Trente Glorieuses : « période de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie qu’ont connue la grande majorité des pays développés entre 1946 et 1975. »
Pas si glorieuses que ça, ces années. Pas pour tout le monde, en tout cas.
Qui a reconstruit notre beau pays détruit par la guerre, qui a travaillé dans nos usines pour que tous les Français puissent posséder voiture, télé, machine à laver, etc. ? Qui a construit nos logements, nos routes ?
Beaucoup d'immigrés, arrivés essentiellement du sud de l'Europe et du Maghreb. Toujours bienvenus pour les emplois ingrats (usine, bâtiment ou mine), ils ne sont pas accueillis dignement pour autant.
Après le bidonville de Nanterre décrit dans le premier album de cette série, on découvre ici la 'cité de transit' de Gennevilliers en 1973, dont les conditions sanitaires sont à peine meilleures. Une espèce de bidonville amélioré, éloigné des commerces et coincé entre des travaux d'aménagements routiers et ferroviaires, surveillé par un fonctionnaire zélé et raciste qui abuse de son pouvoir.
On voit les femmes se débrouiller avec les moyens du bord pour faire vivre la famille, et les hommes trimer à l'usine, soumis à des cadences infernales, en proie à la méfiance et à l'hostilité de certains de leurs collègues OS français.
Les parents espèrent que la génération suivante s'en sortira mieux, aura accès aux études, s'intégrera...
Après ces deux premiers albums riches et complets, j'espère que Laurent Maffre va poursuivre cette série instructive. Pourquoi pas jusqu'à l'état actuel des "cités" ou de "l'accueil" des étrangers ?
• Merci à Babelio et à Actes Sud BD.
>> https://www.youtube.com/watch?v=ME-tXNEQf5E
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Début des années 70 à Gennevilliers, mais aussi dans d'autres endroits, des cités de transit sont construites pour accueillir la population immigrée qui vient d'être chassée des bidonvilles. Mais on n'est pas loin de la vie précédente, la peur et les restrictions de liberté en plus. L'auteur nous donne ici un aperçu de la condition de ces humains mais aussi de la condition ouvrière soumise à toujours plus de cadences. le retour à une société où l'Homme n'est plus que l'engrenage d'une usine, interchangeable à volonté si cassé ou abîmé.
Une BD nécessaire qui restitue avec justesse la vie de ces pauvres gens qui ne cherchaient qu'à améliorer la vie de leurs enfants.
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