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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman de Mailer est impitoyable.
En cela, il n'aurait rien malheureusement de bien original car toutes les guerres sont horribles. Déjà "A l'Ouest rien de Nouveau" ou "les Croix de bois" en décrivaient toutes les horreurs.
Ces hommes impliqués dans un conflit qui les dépasse totalement ne cherchent qu'à survivre en tachant de s'épauler, en supportant autant l'ennemi que leur hiérarchie et en adoptant les misérables artifices de la virilité. Là où Mailer surpasse ses prédécesseurs, c'est que son écriture intense prend aux tripes et devient totalement immersive.
Ce roman fut brillamment adapté au cinéma par l'immense Raoul Walsh avec un casting impeccable mais les deux supports livre et film pour une fois réussirent à rendre toute l'intensité de cette folie absolue dans laquelle l'homme ne cesse de se noyer.

J'ai eu la chance de rencontrer un jour Norman Mailer. Je suis parti à toute vitesse dans la première librairie venue pour courir acheter "Des nus et des morts" et lui demander de me le dédicacer. Ce qu'il fit très gentiment. Un beau souvenir...
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Le sujet de ce roman est la conquête de l'île d'Anopopéi par un régiment américain pendant la guerre du Pacifique. Il oppose deux types d'hommes : le lieutenant de réserve Hearn, intellectuel, libéral et le sergent Croft, incarnation de la brute disciplinée. Mais à travers ce roman, inspirée de son expérience militaire, Norman Mailer dénonce les brimades, les exécutions inutiles et la défaite de l'homme inhérente à toute victoire militaire, la défaite de l'individu inhérente à toute société disciplinée. le véritable ennemi du soldat américain n'est pas le Japonais mais la machine militaire, symbole exacerbé de la machine sociale. La guerre n'est en fait que la continuation de la paix, à peine plus saugrenue, plus absurde, plus déshumanisante.
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Les Nus et les morts narre une campagne d'invasion militaire des troupes américaines contre une île tenue par les forces japonaises. La configuration du théâtre des opérations est singulière. Une île bordée de sable, couverte en partie d'une forêt tropicale impénétrable, plus haut colonisée d'herbe kwai, une herbe rhizomateuse pouvant dépasser la taille d'un homme, parcourue par une rivière souvent torrentielle et dominée par une montagne inexpugnable faite d'à-pic  vertigineux. le récit est principalement partagé entre la narration de l'organisation du bivouac, les préparations tactiques de la part du commandement et le quotidien et les affres vécus par un petit groupement d'hommes envoyé en reconnaissance. Ainsi le lecteur a une vision d'ensemble de la campagne à tous les niveaux, du général au plus modeste des troufions. L'intérêt majeur du roman réside dans sa structure. Point de narration linéaire. le récit est périodiquement interrompu par de cours chapitres relatant ce qui a précédé l'engagement de chacun des soldats, leur vie d'avant monotone et souvent pathétique. de loin en loin le choeur des soldats, dans une construction théâtrale, anime le récit d'une voie collective. Passé cela, la prose est d'une extrême indigence, grevée de dialogues en pidgin censée rendre la langue rudimentaire des hommes de troupe. le procédé est maladroit, mal rendu et difficilement tolérable pour le lecteur moderne. S'ajoute à cela l'inévitable vulgarité du propos émaillé de grossièretés plus qu'il n'est nécessaire. Mais passons, si ce n'était que cela, il n'y aurait pas lieu de s'effaroucher outre mesure du langage que les hommes emploient entre eux dans une atmosphère virile. C'est surtout l'effroyable longueur du roman qui, au regard du contenu, rebute. 

André Maurois avance dans la préface que selon les Américains, c'est le meilleur roman sur la deuxième guerre mondiale. Il parle même de Guerre et Paix à son endroit. Les Nus et les morts n'a ni le style, n'y la maîtrise, ni le sens historique, ni le souffle du roman de Tolstoï, tant s'en faut.  La lecture du volume acheté d'occasion, car jamais réédité depuis les années soixante-dix,(en livre de poche s'entend) imprimé dans une police à la taille comparable à des notes de bas de page, contant 750 pages et se débinant feuillet par feuillet avec des craquements inquiétants fut une expérience dantesque et éprouvante. 
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