C'est un polar agro-spirite que nous livre là H.-J Magog. Agro comme alimentaire, mon cher Watson ! Cela se passe, en effet, dans un petit village méditerranéen, loin des tribulations citadines. Spirite puisque c'est un revenant qui donne le change pour revenir pour se venger...
Le Père Trolle vient de se faire défoncer définitivement la tête quand le petit berger (bergeret) rencontre l'assassin sur le chemin, en rentrant son troupeau ; à n'en point douter, il s'agit de l'ancien idiot du village, dénommé Bige, connu pour ses exactions nocturnes en état de somnambulisme et acculé à partir en Amérique sous la pression de ses concitoyens. Est-il revenu de là-bas avec son oeil borgne et sa barbe noire pour exécuter ses ennemis déclarés ? Ils sont quatre à l'avoir reconnu. le Phare de Marseille médiatise l'affaire dans ses colonnes.
Mais voilà que, stupeur ( !), le maire du village révèle que le dénommé Bige est mort depuis trois semaines !
Ce qui ne l'empêche pas à nouveau d'intervenir pour empêcher les noces de la belle Ermance, comme il l'avait promis, car il la convoitait en secret ; le fiancé est descendu à distance depuis la lucarne de la maison d'en face de la mairie. le fusil retrouvé est bien celui de Bige et une photo de la lucarne, prise par un journaliste photographe qui s'attendait à quelque chose juste au moment de la détonation, montre la silhouette borgne du demeuré qui mettait en joue...
Du coup le village sombre dans la psychose, tout le monde étant persuadé que personne ne pourra arrêter la sombre rancune d'un fantôme inexpugnable du fait de son immatérialité. Aussi quand le cabaretier sera étranglé et un riche paysan désigné comme le suivant, on va attendre le revenant de pied ferme au domicile de sa prochaine victime.
Le dénouement de l'affaire, faute d'être original, n'en est pas moins mené comme dans un film d'action, la densité des événements ne permettant pas de suivre simultanément tous les protagonistes. du grand art pour un récit qui ne saurait lasser l'amateur d'aventures même si celle-ci peut paraître tant soit peu surannée... Moi, j'ai aimé, mais je ne sais pas vous !
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