Composé de trois petits recueils lui-même, ce recueil met en valeur le talent d'Alexandre. Ecueils de poésies est un de ces livres qui fait voyager comme les poètes classiques. Nous avons l'impression d'être revenus au XIXe siècle. Les poèmes d'Alexandre sont riches de vocabulaire, de rimes et de figures de style. Ils sont mélodieux, chantent dans notre tête, rythme notre lecture. La musique enveloppe ce recueil comme elle enveloppe la vie de l'auteur. Une fois plongé dans son univers, il est difficile d'en sortir. le recueil est divisé en trois parties et chacune d'elle a son thème propre.
Les âmes perdues est le premier petit recueil de ce livre. Sur le thème des perditions, chaque poème fait vibrer notre âme. Les émotions de l'auteur se ressentent à chaque mot lu. Ses pensées divaguent et les nôtres vagabondent, rythmées par la musicalité des rimes. En voici un que j'ai aimé :
La dame des pluies
Elle chevauche les vents
Elle traverse les ombres
Elle survole les champs
Et d'en haut, voit le Monde
Elle est reine des airs
Elle aime ces nuées
En bas, c'est l'enfer
Là-haut, l'éternité
Princesse des éclairs
Elle a éparpillé
Les gouttes d'eau claire
Sur les âmes brûlées
En dehors du temps
Dans la pénombre
Au dessus des gens
Elle lave le Monde.
Vision dans l'étang, et tant de pensées est le deuxième petit recueil de ce livre. Inspiré par son environnement, l'auteur écrit ses émotions à l'aide de métaphores naturelles superbes avec toujours autant de mélodie. En voici un que j'ai aimé :
L'étang aux cygnes
Un dernier rayon se multipliait
A travers les branches tombantes
Des saules pleureurs fatigués.
Il dispersait des lumières plongeantes
Sur l'étang, aux vaguelettes brillantes
C'était un soir de printemps
Peut-être un signe des temps
Que ce couple de cygnes, sur l'étang
Qui voguait lentement, nonchalant…
Et les racines des arbres s'enfonçaient
Au bord de l'eau, pleine de vie débordante.
Et, leurs mains verdissantes pendaient
Se balançaient, dans une danse lancinante
Le long de leurs troncs, à l'allure penchante
C'était un soir de printemps
Peut-être un signe des temps
Que ce couple de cygnes, sur l'étan
Qui voguait lentement, nonchalant…
La fin n'est que le début est le troisième petit recueil de ce livre et de loin celui que j'ai préféré. Ici, on suit l'histoire d'un marin, Omen, qui retrouve la sépulture de sa femme sur une île abandonnée alors que la fin de l'espèce humaine est proche. Sur un fond d'apocalypse, Alexandre nous conte l'histoire de ce marin et de son amour éternel. L'originalité de cette histoire réside dans le fait qu'elle est écrite en vers et rythmée par de belles rimes. Un suspense s'y installe, amplifié par ces deux vers : « L'heure approche / L'heure tourne… ». Nous connaissons déjà ce genre d'histoires en vers libres, notamment
Moon brothers de
Sarah Crossan, mais ici c'est totalement différent. C'est un tout autre style de poésie. L'histoire devient mélodieuse et chantée, elle est tragique mais sublime.
Ce recueil fut une magnifique découverte. Amateurs de poésie classique ou contemporaine, ce livre vous ravira autant qu'il m'a ravi. Des poèmes mélodieux et riches !
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