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EAN : 9782070410224
276 pages
Gallimard (03/02/2000)
3.84/5   131 notes
Résumé :
Un vrai cadavre est balancé du haut de la citadelle de Sisteron au cours d'une représentation théâtrale. Le commissaire Laviolette, retraité de la police, était dans le public. Dès lors, il n'a de cesse de percer le mystère de ce crime, le premier d'une série.
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Sisteron, sa citadelle, ses ruelles en pente, ses andrônes, escaliers polis par les siècles et les intempéries, enfouis sous les arcanes des maisons, vieille ville médiévale au coeur des montagnes alpines, est cette fois le théâtre d'une nouvelle enquête du commissaire Laviolette.

Madame Gobert, riche invalide acariâtre mène d'une main de fer ses aides soignantes...qui sont assassinées à tour de rôle par un mystérieux individu dissimulé sous un imperméable à capuche. Epinglées à chaque fois d'une étrange façon.

Enquête tarabiscotée à l'image de l'architecture de cette cité des Alpes qui a épousé le paysage aride de son décors montagneux. Enigmatique et secrète comme ses habitants capables de garder de lourds secrets dans une tacite solidarité de montagnards afin de dérober au commissaire la clé du mystère...ou le fourvoyer sur des pistes sans issue.

Bien que plaisant à lire et toujours aussi lucide dans l'observation des moeurs de ses semblables, ce n'est pas mon Magnan préféré. Mais il vaut malgré tout le détour pour les amoureux de la région et quelques scènes bien angoissantes...dans les ténèbres des nuits sans étoiles et les méandres de la cupidité humaine.
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Le premier secret, c'est le titre. Ce n'est pas le plus difficile à élucider, merci internet. Une andrône, c'est comme une traboule, voilà !
Le commissaire Laviolette, en convalescence à Sisteron, va assister à une représentation de « La Tour de Nesle » au théâtre de la Citadelle. En plein air donc. Mais avec les mannequins balancés du haut des tours qui dominent le théâtre, tombe également une femme, hurlante, bien vivante. Enfin, plus du tout à l'arrivée.
Laviolette ne peut évidemment pas résister à l'appel de cette affaire qui a tout d'un assassinat.
L'enquête va nous promener dans Sisteron, ses quartiers, ses ruelles, ses andrônes. Je note de mettre Sisteron au programme de mon prochain séjour dans le coin.
L'enquête va parler de poires mûries dans les caves, d'un ciré noir usagé de facteur, d'une glycine monumentale, envoutante et un peu sorcière, d'une belle femme de caractère, à demi-paralysée et dont personne ne veut dire par quel accident elle a perdu l'usage de ses jambes, d'un tabou qui semble remonter à l'Occupation.
Laviolette est Laviolette jusqu'au bout des ongles. J'ai lu sous la plume d'un babeliote, il y a peu – mais bien sûr, j'ai oublié de relever son nom – que le commissaire Adamsberg de Fred Vargas avait à voir avec Laviolette. Maintenant que je l'ai lu, ça me saute aux yeux : Laviolette est le père spirituel d'Adamsberg. Même tempérament solitaire, un peu lunaire, attachant son observation à des détails dérisoires qui - mais c'est bien sûr - prennent une importance capitale au cours de l'enquête, échafaudant des hypothèses qui laissent dubitatifs, pour le moins, ses collaborateurs et son lecteur.
Adamsberg a hérité du charme atypique et séduisant de Laviolette.
Et puis, il y a l'auteur, quand même. Magnan qui décrit à merveille la ville, ses environs, son atmosphère, en automne et en hiver, Magnan qui scrute aussi le caractère de ses personnages, leur donne une épaisseur, souvent cruelle sous son regard lucide et ironique.
Une lecture plutôt jubilatoire !
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Connaissez-vous Sisteron, charmante petite ville de Haute-Provence, sur la route Napoléon ? Non ? Pas de souci j'ai le guide qu'il vous faut. le commissaire Laviolette (qui n'est pas de Toulouse, comme on pourrait le croire) est en convalescence à Piégut, à 20 km de Sisteron, et pour l'heure, il vient assister à l'évènement culturel local (et même plus que ça, parce qu'il est très réputé) « Les Nuits de la citadelle ». Il ne vient pour rien, pour du spectaculaire, il est servi : une jeune femme tombe du haut de la citadelle. Comme ce n'est pas SuperWoman ni à la rigueur Loïs Lane, c'est bel et bien un cadavre qui vient s'écrase aux pieds de la violette. le début d'une enquête tortueuse à souhait, comme la topologie de cette petite ville au cachet si particulier : les ruelles sont en pente, en escalier, parfois couvertes (ce sont elles les fameuses andrônes), propices aux secrets, et aux coups fourrés. La jeune femme assassinée était aide-soignante chez une personnalité locale Rogeraine Gobert, une femme à poigne (poigne de fer, faut-il le préciser), héroïne de la Résistance, à qui rien ni personne ne résiste. Surtout pas ses aides-soignantes qui, régulièrement, passent de vie à trépas.
L'enquête s'annonce difficile, bien entendu, et Laviolette, vous le connaissez, il n'a pas son pareil pour tomber dans tous les pièges, les chaussetrapes, les faux indices, les fausses pistes… C'est un peu la caractéristique des romans policiers de Pierre Magnan : il y a toujours une bonne intrigue, mais le fil que déroule l'enquêteur (Modeste, de son prénom) est toujours emberlificoté, et à la fin, c'est souvent le hasard qui le met sur la piste de la vérité.
Mais ce qui fait le charme de cet auteur, c'est le soin – et l'amour – apporté à la description quasi ethnologique de ce pays et de ses habitants. Il le connaît bien, il y est né (à Manosque, en 1922) ce qui le rapproche d'un certain Jean Giono. Il ne faut pas sans doute aller plus loin, les deux écrivains ne concourent pas dans la même catégorie, chacun à leur place, ils représentent dignement à la fois leur profession et leur pays. Chez Giono comme chez Magnan, cette Haute-Provence représente quelque chose de grand et fort, mais si chez Giono, elle atteint une dimension mythique, chez Magnan elle reste la terre des hommes et des femmes ; pour synthétiser, elle fait de Giono un immense écrivain, elle fait de Magnan un excellent écrivain de terroir doublé d'un bon auteur de roman policier. Ce jugement n'a rien de péjoratif, bien au contraire, c'est juste mon impression.
Modeste Laviolette est le héros d'une série de huit romans en tant que commissaire : « le Sang des Atrides » (1977), « le Commissaire dans la truffière » (1978) ; « le Secret des andrônes » (1979), « le Tombeau d'Hélios » (1980), « Les Courriers de la mort » (1986), « Les secrets de Laviolette » (1992), « le Parme convient à Laviolette » (2000), « Elégie pour Laviolette » (2010), ainsi que deux romans en tant que gendarme : « Les Charbonniers de la mort » (1982), « La Folie Forcalquier » (1995).
Faut-il le rappeler, il a été incarné deux fois à l'écran : par Julien Guiomar pour deux téléfilms, puis, avec le succès que l'on sait, par Victor Lanoux pour huit téléfilms devenus cultes.


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Ma première rencontre avec Pierre Magnan, plutôt très convaincante. On m'avait conseillé la gouaille du commissaire Laviolette et je n'ai pas été déçu.
L'auteur distille son mystère et ses indices avec adresse et parcimonie et parvient à nous surprendre jusqu'au bout (bon, au prix d'une affaire quand même un peu invraisemblable, ce qui est malheureusement souvent le prix à payer pour ne pas laisser deviner la chute trop vite.)
Dans ce suspense huis-clos (un peu à la Agatha Christie) dans la ville de Sisteron, où règne l'omerta sur le passé trouble, le style de Magnan est littéraire et très agréable à lire, à mille lieues de beaucoup de polars modernes où seule compte l'intrigue et où l'écriture est devenue trop factuelle.
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Roman policier se passant à Sistereron.
Pierre Magnan, comme dans son roman "La maison assassinée" nous plonge dans l'ambiance des Alpes de Haute Province, la Durance, sa chaleur, ses odeurs de lavande, ses moutons, ses villages aux noms si chantants.
Des personnages bien décrits, une bonne intrigue qui nous tiens du début à la fin.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Laviolette esquissa un geste d’insouciance. Cette mimique qui signifie : « Je sais ce que je fais » est particulièrement fréquente chez ceux qui précisément ne le savent pas.
(p 137)

Sous ces tableaux, les deux vieilles filles se pelotonnaient dans leur charité, leur crainte du scandale et leur circonspection.
(p 140)

Il se souvint à propos qu’elle était trois fois veuve et il pensa soudain que l’intérêt qu’elle lui témoignait était, somme toute, professionnel.
« Ma foi, se dit-il, je me sens sous son regard comme une volaille qu’on tâte à la foire. Elle trouve que je suis un parti très présentable ; mais elle s’efforce de peser ma longévité au plus juste. Si j’osais, je dirais qu’elle s’est déjà couchée sur mon testament ! »
(p 146)
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« Et s’il se casse le cou ? Tu n’as pas honte ? Tout ça pour vingt balles et pour satisfaire ton petit amour-propre !
- Oh je l’aurais fait à son âge !
- Tu l’aurais fait peut-être, mais si tu t’étais cassé la gueule, ton pauvre père aurait encore administré trois coups de pied au cul à ton cadavre pour t’apprendre à vivre ! Tandis que les pères d’aujourd’hui… »
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"La fumée ne vous gêne pas ?"
Il se carra dans le fauteuil des patients.
"Du tout, dit Gagnon, mais vous, elle vous gêne. Vous feriez mieux d'arrêter. Votre respiration trahit l'emphysème."
Laviolette esquissa un geste d'insouciance. Cette mimique qui signifie : "Je sais ce que je fais" est particulièrement fréquente chez ceux qui précisément ne le savent pas. Un jour, peut-être, il se mordrait les doigts de n'avoir pas écouté les avis autorisés du docteur Gagnon, mais, pour l'instant, la superbe indifférence était de mise.
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Ils se tournèrent vers elle, se souvenant à propos qu'elle avait droit à la parole, car elle avait achevé trois maris, chemin faisant...
"En tout bien tout honneur !" précisait-elle en riant.
Et c'était vrai. Son premier époux était tombé d'un cerisier. Le second était mort d'un cancer. Elle l'avait soigné avec dévouement. Le décès du troisième datait de huit mois à peine. Elle en portait encore le deuil et osait à peine expliquer la cause de sa brutale disparition. "Il m'aimait trop", se contentait-elle pudiquement de murmurer.
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Cette anodine substitution une fois opérée, maître Tournatoire, la conscience sereine, se frotta machinalement les mains.
La sagesse des nations lui chuchotait son approbation (...) :
" Qui de rien ne se mêle, de rien ne se démêle."
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