Ici, il n'y a personne pour m'entendre.
Pour me dire que je ne suis pas morte. (p455)
Le matin, vous vous éveillez en vous demandant qui vous êtes. Le soir, vous ne trouvez pas le sommeil et vous tremblez de tout votre être. Vous doutez vous doutez vous doutez (p369)
Le soleil m'a repérée et brille dans ma direction, spot braqué sur cette naufragée échouée au milieu de nulle part. Prise dans son faisceau brûlant, je me liquéfie lentement de l'intérieur, m'effondre doucement au moment où mon esprit rattrape mon corps comme un astéroïde fonçant vers la Terre.
- C'est dingue, je crois entendre tourner les minuscules rouages de ton minuscule cerveau.
J'ai l'impression que la Terre a quitté son orbite, l'impression d'avoir été catapultée dans l'espace et de faire route vers le Soleil.
J'ai un cœur, dit la science, mais je suis un monstre, dit la société.
- Je te maudis !
- Je me félicite que nous ayons les mêmes sentiments l'un envers l'autre.
J'ai très peur de me noyer dans l'océan de mon propre silence.
Le vent qui m'enveloppe me chahute, m'entraîne dans sa danse, met de la folie dans mes cheveux, et je me blottis contre lui, je me perds en lui, j'ouvre la bouche pour l'accueillir.
Moi qui ne bois pas, ce boulot me saoule.