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Citations sur Underground ou un héros de notre temps (3)

— … Surtout vers la nuit tombante. Il gémissait. Et chaque matin ils notaient dans son dossier : « a hurlé à voix basse ». Les hurlements sont aussi une forme de gémissements.
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Et tout à coup, dans un élan d'inspiration, je me suis mis à parler de nous autres, les unders, demeurés fidèles à nous mêmes et à notre honnète (j'insistais sur le mot) clandestinité.
- Vivre dans l'underground, rester dans l'underground en cette toute fin de siècle : ça en impose, hein? m'extasiais-je.
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Une bande de laquais, de sacrés enfants de pute, ainsi qualifierais-je la confrérie littéraire, ceux qui avaient trahi notre idéal; comme ils y tenaient, à leurs appartements et à leurs datchas de fonction ! Et tous ces foutriquets d'anciens secrétaires de l'Union, qu'ils soient de gauche ou de droite, qui nageaient dans la verdure (les billets verts, roubles et dollars) et qui ouvraient leurs propres maisons d'édition ! Et Monsieur X, et Madame Y qui se pavanaient aux réceptions d'ambassade : il leur arrivait même de dormir sur place quand ils avaient trop bu; on gardait toujours un divan dans l'antichambre pour les écrivains russes ivres morts, un vieux divan couvert de vomi, une future pièce de musée !
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Mon "moi" (reflété) me regardait en silence. Non, il n'était pas pris en flagrant délit de quoi que ce soit, il n'était pas non plus particulièrement rusé ni cruel. A peine entrouverts, ses yeux laiteux et ensommeillés étaient pleins d'une soif enfantine de vivre et semblaient traduire l'univers des bêtes plus que celui des hommes. Pas la peur, l'éternité. Ces yeux (les yeux de mon "moi" qui avait tué et qui, maintenant, brouillait les pistes comme n'importe qui l'aurait fait) avaient quelque chose d'animal : ces yeux regardent et ne savent rien de la mort qui les attend. De ce point de vue, mon "moi" se suffisait à lui-même : il vivait, et partout où portait son regard, mi-triste mi-enfantin, s'étendait l'immortalité, la mort n'existait pas, elle ne viendrait jamais. Aux immortels, tout est permis.
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