Ceci est un récit fort sur la gestion d’un pays par une caste politique, plus affairée et intéressée par des gains importants mais plus que douteux que par le bien collectif, au pouvoir depuis des années (on remonte à 1920) et qui a mené le pays à une agonie lente mais bien réelle. Un siècle pour mettre un pays à terre.
Oui nous parlons bien du Liban, pays qui fut un temps surnommée la Suisse du Moyen-Orient, mais qui depuis trop longtemps est dirigé par cette caste à l’impunité quasi institutionnalisée, qui a mis en place un système parfaitement élaboré de détournements de fonds, caisses noires et autres pots de vin qui auront ruiné le Liban.
Sous lt conjugué du coronavirus et de la crise économique, qui avait donnée lieu à d’immenses manifestations à l𠆚utomne 2019,
Charif Majdalani a débuté la rédaction d’un journal en juillet. Il cherchait alors simplement à nous expliquer, dans un savant mélange de quelques chiffres (juste ce qu’il faut, mais ils sont tellement abyssaux qu’ils donnent le vertige !) et d𠆞xpériences personnelles (sa machine à laver qui tombe très souvent en panne !) comment le pays, son pays, en était arrivé là : des coupures d’électricité quotidiennes, une monnaie qui vaut un peu moins chaque jour, où lhat d’un écran d’ordinateur coûte plus cher que les frais de scolarité annuels de ses deux enfants ! Jusqu’à ce funeste 4 août où l𠆞xplosion d’une cuve de nitrate d𠆚mmonium a fini de mettre à terre une ville entière (et le pays).
Derrière l’histoire de la déliquescence de ce pays, on devine chez l𠆚uteur un mélange de colère (mais quand et comment cette oligarchie va t𠆞lle terminer de se servir sur le dos des libanais ?) et d𠆞spoir (malgré tout).
Instructif, bouleversant et nécessaire pour comprendre ce pays.