Kwesi Brew (1928-2007), poète ghanéen
Les bidonvilles de Nima
En passant devant mes fenêtres, hier
Je passais devant une nuit beurée
d'étoiles semblables aux pétales jaunes
de l'acacia, tombées sur la glèbe noire
où l'arbuste se campe .
J'ai plongé dans toute une traîtrise de ruelles tortueuses
Dans une éclipse du soleil.
J'ai entendu des murmures et des gémissements d' accouchement
sans pouvoir dire
de quelle porte détraquée ils pouvaient provenir :
Les portes étaient trop resserrées les unes contre les autres.
Trois voisins se sont rencontrés,
et après un haletant "reposez vous"
les deux jeunes hommes s'écartèrent pour
laisser passer le vieillard, puis reprirent leur chemin
dans la direction opposée vers la ruelle
sur la gauche.
C'était deux voleurs qui pillaient avec violence
mais ils s'écartaient encore devant ce vieillard
qui les remerciait.
Dans un monde endeuilllé les questions, les commentaires
tombent dans des oreilles qui n'entendent pas.
Seul le silence, la compréhension et
l'appartenance peuvent placer
le bâton d'un aveugle dans les mains
de celui qui cherche dans cette nuit.
Les murs croulants ont reposé
sur leurs poitrines pendant des décennies !
le poids de la respiration a déchiqueté
leurs poumons, et leurs yeux brûlent
avec la fumée des lampes d'osier.
Et nous nous tenons maintenant tous au bord
d'un abîme
apeurés d'y plonger tête la première, ou de
retourner dans les ténèbres de la nuit avec eux !!
traduit de l'anglais par E. Dupas
« Dehors est un grand pays »
Ils sont nés à Oran, à Douala, à Indianapolis ou à Langres, à Stalowa Wola, Toulouse ou Paris.
Leurs livres nous emmènent à Prague, Beyrouth, Tel Aviv, Vladivostok ou Tokyo, au Vietnam, en Syrie ou en Tchéquie, à Hollywood, Montmartre ou Harlem, au bord du Danube ou sur le Mississippi, en Dordogne ou dans le Lot.
On y croise une enfance polonaise, une fratrie tunisienne, un « petit terroriste », des « funambules », des « maquisards » et des « débutants », des Sarrazins et des Gaulois, ainsi que Pelé, Mandela, John Wayne, Lech Valesa, Louis Armstrong, Matisse ou Rimbaud.
On passe « un hiver à Sokcho », des « vacances au bled ». On franchit des frontières interdites. On tutoie l'intime et l'imprudence. On côtoie la déraison de l'apartheid, les furies des guerres, la détresse de l'exil, mais aussi les joies de la famille, la fièvre des amours, la grandeur des combats et de la solidarité, le bonheur de la solitude ou de la famille nombreuse.
Au fil de leurs ailes, au fil de leurs mots.
Bernard Magnier
Au fil des ailes festival - 12 au 27 novembre 2021 - région Grand Est
Plus d'infos : https://cutt.ly/bWYWeAF
Sur FB, Insta et Twitter : @Interbibly
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