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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Nous ne discutons pas la famille. Quand la famille se défait, la maison tombe en ruine » (Antonio de Salazar)


Dans l'atavique demeure de « Laurelfield », dans l'Illinois près de Chicago, l'aïeule centenaire, Violet Saville Devohr, qui naguère s'y serait suicidée, hante les lieux. Elle observe depuis son portrait suspendu au mur de la salle à manger, ses descendants et les résidents qui vont et viennent.


Sur le mode des poupées gigognes et empruntant un chemin à rebours, l'auteur écrit une saga familiale impertinente et audacieuse.


1999. le 31 décembre, veille du passage au deuxième millénaire, sont présents : Zee, enseignante universitaire, marxiste, qui dédaigne la fortune de ses parents, tout en profitant de celle-ci en habitant le domaine familial avec son mari, Doug, doctorant ès Lettres, ainsi que sa mère, Grace, aussi étrange que mystérieuse - dissimule-t-elle un abominable secret ? -, et son beau-père, Bruce, obsédé à faire des provisions pour prévenir la catastrophe annoncée du passage à l'an 2000.


1955. Grace et son mari, George - alcoolique et violent -, emménagent à « Laurelfield ». Mais Grace perçoit des indices dont elle est persuadée qu'ils augurent de mauvais présages dont certains sont comme surréels. Désormais, sa situation se trouve sens dessus dessous. Néanmoins, et fort heureusement, Grace s'agrippe à Max, le majordome. Mais celui-ci est également perclus de mystères se traduisant pour Grace par l'incapacité de celle-ci à découvrir qui est réellement la jeune Amy, la prétendue nièce de Max.


1929. « Laurelfield » est une colonie d'artistes accueillant le « gratin » de la création artistique de l'entre-deux-guerres, une communauté esthète et libertine.


« Cent ans de Laurelfield » (Les Escales, janvier 2021) est le troisième roman traduit en français de Rebecca Makkai (Lake Forest - Chicago, Illinois) après « Chapardeuse » (Gallimard, 2012) et « Les Optimistes » (Les Escales, janvier 2020).


Si l'on osait une comparaison artistique entre la littérature et l'opéra, on pourrait dire que le roman « Cent ans de Laurelfield », par opposition à un récit plus conventionnel, rappellerait l'une des traditionnelles altérités de l'art lyrique. Quand le « Bel canto » de Verdi commence par une ouverture qui expose, en quelques mouvements, l'intégralité et l'ampleur des passions en sursis, l'opéra Wagnérien joue de ressorts spéculatifs. Avec circonspection et toutes proportions gardées, l'on peut dire que Rebecca Makkai, dans « Cent ans de Laurelfield », déploie un récit aux allures wagnériennes par l'usage de thèmes étroitement imbriqués au sein d'intrigues, entremêlées les unes aux autres, parfois relevant de la magie, voire du mythe. de même, l'on retrouve des fondamentaux - leitmotivs et fils conducteurs - au soutien de la composition du récit exhaussé suivant une construction antéchronologique - de 1999 à 1900, en s'achevant par un prologue – où, à chaque instant, Rebecca Makkai révèle des messages au lecteur :


« Tout ce fichu siècle aurait eu bien plus de sens s'il s'était déroulé à rebours» (P. 154).


C'est un point essentiel qui traduit le coup de maître réalisé par l'auteur dans ce roman d'une intelligence outrageante. Mais que l'on ne s'y méprenne pas, pas de providence, ni Dieux ni Déesses sur la propriété de « Laurelfield », mais des intrigues et des personnages, de chair et de sang, empreints de points de vue contraires et opposés, magistralement mis en scène, qui demeurent et se meuvent, mais tous dans la filiation de générations successives.


Rebecca Makkai n'est pas avare d'intrigues et de contradictions dont
« Laurelfield » est un modèle de creuset. Zee, universitaire marxiste, aux liens familiaux contrariés, accepte, toutefois, d'emménager dans la remise de la propriété avec son mari, Doug, astreint à rédiger, pour l'université, une monographie sur un mystérieux poète, Edwin Parfitt. Peu inspiré, il écrit en secret des romans pour jeunes filles. À la demande de Grace, les époux doivent partager cet espace avec le demi-frère de Zee, Case, et sa femme, Miriam, une artiste fantasque. Mais l'équilibre du couple formé par Zee et Doug semble être remis en question depuis l'arrivée des deux autres. Également, Amy, une jeune fille moquée pour son physique, qui est présentée par Max comme sa prétendue nièce, sème le trouble.


Les personnages du roman, qui évoluent au sein de conflits permanents, présentent tous les caractères pour s'y attacher ou les détester. Leurs défauts, leurs contradictions et leurs évolutions – à ce dernier égard, il est prudent de se méfier des apparences, les bons ne sont pas toujours ceux auxquels nous pensons. Mais, tous concourent à faire de cette fiction un excellent roman.


Quelques réserves cependant :


En premier lieu, sur ces deux derniers points – intrigues et personnages -, on ne saisit pas toujours, et pour tous, ce qu'ils deviennent au fil de la lecture et, plus particulièrement, dans la deuxième et la troisième partie du roman. Aussi, une seconde lecture - voire une deuxième - peut s'avérer nécessaire pour bien comprendre, le cas échéant, ce que sont devenus certains personnages et le sens de certaines situations (Zee et Max par exemple). Mais, tout compte fait, Rebecca Makkai n'écrit pas un roman sur ce qui va arriver, mais sur le passé révolu et le pourquoi de celui-ci que seul le lecteur peut saisir en fin de roman.


Ainsi, comme l'on sait, dans les années 20, « Laurelfield » était une colonie accueillant des artistes - dont Edwin Parfitt. Doug est persuadé que le grenier contient des archives et documents précieux pour son travail. Il s'affranchit, alors, de l'interdiction, très énigmatique de sa belle-mère, Grace, que seul le lecteur comprendra, mais plus tard, tout comme tant d'autres mystères et intrigues.


De même, mais ce point n'est pas en lien avec l'apparente tortuosité du roman particulièrement bien conduit, il faut lire une centaine de pages pour ne pas abandonner la lecture en cours de route. Si celles-ci ne sont pas outrageusement ennuyeuses, elles ne sont pas d'emblée passionnantes en raison, précisément, de la structure du roman et du fait que l'on ne sait pas très bien ce qu'il en est et où l'on va. Mais tout vient à point à qui sait attendre…


En bref, si le livre demande une lecture un minimum soutenue, il est extrêmement riche, intelligent et passionnant et, paradoxalement, léger et drôle sur fond de comédie, voire de satire historique, de spectres et apparitions, agrémenté d'humour à caractère sexuel, mais toujours spirituel.


Je conseille très vivement la lecture de ce roman.


Bonne lecture.

Michel.


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Fait peu commun, l'héroïne de cette histoire est une maison, celle qui donne son titre au roman et dont nous allons suivre les habitants pendant trois générations. Et autre surprise, l'auteur a choisi de nous livrer son récit à l'envers, façon poupées gigognes : nous commençons par la fin et remontons le temps pour découvrir ce qui a conduit aux événements qui nous ont été narrés.

Laurelfield en 1999 c'est donc la magnifique demeure qui héberge la richissime Grace Devohr et son second mari Bruce et qui, dans ce qui fut l'ancien garage, va accueillir deux couples amenés à partager leur territoire, Zee la fille de Grace et son mari et Case, le fils de Bruce et son épouse. Mais Laurelfield a une histoire et c'est aussi une ancienne colonie d'artiste financée par les riches Devohr, colonie où vécut un poète maudit et suicidé sur lequel le mari de Zee essaie d'écrire un livre. Ca y est les poupées gigognes commencent à s'imbriquer et le lecteur curieux s'interroge sur le passé de la maison. Cette première partie prend un peu de temps à se mettre en place, ambiance "roman universitaire américain" avec ses rivalités entre professeurs, son artiste maudit peinant à finir son livre et acceptant des commandes pour vivre, ces deux couples contraints de cohabiter et un ton d'ironie pince sans rire qui est certes agréable à lire mais aussi beaucoup vu ailleurs.

Heureusement Rebecca Makkai a du talent et nous prend peu à peu dans ses filets : alors que je n'étais pas plus passionnée que ça par ma lecture, je me suis soudain retrouvée à tourner les pages frénétiquement quand le mystère s'est épaissi et que moi aussi j'ai voulu comprendre. Quel est donc ce secret auquel Grace fait allusion quand Doug, le mari de Zee, essaie de la faire chanter pour accéder aux secrets du grenier et de son poète chouchou ? Tout l'art de ce livre est de faire du lecteur un enquêteur en herbe en distillant de petits indices et des bribes de solution, nous contraignant constamment à réfléchir, à émettre des hypothèses et à essayer de comprendre les fragments qu'elle nous découvre peu à peu. Rien n'est jamais expliqué mais quel plaisir de comprendre enfin d'où sort un mystérieux objet qui faisait partie du décor dans la récit précédent ou de réaliser que tout ce que croyaient les personnages étaient en fait basé sur de fausses informations. Qui n'a jamais rêvé de voir derrière les apparences et de pouvoir remonter le temps à la recherche de l'explication manquante ?

Le saut en 1955, avec son émouvante histoire de Grace, pauvre petite fille riche mal mariée à un coureur de jupon violent et manipulateur, ne fera qu'épaissir le mystère en révélant une partie des secrets pour en installer d'autres. Et enfin la dernière partie en 1929 nous permettra de découvrir enfin la joyeuse ambiance de la colonie d'artistes qui jusqu'ici apparaissait en creux dans tout le roman, tel un négatif de film enfin révélé. le tout pour conclure avec un astucieux prologue (oui, oui, le prologue aussi est à la fin dans cette construction inversée) qui révélera le secret du fantôme qui peuple cette maison.

J'ai été étonnée des nombreuses critiques négatives de ce livre, apparemment on aime ou on déteste. Pour ma part, je l'ai trouvé particulièrement riche et passionnant, l'intrigue est bien construite et maîtrisée jusqu'au bout et surtout le procédé littéraire du récit à rebours dans lequel les secrets s'imbriquent les uns dans les autres est particulièrement plaisant et m'a tenu en haleine jusqu'au bout. Certes il y a quelques longueurs au début (j'avais le même reproche pour le précédent roman de Rebecca Makkai, Les optimistes) mais elles sont vite oubliées si on fait l'effort de rentrer dans l'histoire. Ce roman est aussi une belle peinture de la vie américano-canadienne au XXe siècle, que ce soit la riche aristocratie des années 50 ou les professeurs d'université contemporains. Et surtout il nous offre de jolies réflexions sur l'art, la condition d'artiste, la création, le mystère qui entoure toute oeuvre et la manière dont un récit se construit. Passionnant, plaisant à lire et intelligent, un roman original qui me donne envie de découvrir les prochains ouvrages de cette auteure !
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J'ai découvert avec plaisir l'écriture de Rebecca Makkai, je ne connais pas ses autres ouvrages mais quelque chose me dit qu'à l'occasion, je pourrais bien me laisser tenter.

Qu'est ce qui m'a attirée dans cette histoire, à cent lieux de mes lectures habituelles? Justement, c'est très loin de ce que je lis et j'avoue avoir un petit penchant pour les sagas familiales, donc là, c'était une belle opportunité de satisfaire cette envie.

1999, 1955, 1929… on remonte le temps pour se rapprocher de Violet et de son fantôme, cette construction, à rebours, nous emmène progressivement dans les souvenirs de la maison et dans la mémoire du grenier. Les personnages sont imbriqués dans toutes ces époques et les petits détails prennent de l'importance et les questions trouvent des réponses. Qui de nous, en retrouvant une vieille photo noir et blanc n'aimeraient pas savoir ce qui s'est passé pour que ce cliché existe? Voilà, ce roman c'est ça. C'est remonter le temps à la découverte des souvenirs découverts. C'est se rappeler que ce qu'on croit n'est pas toujours vrai.

Ce roman possède des personnages hauts en couleurs, avec des personnalité très distinctes. J'ai détesté les personnages qu'il fallait détester et j'ai aimé ceux qu'il fallait aimer. C'est le roman qui nous guide dans ces choix alors qu'au premier abord, ce sont les personnages que je pensais détester que j'ai apprécié et c'était vraiment le but. A croire que la maison les avait choisi et avait éloigné ceux qu'il fallait…

Je suis vraiment ravie de cette lecture qui m'a faite plonger dans cette colonie d'artiste, de sa renaissance à sa construction, ce livre, j'en suis sure, ravira les fans d'histoire familiale et de fantômes, même s'ils ne sont qu'une toile de fond.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Je me suis totalement laissée happer par ce roman sans rien voir venir. Laurelfield, c'est la demeure ancestrale des Devohr, ces propriétaires qui descendent de Toronto à l'ouverture du XXème siècle, et il s'y est passé énormément de choses en cent ans tout juste. Particularité très étonnante du récit : il commence en 1999 et se termine par le prologue en... 1900 ! La construction même du roman est singulière et j'ai eu un sérieux doute de recul en lisant le sommaire, vite oublié en me lançant dans la lecture. Et dès le début, les personnages sont détestables à souhait. J'ai eu envie de gifler Zee plus d'une fois, secouer Doug enfermé dans son quotidien d'écrivain entretenu, et ne parlons pas de Case ou de Gracie. Même le chien m'a agacé ! Mais les troubles sont semés un à un intelligemment jusqu'à nous tenir en haleine devant des révélations complètement invraisemblables que je n'ai absolument pas vu venir pour ma part. L'autrice a l'art de manier les intrigues. On glisse sur les secrets tels un funambule et quand on croit découvrir la clé finale, on ouvre une nouvelle porte qui sort de nulle part. C'est brillant et si entrainant qu'on ne voit plus les heures défiler (au grand dam de mon réveil et de ma dette - abyssale - de sommeil).
C'est très rare que je le fasse, mais avant de commencer ma lecture, j'ai lu deux ou trois critiques présentes sur Babelio dont l'une qui n'avait pas apprécié la chronologie inversée et parlait de brouillon, ce qui m'a apporté une appréhension tout à fait inutile. Remonter le temps imbrique les morceaux d'un grand puzzle temporel de cent ans. D'où vient Zee, qui est Grâce, comment était Violet, on comprend tout, à l'instant précis choisi par l'autrice. C'est une immense fresque humaine et historique qui mêle secrets et non dits avec brio.
Coup de coeur totalement imprévu pour cette Masse critique privilégiée dont je remercie infiniment @Babelio et @lesescales. Une découverte précieuse qui me donne cruellement envie de découvrir le précédent roman de l'autrice, "Les optimistes" (mais n'arrange absolument pas ma PAL qui me regarde là tout de suite avec des gros yeux de secrétaire au bord de la démission).
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Un livre comme une machine à remonter me temps.
En effet, dans ce livre aussi singulier qu'envoutant, nous nous apprêtons à connaitre l'histoire du domaine de Laurelfield sis sur les plaines du Midwest.
Une histoire à rebours, à travers trois périodes cruciales 1999, 1955 et 1929 et une parenthèse cruciale en 1920.
Laurelfield est déjà un superbe domaine, maison, parc et dépendances et en 1999 les derniers descendants de la famille Devohr vivent là sous l'oeil intimidant quoique fuyant du portrait de l'aïeule Violet, suicidée quelque part dans la maison.
Zee Devohr dernière héritière, marxiste et désintéressée par la fortune familiale revient sur le domaine, accompagnée de son mari Doug, celui-ci est fasciné par un poète Edwin Parfitt qui aurait vécu là dans la colonie des années plus tôt. Grace, la mère ne veut plus entendre parler de cette période, quant à Bruce, le beau-père, il se prépare à affronter le bug de l'an 2000.
Petite ascension dans le temps, 1955, Grace et son époux violent vivent dans le domaine, aussi mal assorti que possible, Grace isolée, observe le domaine et constate des incohérences et des évènements qu'elle n'arrive pas à expliquer.
Incursion en 1929, Laurelfield accueille une colonie d'artistes : peintre, musicien, danseur, écrivain, poète, tous mènent là une vie Bohème arrosée d'alcool et de créations, un paradis qu'ils ne veulent lâcher pour rien au monde.
Le dernier chapitre comme une conclusion, ou serait-ce un prologue, narre la construction de cette incroyable maison et évoque enfin la dame au portrait, Violet !
Dans ce roman incroyable, pas de phénomènes d'emprises et d'esprits frappeurs, il y a bien une ou deux fenêtres qui claquent, quelques lampes capricieuses, mais l'emprise semble venir d'ailleurs, il y a beaucoup de secrets et d'intrigues dans la tête des protagonistes, ne seraient-ils pas détenteurs de leurs propres fantômes faits de mensonges.
Il ne faut jamais relâcher l'attention, y a quelques objets, fils directeurs qu'il faut garder à l'esprit. Une mystérieuse photo qui dans chaque partie vient bousculer le lecteur, un singe en jade qui disparait dans une partie pour réapparaitre dans l'autre !
Ce livre est habilement construit, une fois terminé vient l'envie de le recommencer dans l'autre sens !
Ce livre traite de l'emprise et de l'attraction que suscitent certaines demeures mais c'est aussi une réflexion sur l'art et la création, sur la famille et le poids de la transmission et de l'hérédité, sur quoi se fondent les croyances et ce que l'on est prêt à accepter, à croire, il y a aussi un fameux passage sur le courage et la liberté.
Un livre original, fascinant, avec un clin d'oeil côté Great Gatsby, un indéniable coup de coeur !
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Les Escales de m'avoir permis de découvrir ce livre lors d'une masse critique privilégiée !

Je suis éblouie. J'ai été « manipulée » par l'autrice de la première à la dernière page, et c'est la première fois que je change autant d'avis en cours de lecture ! Comme quoi, il faut persévérer et ne juger un livre qu'après l'avoir lu en entier…

En effet, le personnage principal de Cent ans de Laurelfield est la maison éponyme et ses innombrables secrets. le roman a une structure originale, puisque la moitié se déroule en 1999, la deuxième partie en 1955, la troisième en 1929, et le prologue (qui vient à la fin !) en 1900. J'ai très peu aimé la partie contemporaine pendant ma lecture, car je la trouvais assez banale et très « roman de gare », avec des histoires de couples et d'université… Cela a commencé à m'intéresser un peu plus vers la page 120 (sur 360 !) quand l'enquête autour des mystères de la maison s'accélère, encore un peu plus lors de la première révélation, mais sans plus.

Je poursuivais donc ma lecture plus par principe que par réelle envie, ayant déjà en tête les lignes de ma future chronique Babelio à propos d'un livre médiocre… Quand tout a changé avec le début de la partie historique de l'intrigue. Tout devient absolument passionnant, j'ai adoré l'atmosphère gothique puis bohème, et de nouveaux secrets et révélations que je n'avais pas du tout vus venir s'enchaînent jusqu'à la dernière page. Lorsque j'ai refermé ce livre, sous le choc après une ultime découverte, je n'ai eu qu'une envie : le relire pour m'émerveiller des nombreux indices qui avaient été distillés au fur et à mesure par l'autrice ! de nombreux détails que j'avais crus en effet insignifiants se sont éclairés, et je suis impressionnée par la maîtrise de Rebecca Makkai et par la construction impeccable de son roman et de sa complexe intrigue !

Un autre élément admirable est la manière dont elle parvient à nous faire croire à son univers. La colonie d'artistes, dont parlent les personnages depuis le début, a logé l'actrice Marceline Horn ou le poète Edwin Parfitt… Ils sont mis en scène, et les autres personnages y font référence, de manière extrêmement réaliste et convaincante, et j'étais persuadée que tous ces artistes avaient réellement existé : quelle n'a pas été ma surprise de découvrir qu'ils étaient tous fictifs !

Je ne peux donc que conseiller ce roman, malheureusement parfois gâché par sa traduction (la concordance des temps et le plus-que-parfait s'apprennent au collège, non ?).
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Attention, ce livre est piégé ! Une fois la dernière page tournée, vous n'aurez qu'une idée, le recommencer depuis le début pour chercher les indices vous permettant de vérifier votre hypothèse. L'auteur a inventé un nouveau concept de roman à mystère. le lecteur mène l'enquête sans disposer d'informations préalables, ni de révélations finales. A la première lecture, on ne sait donc pas à quels détails il faut prêter attention.
Ceci étant dit, j'ai beaucoup aimé le lire, et j'ai même pris plaisir à le lire une seconde fois. L'histoire de cette colonie d'artistes est singulière et très bien brossée.
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