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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'auteur Pierre Magnan né en 1922 décédé en 2012.

Il situa tous ses écrits en Provence, la terre où il était né et où il rencontra Jean Giono et Thyde Monnier.

Ce livre est magistralement écrit, pour qui aime la langue française on peut dire qu'il en connait toutes les ficelles et surtout qu'il utilise un vocabulaire vraiment très riche avec des mots qui (pour certains) m'étaient inconnus (j'ai donc dû prendre mon dictionnaire) ; mais quel plaisir de lecture que ce livre qui se situe dans les années 1920/1930.

Jean, que tout le monde appelle ainsi, mais qui se prénomme Chrysostome, est à l'été de ses quatorze ans et nous fait vivre avec lui la vie d'une petite ville de Provence avec ses notables qui ont des demeures situées au soleil, et "les dames du Nord" qui vivent côté ombres.

Ces dames se retrouvent le soir sur le pas de leur porte observatrices et commentatrices des faits et gestes de tout un chacun.

Rien n'échappe aux regards affutés de ces commères.
Vraies ou fausses un tas d'histoires circulent.
On y découvre La Sanson une espèce de sorcière discrète à qui l'on prête des pouvoirs extraordinaire de vie et mort sur chacun ; la naine affreuse petite chose de 88 cm de hauteur qui va se prendre d'amour pour Jean et le poursuivra de ses assiduités jusqu'à commettre, du moins tout le laisse à penser, des actes irréparables.

Cette histoire en grande partie autobiographique,l'auteur dit :
' L'histoire .... je l'ai forgée de toutes pièces .
De même serait il vain de vouloir juxtaposer une réalité quelconque sur les lieux que je décris.
Mon personnage principal dit : "J'avais édifié une ville mythique planant au-dessus de la vraie et c'était en elle que je me consolais."
C'est exactement ce que j'ai fait.

Quelques mots désuets dont j'ai du chercher le sens :
- catharsis
-dysphorie
- l'ombre ocellée
- nos Erinyes en deuil
- le calame
- la manustupration
- coryphées du destin .

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C'est une histoire étrange et tragique, comme le sont souvent les histoires des hommes. Un conte crépusculaire peuplé de femmes extraordinaires, où les hommes sont soit des pantins, soit des ombres fugitives. Sauf le narrateur, Jean. Il a 14 ans, il est pauvre, indolent à la limite de la paresse, et a pour seules passions l'observation des femmes (et les rêves érotiques qu'elle suscite) et la lecture. Pour son malheur, il attire l'attention du personnage le plus pittoresque et le plus dérisoire de sa petite ville : une naine grotesque, risée des habitants, qui est tombée follement amoureuse de lui. Devant le dégoût horrifié de Jean à son égard, elle va faire appel aux mystérieux pouvoirs de la Sanson, terrifiante sorcière locale qui tient la population sous sa coupe. Et c'est alors que le drame va sa jouer...Avec un très grand talent et beaucoup de poésie, Pierre Magnan brosse une galerie de portraits de personnages à à la fois ordinaires dans leurs préoccupations quotidiennes, et fascinants dans leur individualité. Comme la Naine, laide, obstinée, et criminelle ; les Dames du Nord, qui commentent impitoyablement la vie de leurs concitoyens comme un choeur antique ; l'irréprochable Agassonne, prête à tous les sacrifices pour sa fille malade, et qui recèle des trésors de sensualité ; l'Avocate, vivante oeuvre d'art, aérienne, enchanteresse, qui mourra dans d'atroces circonstances ; et tant d'autres... On sent à travers l'écriture ciselée de l'auteur toute une vie d'observation de ses frères et soeurs humains. Un regard à la fois froid et distancié, mais aussi pétri de tendresse pour leurs fragilités. Il décrit aussi avec un amour profond la région de Haute-Provence où il a grandi, dure avec les hommes, mais si belle avec ses paysages séchés par le vent âpre, ses sources rares mais d'une beauté sans égale, sa terre aride qui tient amoureux ceux qui y sont nés... Avec la mort de Pierre Magnan au printemps dernier, la littérature française a perdu un grand écrivain, injustement méconnu du grand public. Peut-être avez-vous vu à la télé "La maison assassinée" avec Patrick Bruel ? Ou encore "Les courriers de la mort" ou "Le secret des Andrônes" avec Victor Lanoux ? Sachez que ces téléfilms sont adaptés des romans de Pierre Magnan, et qu'ils peinent à en retranscrire la beauté et la puissance. Alors n'hésitez plus, lisez ses livres, ils le méritent.
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Quelle magnifique histoire!
Le livre de Pierre Magnan est l'occasion pour lui de nous dresser une galerie de portraits hauts en couleurs dans un village aux mille et une histoires pleines de superstitions.

Jean n'a que quatorze ans lorsque La Naine du village s'entiche de lui. C'est le point de départ d'une série d'événements que plus personne ne semble maîtriser.

L'entrée dans ce roman fut un peu difficile : le niveau de langage et la construction des phrases m'ont semblé compliqués. Puis peu à peu, l'intérêt a pris le dessus.

Au final, une lecture passionnante dans un univers sombre et riche. A lire !
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Ce roman est en grande partie autobiographique , si le héros se nomme Jean , la ville où il aborde l'adolescence et ses tourments ressemble comme deux gouttes d'eau à Manosque . Petite ville étouffante , sous le regard vipérin des commères , il n'est pas facile d'y être un pauvre et par dessus le marché d'être aimé d'une naine épouvantable et pathétique qui le poursuit de ses assiduités avec l'aide d'une sorcière rurale, La Sanson. Un récit mené avec un grand talent de conteur , ds portraits virtuoses , une sensualité vibrante et malgré la cruauté de l'histoire une empathie pour ses personnages qui se débattent à la recherche de l'amour.
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