Ne jetez rien après les massacres. Recyclez tout.
Les squelettes serviront de matraques. Nos corps
Nos sacs à muscles. Libérez -nous du nerf.
La liberté n'attend personne
en position foetale
(Hyam Yared p.101)
Vous avez pris nos corps et les avez flagellés. Vous avez pris nos mains et les avez entravées. Vous avez pris nos jambes et les avez ligotées. Vous avez pris nos bouches et les avez baillônées. Vous avez pris nos coeurs et les avez essorés. Vous avez pris nos ventres pour y creuser des gouffres. Vous avez pris nos vies et joué de nos envies. Vous avez pris nos aspirations et les avez broyées. Vous avez pris notre air et l'avez pollué. Vous avez pris nos mots et les avez pervertis. Vous avez arraché notre verbe et soufflé la haine dans nos veines. Vous avez épouvanté les faibles et terrorisé les poètes. (p.24, Yahia Belaskri)
Admirative devant le courage des peuples qui occupent les rues, mais triste de penser que les rues et les places ne sont en réalité que d'énormes échiquiers sur lesquels se jouent les vraies batailles des grandes puissances qui n'ont pour éternels objectifs que de s'enrichir toujours et encore. (p.51, Wahiba Khiari)
Rien ne pourra effacer 2011. Ni les vertueux, ni ceux, et ils sont nombreux, qui veulent gâcher la fête. Cette année restera, vaille que vaille, celle où des hommes et des femmes n'ont plus eu peur et ont commencé à pousser vers la porte un ramassis de bandits et d'escrocs qui les avaient longtemps brutalisés. (p.17, Kebir Ammi)
Printemps arabe, révolution de jasmin, qu'importe la formule qui dans sa vacuité n'apporte aucune réponse à la question que chacun se pose. Comment un mouvement qui a débuté sous les auspices de la technologie et de la convivialité du Web a fini en catastrophe salafiste ? (p.34, Derri Berkani)
Comment réussir de nos jours une bonne révolution ? D'abord, se procurer un dictateur. Contrairement aux idées reçus, c'est un ingrédient assez facile à trouver au Nord comme au Sud. Attention, il circule actuellement sur le marché quelques vieux dictateurs en mal de trône. (p.12, Gustave Akakpo)