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EAN : 9798831405217
79 pages
Auto édition (15/06/2022)
4.58/5   19 notes
Résumé :


Trois fables O,
Trois fantaisies fantastiques,
Trois histoires écrites en vers,

La mort avec de l'humour noir,
La mort avec un rêve et de la douleur dans les pliures du papier.
La mort avec un peu d'imagination teintée de mythologie.

Après Écueils de poésies,
Et Musiques en acrostiches,
Mon troisième recueil.
Que lire après Les fables OVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre intrigue : fables oui, mais comment ? Circulaires (comme le suggère la couverture et comme le cycle de la vie) ? Originales, en tout cas.

Je suis toujours très admirative des talents de versificateur d'Alexandre Majorczyk. C'est un véritable tour de force que de créer des rimes croisées (et même embrassées) et de développer de surcroît un rythme narratif soutenu, voire didactique, puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, dans la deuxième fable de construire une grue cendrée (le symbole, ô combien salutaire, du retour cyclique à la vie) en origami.

Quand « acacias » rime avec « sépia » et « médecin » avec « écrivain » (« Les yeux clos, paisiblement/ Tel le bel au bois dormant »), ou « fuligineux » avec « vertigineux » (même si c'est triste), je frémis de bonheur !

J'ai hâte de lire la suite de vos « rêves poétiques », Alexandre !
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Les Fables OAlexandre Majorczyk

J'ai reçu un beau cadeau, sensible et touchant : de la poésie, les Fables O d'Alexandre Majorczyk. Fables O, onomatopéique, origami, outre-tombe, trois fois oh, le mien, devant un canevas de tristesse vêtue de fraîcheur, habit que les vers tissent pour en faire un rythme des plus légers, des images que la mémoire seule en retient et partage avec qui voudrait bien l'écouter.
Je l'ai fait et j'en sors légèrement grisée.

« Il était une fois, un petit bois
Peuplé de grands arbres blancs
Comme l'ivoire de ces éléphants
Disparus, dont l'écho sonne encore le glas…

Et non loin de là…
La demeure semblait solitaire, un côté vide…
Fantomatique vision...
Sa façade était peuplée de toiles d'araignée.
Plus personne n'y habite,… »

Je deviens moi-même fantôme errant à la rencontre de ceux qui hantent la maison, mes yeux rejoignent les cimes d'un arbre majestueux  et me sens intimidée par sa « sage vieillesse » et par cet imparfait que l'auteur utilise, un passé qu'il regarde vivre, autrefois.
La marque du temps qui avait déposé sa longue mantille chargée d'années emmêla la barbe de l'« ancien lutin », il n'était pas content Zegarrdenn.
Le voyage se poursuit sur les ailes invisibles du temps, l'imparfait, incomplet, inachevé, m'entraîne sur le chemin d'un bouffon qui paya cher ses cabrioles et blagues « Car l'humour est affaire des sérieux ».
Les fantômes connaissent bien son ombre et sa faux mais ils s'en moquent maintenant éperdument, elle ne leur fait plus peur « L'esprit s'esclaffa,
Sardonique : « pathétique... »
Voilà tout ce qu'il en pensa,
Un dernier regard oblique... »

« Le voleur d'âme, au bâton famélique », est toujours présent, son « esprit inassouvi » a toujours faim, « comme un cri »…, mais le lutin revient pour me montrer le chemin et prêter compagnie à un âne qui fait un coup de sabot au voleur d'âmes,
« L'âne était déjà un peu récalcitrant
Après tout c'est un animal têtu .»
Onomatopées sonnantes d'un glas qui revient sans cesse têtu lui aussi, imperturbable, ricaneur, et un imparfait, comme un passé continu se déroulant sans arrêt, sans fatigue, une période révolue qui revient toujours, un décalage avec la réalité ?, mais non c'est juste une attitude très particulière devant ce qui nous fait froncer les sourcils et une tendre affection pour son contraire.

Des années plus tard, la Fable origami arrive en vol léger sur des ailes plumées « de blanc et d'argent ». le stylo peine à trouver les mots pour « effacer tous les tourments », et peut-être jalouse-t-il les « ailes libres au vent », et peut-être « leur en veut-il ?,
Au fond du fauteuil roulant
Signant son confinement ? »

Plier, plisser, déplier des ailes en papier, plier son corps et attendre… peut-être, un nouvel envol… Il se laisse soigner « de manière
À croire une chimère… »
Origami, plier déplier le papier qui se laisse faire… le corps est fatigué, n'oppose plus de résistance, le carré devient triangle, se plie à nouveau, les ailes se pointent prêtes à battre l'air, le papier prend vie, le corps aussi, le souffle revient
« Et réincarner
Le bec, les ailes arquées…
Ailes déployées . »

Fable outre-tombe. J'imagine les vieux fantômes se mêler avec nos âmes en sursis dans un avant et outre tombe sans frontière, où les musiques célestes écoutent Led Zep' et leur Stairway To Heaven, où « Les âmes s'étirent,
Se compriment en accordéon,
Répulsent, s'attirent,
Pulsent depuis d'infinis éons...
Le temps n'existe pas,
Dans ce temple, allégorique. »

Avant qu'elle arrive, qui « N'est qu'à un étage du bonheur,
Parfois à un autre du malheur. », le poète fait son voeux :

"Que je puisse écrire
Encore des vers enrubannés,
Pour qu'ils en inspirent
Des auteurs, qui aimeraient flâner
Dans les hauts herbages
D'un jardin d'éden... »

Fantastique, surréaliste, les pieds plantés sur terre et la tête dans un nuage, vibrante et envolée, la poésie d'Alexandre Majorczyk accueille rêves et cauchemars, espoirs et désillusions avec la force et la gourmandise du vivant qui a connu la maladie et l'a combattue.


Merci Gabrielle.
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Résumé :

1/ Fable Onomatopéique : Les aventures de Zayv Zeggarrdenn, gardien de la forêt qui tombe nez à nez avec un avare.

2/ Fable origami : Un écrivain très malade, à l'hôpital, en fin de vie

3/ Fable outretombe : le veilleur d'âmes, qui surveille l'ascenseur qui mène les âmes au paradis ou à l'enfer

Mon avis : La première fable est une ode à la nature, en vers, écrite de façon légère, très allègre qui inclut une belle morale. Une sorte de conte onirique, comme une fable De La Fontaine. Un récit Ô combien merveilleux !

La deuxième fable raconte de façon singulière et émouvante, le combat contre la maladie et la fin de vie, entremêlé d'un pliage origami qu'on retrouve en entier à la fin. Certes le sujet est plus triste, mais traité avec sensibilité et intelligence, grâce à cet origami, qui se plie, se replie et déplie ses ailes ? Un récit Ô combien émouvant !

La troisième fable nous emmène après la mort, quand les âmes errent et attendent de connaître la destination finale, certaines riment surprennent, le sujet devient plus léger, raconté avec humour. Un récit Ô combien captivant !

Toutes ces nouvelles sont écrites en vers, toutefois, même si on n'accroche pas avec la poésie, ces contes sont tellement fluides, beaux, qu'on peut les lire comme de simples nouvelles sans être rebuté par les vers. Peut-être une occasion pour les non habitués de se mettre à la poésie en douceur.

L'auteur a un style sublime, côté vocabulaire, on frôle la perfection. Malgré les sujets tristes, on sourit et le rêve reste présent, l'espoir rôde. La quatrième de couverture laisse présager un recueil lugubre, ce n'est pas du tout le cas. J'ai personnellement vraiment apprécié ces histoires, le seul reproche ? J'en aurai bien lu encore une quatrième, voire une cinquième, on ne s'en lasse pas. C'est un petit recueil, à lire et à relire !

En bref, n'hésitez pas une seconde et mettez un peu de poésie et de rêve dans votre vie en courant acheter ce recueil. Parce que Ô c'est magnifique, Ô c'est que c'est beau, Ô quels textes enchanteurs !

À lire avec de la limonade en grignotant des noisettes, des noix et des pièces d'or en chocolat, bien installé(e) sur des coussins en écoutant Camille Saint-Saëns en sourdine.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Ma découverte des « Fables O » a été particulière puisqu'elle s'est faite en deux lectures. La première m'a laissée une bonne impression mais avec des émotions relativement absentes. Pourtant, une partie de moi sentait qu'il y avait quelque chose que je n'avais pas su saisir. C'est alors que je me suis lancée dans une deuxième lecture, plus intensément et le résultat a été bien plus agréable.

Ces fables nous font découvrir trois histoires dissemblables et dans chacune, la mort est présente mais sous une forme différente. Elle est un personnage principal et en même temps, elle survole, observe et se fait discrète.

La première fable est un conte où l'on croise un lutin, un avare et un âne, le tout rappelant les histoires lues pendant l'enfance. Les échanges sont vifs, divertissants et la morale a un sens. La deuxième, plus brutale, narre la vie d'un écrivain malade dans un hôpital qui se questionne sur la vie et la mort. C'est émouvant. Quant à la troisième fable, nous sommes maintenant face au veilleur des âmes qui décide si la prochaine destination sera le paradis ou l'enfer. Est-ce que cette place est enviable ? Est-ce que le choix est si facile à faire ? Une fable qui amène à la réflexion en tout cas.

L'écriture de ces fables est faite en vers, ce qui lui donne une musicalité et un rythme, pourtant cela se lit tout de même comme des histoires, des bouts de vie. J'ai aimé les discussions entre les personnages, peu de mots mais beaucoup de bons mots. Les échanges sont pleins de vie et souvent bien envoyés. Il y a une réelle émotion qui se dégage de ces « Fables O » et cela aurait été dommage de ne pas la ressentir.
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Je tiens à remercier Tandarica de m'avoir permis de découvrir ce recueil réjouissant. Savoir qu'un camarade poète est né à Grande Synthe (non loin de chez moi) me fait bien plaisir. La langue est maîtrisée, habile, maline, maligne, amusée, amusante. Trois parties structurent l'ouvrage. La première est une suite poétique en forme de fable "fantasy". C'est joyeux et léger. La forme ne joue pas forcément toujours en faveur de la dynamique narrative, mais c'est tout de même bien mené. Les dialogues amènent de belles respirations. La deuxième partie mêle origami et récit de maladie. C'est très juste, touchant sans être lourd, léger comme du papier, simple et clair comme des plis dans la trame. Chapeau. La troisième partie est plus libre, décalée, un peu foutraque sans être fourre-tout, l'humour du poète se dévoile sans complexe et c'est tant mieux, car le rire lui va bien. L'auteur se permet de faire rimer cool avec pitbull tout en évoquant des sujets parfois plus graves. Bref, j'ai passé un très agréable moment de lecture. Une belle découverte.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Une file d'âmes
Déferle, défile en continu,
Tisse une trame
Jusque sous les souches contiguës
De cette acropole,
Qui les emmènent tous, tous ces morts
Vers une boîte de Pandore.
Dans cette alvéole,
Chaque esprit s'envole.

Un petit bonhomme
Affrontant ce drôle d'ascenseur,
Haut comme trois pommes,
Se présente devant le Veilleur.
"Monsieur ou Madame...
Où sommes nous ? Et toi, qui es-tu ?..."
S'adresse l'enfant à l'inconnu,
Gardien du sésame,
Gnome aux yeux de flammes.

"On m'appelle Grigol,
Je suis celui qui guette le sort
Dans ces limbes folles,
Des âmes perdues dans ce décor.
L'Outre-Tombe est comme
Une transition vers le bonheur,
La porte vers un rêve d'ailleurs.
Dès lors, fais en somme
Un vœu, jeune homme !..."

"Je voudrais revoir Mam'
Et puis Papa... Je les ai perdu..."
Pleure-t-il et blâme:
"ils m'avaient promis, avaient prévu
De visiter l'atoll
Du grand "dino parc", et tous ses trésors
Ses T-rex, tous ses dinosaures !...
J'suis sage à l'école !"
Jure-t-il sans bémol.

"Ad axem mundi sum"
Incante et incite le Veilleur,
"Puer, vade mecum"
Tendant la main à l'enfant en pleurs.
Enchantant la brame,
Il entrouvre un passage fendu,
Découvrant une mystique issue,
Où l'âme rend l'âme
Le dernier dictame.

L'ascenseur décolle,
Atterrit aussitôt, aux abords
D'une farandole
De tricératops et de raptors:
Étrange vivarium
Que ce remue-manège moqueur
Où ses parents l'attendaient, rieurs.
Quel drôle de barnum,
Joyeux capharnaüm !

Extrait de "Fable Outre-tombe"
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Il était une fois, un petit bois
Peuplé de grands arbres blancs
Comme l’ivoire de ces éléphants
Disparus, dont l’écho sonne encore le glas,

Là, où les hautes herbes respirent
Encore un peu de cette Afrique
Dans un rythme quelque peu magique,
Sur lequel des chats tigrés s’étirent.

Des buissons colorés, des étangs crémeux
Des fontaines où vivent les fées
Des elfes, des lutins se saluent tout près
De gnomes qui discutent entre eux.

Un petit bois magique, où dort le bienheureux,
De larges branches offrent l’ombre de Morphée
Et tout est calme, silence et beauté
Comme en ce doux matin, joyeux.

Le bruissement des feuilles dévoile l’empire
Des pinsons qui chantent un cantique.
Le pivert toque dans un blues romantique,
L’écureuil se réveille, lui jette des noix pleines de rire.

La rosée ruisselle de lumière sépia,
Les orchidées rougissent en cet instant
Comme dans un éternel constant
Tandis qu’une légère brise secoue les acacias.

Extrait de "Fable Onomatopéique"
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Robert Plant, John Bonham,
Jimmy Page, qui se surpasse
Sa guitare qui cram'...
Et John Paul Jones à la basse !
Ça s'rait incroyable !
Led Zep', c'est mon groupe préféré
Au sens propr' comme au sens figuré !
Dis-moi qu'c'est faisable,
Que t'en es capable !
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"Du calme, soyez cool !...
Vous êtes bien désagréable.
Vous êtes un pitbull,
Aux manières inexcusables."
Le dictateur sourit :
"J'étais maître du monde, l'ouvreur,
Tous me respectaient et avaient peur,
J'ai écrit, j'ai écrit
L'Histoire avec génie !"
Page 66
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Quelque part grésille
Une sono, tombent des clameurs...
S'envolent les trilles
Psalmodiées, chants iodés du Veilleur.
Une foule acclame
Des notes flutées dans l'espace,
Où l'ascenseur erre sans traces,
Et un air de tam-tam
Laisse l'écho d'un slam.

Page 58
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