
Je vais mourir ici comme un aveugle!

Arkel
Qu'avez-vous fait? vous allez la tuer...

Golaud
Je l'ai déjà tué...

Arkel
Mélisande!

Melisande
Est-ce vous, grand-père?

Arkel
Oui, ma fille...
Que veux-tu que je fasse?

Melisande
Est-il vrai que l'hiver commence?

Arkel
Pourquoi demandes-tu cela?

Melisande
C'est qu'il fait froid et qu'il n'y a plus de feuilles...

Arkel
Tu as froid?
Veux-tu qu'on ferme les fenêtres?

Melisande
Non...jusqu'à ce que le soleil soit au fond de la mer,
Il descend lentement; alors c'est l'hiver qui commence?

Arkel
Tu n'aimes pas l'hiver?

Melisande
Oh! non. J'ai du froid! J'ai si peur des grands froids...

Arkel
Tu sens-tu mieux?

Melisande
Oui, oui; je n'ai plus toutes ces inquiétudes.

Arkel
Veux-tu voir ton enfant?

Melisande
Quel entant?

Arkel
Ton enfant.
Ta petite fille...

Melisande
où est-elle?

Arkel
Ici...

Melisande
C'est étrange...je ne peux pas lever les bras pour la prender...

Arkel
C'est que tu es encore très failble
Je la tiendrai moi-même; regarde...

Melisande
Elle ne rit pas...
Elle est petite...
Elle va pleurer aussi...
J'ai pitié d'elle...
(La chambre est envahie peu à peu par les servantes du château, qui se rangent en silence le long des murs et attendent.)

Golaud
Qu'y-a-t'il? Qu'est-ce que toutes ces femmes viennent faire ici!

Le medecin
Ce sont les servantes...

Arkel
Qui est-ce qui les a appelées!

Le medecin
Ce n'est pas moi...

Golaud
Que venez-vous faire ici?
Personne ne vous a demandées...
Que venez-vous faire ici?
Mais qu'est-ce que c'est donc?
Répondez!
(Les sevrantes ne répondent pas.)

Arkel
Ne parlez pas trop fort...
Elle va dormir; elle a fermé les yeux...

Golaud
Ce n'est pas?

Le medecin
Non, non; voyez; elle respire...

Arkel
Ses yeux sont pleins de larmes.
Maintenant c'est son âme qui pleure...
Pourquoi étend-elle ainsi les bras?
Que veut-elle?

Le medecin
C'est vers l'enfant sans doute.
C'est la lutte de la mère contre...

Golaud
En ce moment? En ce moment?
Il faut le dire, dites! Dites...

Le medecin
Peut-être...

Golaud
Tout de suite?
Oh! oh! Il faut que je lui dise...
Mélisande! Mélisande!
Laissez-moi seul!
Laissez-moi seul avec elle!

Arkel
Non, non, n'approchez pas...
Ne la troublez pas...
Ne lui parlez plus...
Vous ne savez pas ce que c'est que l'âme...

Golaud
Ce n'est pas ma faute...
Ce n'est pas ma faute!

Arkel
Attention...Attention...
Il faut parler à voix basse, maintenant.
Il ne faut plus l'inquiéter...
L'âme humaine est très silencieuse...
L'âme humaine aime à s'en aller seule...
Elle souffre si timidement.
Mais la tristesse, Golaud...
Mais la tristes de toute ce que l'on voit...
(En ce moment toutes les servantes tombent subitement à genoux au fond de la chambre.)
(se retournant)
Qu'y-a-t'il?

Le medecin
(s'approchant du lit et têtant le corps)
Elles ont raison...

Arkel
Je n'ai rien vu. Etes-vous sûr?

Le medecin
Oui, oui.

Arkel
Je n'ai rien entendu...
Si vite, si vite...
Elle s'en va sans rien dire...
(Golaud sanglotant.)
(dans une sonorité douce et voilée la fin et toujours très calme)
Ne restez pas ici, Golaud...
Il lui faut le silence, maintenant...
Venez, venez...
C'est terrible, mais ce n'est pas votre faute...
c'était un petit être si tranquille, si timide et si silencieux...
C'était un pauvre petit être mystérieux comme tout le monde...
Elle est là comme si elle était la grande sœur de son enfant...
Venez...
Il ne faut pas que l'enfant reste ici dans cette chambre...
Il faut qu'il vive, maintenant, à sa place
C'est au tour de la pauvre petite.

F I N
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MÉLISANDE. Je ne sais pas moi-même ce que c'est... Si je pouvais vous le dire, je vous le dirais... C'est quelque chose qui est plus fort que moi...
GOLAUD. Voyons ; sois raisonnable, Mélisande. - Que veux tu que je fasse ? - Tu n'es plus une enfant. Est-ce moi que tu voudrais quitter ?
MÉLISANDE. Oh ! non, non ; ce n'est pas cela... Je voudrais m'en aller avec vous... C'est ici, que je ne peux plus vivre... Je sens que je ne vivrai plus longtemps...

Acte II, scène II
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Scene 4

(Entre Pelléas.)

Pelleas
C'est le dernier soir...le dernier soir...
Il faut que tout finisse...
J'ai joué comme un enfant autour d'une chose
que je ne soupçonnais pas...
J'ai joué en rêve, au tour des pièges de la destinée...
Qui est-ce qui m'a réveillé tout à coup?
Je vais fuir en criant de joie et de douleur comme un aveugle
qui fuirait l'incendie de sa maison.
Je vais lui dire que je vais fuir...
Il est tard;
Elle ne vient pas...
Je ferais mieux de m'en aller sans la revoir...
Il faut que je la regarde bien cette fois-ci...
Il y a des choses que je ne me rappelle plus...
on dirait par moments qu'il y a cent ans que je ne l'ai plus vue...
Et je n'ai pas encor regardé son regard...
Il ne me serte rien si je m'en vais ainsi...
Et tous ces souvenirs...
C'est comme si j'emportais un peu d'eau dans un sac de mousseline.
Il faut que je la voie un dernière fois jusqu'au fond de son coeur...
Il faut que je lui dise tout ce que je n'ai pas dit...
(Entre Mélisande.)

Melisande
Pelléas!

Pelleas
Mélisande! Est-ce toi, Mélisande?

Melisande
Oui.

Pelleas
Viens ici, ne reste pas au bord du clair de lune,
Viens ici, nous avons tant de choses à nous dire...
viens ici, dans l'ombre du tilleul.

Melisande
Laissez-moi dans la clarté...

Pelleas
On pourrait nous voir des fenêtres de la tour.
Viens ici, ici, nous n'avons rien à craindre.
Prends garde; on pourrait nous voir!

Melisande
Je veux qu'on me voie...

Pelleas
Qu'as-tu donc?
Tu as pu sortir sans qu'on soit aperçu?

Melisande
Oui, votre frère dormait...

Pelleas
Il est tard; dans une heure on fermera les portes.
Il faut prendre garde.
Pourquoi es-tu venue si tard?

Melisande
Votre frère avait un mauvais rêve.
Et puis ma robe s'est accrochée aux clous de la porte.
Voyez, elle est déchirée.
J'ai perdu tout ce temps et j'ai couru...

Pelleas
Ma pauvre Mélisande!
J'aurais presque peur de te toucher...
Tu es encore hors d'haleine comme un oiseau pourchassé...
C'est pour moi que tu fais tout cela?
J'entends battre ton cœur comme si c'était le mien...
Viens ici...plus près de moi...

Melisande
Pourquoi riez-vous?

Pelleas
Je ne ris pas; ou bien je ris de joie sans le savoir...
Il y aurait plutôt de quoi pleurer...

Melisande
Nous sommes venus ici il y a bien longtemps...
Je me rappelle...

Pelleas
Oui...il y a de longs mois.
Alors, je ne savais pas...
Sais-tu pourquoi je t'ai demandé de venir ce soir?

Melisande
Non.

Pelleas
C'est peut-être la dernière fois que je te vois...
Il faut que je m'en aille pour toujours!

Melisande
Pourquoi dis-tu toujours que tu t'en vas?

Pelleas
Je dois te dire ce que tu sais déjà!
Tu ne sais pas ce que je vais te dire?

Melisande
Mais non, mais non; je ne sais rien.

Pelleas
Tu ne sais pas pourquoi il faut que je m'éloigne...
Tu ne sais pas que c'est parce que...
(Il l'embrasse brusquement.)

Melisande
(à voix basse)
Je t'aime aussi...

Pelleas
Oh! qu'as-tu dit, Mélisande!
Je ne l'ai presque pas entendu!
On a bris? la glace avec des fers rougis!
Tu dis cela d'une voix qui vient du bout du monde!
Je ne t'ai presque pas entendue...
Tu m'aime? tu m'aimes aussi?
Depuis quand m'aimes-tu?

Melisande
Depuis toujours...
Depuis que je t'ai vu...

Pelleas
On dirait que ta voix a passé sur la mer au printemps!
Je ne l'ai jamais entendue jusqu'ici.
On dirait qu'il a plu sur mon coeur!
Tu dis cela si franchement!
Comme un ange qu'on interroge...
Je ne puis pas le croire, Mélisande...
Pourquoi m'aimerais-tu?
Mais pourquoi m'aimes-tu?
Est-ce vrai ce que tu dis?
Tu ne me trompes pas?
Tu ne mens pas un peu, pour me faire sourire?

Melisande
Non, je ne mens jamais; je ne mens qu'à ton frère...

Pelleas
Oh! comme tu dis cela!
Ta voix! ta voix...
elle est plus fraîche et plus franche que l'eau!
On dirait de l'eau pure sur mes lèvres...
On dirait de l'eau pure sur mes mains...
Donne-moi, donne-moi tes mains.
Oh! tes mains sont petites!
Je ne savais pas que tu étais si belle!
Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau avant toi...
J'étais inquiet, je cherchais partout dans la maison...
Je cherchais partout dans la campagne,
et je ne trouvais pas la beauté...
Et maintenant je t'ai trouvée...
Je l'ai trouvée...je ne crois pas qu'il y
ait sur la terre une femme plus belle!
où es-tu?
Je ne t'entends plus respirer...

Melisande
C'est que je te regarde...

Pelleas
Pourquoi me regardes-tu si gravement?
Nous sommes déjà dans l'ombre.
Il fait trop noir sous cet arbre.
Viens, dans la lumière.
Nous ne pouvons pas voir combien nous sommes heureux.
Viens, viens; il nous reste si peu de temps...

Melisande
Non, non, restons ici...
Je suis plus près de toi dans l'obscurité...

Pelleas
où sont tes yeux?
Tu ne vas pas me fuir?
Tu ne songes pas à moi en ce moment...

Melisande
Mais si, je ne songe qu'à toi...

Pelleas
Tu regardais ailleurs...

Melisande
Je te voyais ailleurs...

Pelleas
Tu es distraite...
Qu'as-tu donc?
Tu ne me sembles pas heureuse...

Melisande
si, si, je suis bien heureuse, mais je suis triste...

Pelleas
Quel est ce bruit?
(Pause.)
On ferme les portes!

Melisande
Oui, en a fermé les portes...

Pelleas
Nous ne pouvons plus rentrer?
Entends-tu les verrons?
Ecoute!
Ecoute...
Les grandes chaînes!
Il est trop tard, il est trop tard!

Melisande
Tant mieux! tant mieux!

Pelleas
Tu? Voilà, voilà!
Ce n'est plus nous qui le voulons!
Tout est perdu, tout est sauvé!
Tout est sauvé ce soir!
Viens! viens...mon coeur bat comme un fou jusqu'au fond de ma gorge...
(Il l'enlace.)
Ecoute! mon coeur est sur le point de m'étrangler...
viens!
Ah! qu'il fait beau dans les ténèbres...

Melisande
Il y a quelqu'un derrière-nous...

Pelleas
Je ne vois personne.

Melisande
J'ai entendu du bruit...

Pelleas
Je n'entends que ton coeur dans l'obscurité...

Melisande
J'ai entendu craquer les feuilles mortes...

Pelleas
C'est le vent qui s'est tu tout à coup...
Il est tombé pendant que nous nous embrassions.

Melisande
Comme nos ombres sont grandes ce soir!

Pelleas
Elles s'enlacent jusqu'au fond du jardin!
Ah! qu'elles s'embrassent loin de nous!
Regarde! Regarde!

Melisande
(d'une voix étouffée)
Ah! Il est derrière un arbre!

Pelleas
Qui?

Melisande
Golaud!

Pelleas
Golaud? où donc? je ne vois rien!

Melisande
Là...au bout de nos ombres...

Pelleas
Oui, oui; je l'ai vu...
Ne nous retournons pas brusquement.

Melisande
Il a son épée...

Pelleas
Je n'ai pas la mienne...

Melisande
Il a vu que nous nous embrassions...

Pelleas
Il ne sait pas que nous l'avons vu...
Ne bouge pas; ne tourne pas la tête.
Il se précipiterait...
Il nous observe...
Il est encore immobile...
Va-t'en, va-t'en, tout de suite par ici...
Je l'attendrai...je l'arrâterai...

Melisande
Non,...

Pelleas
...va-t'en,...

Melisande
...non!

Pelleas
Il a tout vu...
Il nous tuera!

Melisande
Tant mieux! tant mieux!

Pelleas
Il vient!
Ta bouche! Ta bouche!

Melisande
Oui! oui! oui!

(Ils s'embrassent éperduement.)

Pelleas
Oh! oh! toutes les étoiles tombent!

Melisande
Sur moi aussi! sur moi aussi!

Pelleas
Encore! Encore! donne donne donne!

Melisande
Toute! toute! toute!
(Golaud se précipite sur eux l'épée à la main et frappe Pelléas qui tombe au bord de la fontaine. Mélisande fuit épouvantée.)
Oh! oh!
Je n'ai pas de courage!
Je n'ai pas de courage...
Ah!
(Golaud la poursuit à travers le bois, en silence.)
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ARKEL : Je n'en dis rien. Il a fait ce qu'il devait probablement faire. Je suis très vieux et cependant je n'ai pas encore vu clair, un instant, en moi-même; comment voulez-vous que je juge ce que d'autres ont fait ? Je ne suis pas loin du tombeau et je ne parviens pas à me juger moi-même... On se trompe toujours lorsqu'on ne ferme pas les yeux pour pardonner ou pour mieux regarder en soi-même.
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Vidéo de Maurice Maeterlinck
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
0:14 - Bernard Shaw 0:28 - Julien Green 0:45 - Heinrich von Kleist 1:04 - Georges Henein 1:13 - Ladislav Klima 1:31 - Michel Schneider 1:44 - Hector Berlioz 1:55 - Henry de Montherlant 2:12 - Friedrich Nietzsche 2:23 - Roland Jaccard 2:37 - Alphonse Allais 2:48 - Samuel Johnson 3:02 - Henrik Ibsen 3:17 - Gilbert Keith Chesterton 3:35 - Gustave Flaubert 3:45 - Maurice Maeterlinck 3:57 - Fiodor Dostoïevski 4:08 - Aristippe de Cyrène 4:21 - Générique
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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