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Critique de ThibaultMarconnet


Des hommes plus grands que la vie

Un gamin se tient droit sur la pelouse d'un stade, une balle de baseball bien serrée dans la main comme si sa vie en dépendait ; à ses côtés, un adulte empoigne une batte qui a pour nom "Wonderboy", et qui est capable de scalper des balles. Qui sont cet homme et ce gamin ? Une seule et même personne, tour à tour lanceur et frappeur, rêveur et désabusé. Son nom ? Roy Hobbs. Malgré son âge, 35 ans, en voilà un qui est bien décidé à foutre un sacré swing au destin, lui qui depuis l'âge de 20 ans bouffe de la vache enragée.

Quand il entre dans l'équipe des New York Knights, rien ne va plus et les jeux semblent être faits. Pop Fisher, l'entraîneur, dézingue ses joueurs à coups de vociférations désespérées, mais rien n'y fait : les défaites s'enchaînent inlassablement. C'est à ce moment que Roy va saisir sa chance : celle de devenir le plus grand joueur de baseball de tous les temps, le "meilleur", en somme. Pour décrocher la lune il suffit de bien viser, et surtout de frapper fort : lui envoyer des boulets de canon jusqu'à ce qu'elle tombe d'elle-même comme un fruit bien mûr. Sa batte magique est là pour l'épauler.

D'abord goguenards, ses coéquipiers vont vite comprendre qu'ils n'ont pas affaire à un pied-tendre. le stade est sa prairie, la batte son tomahawk et les adversaires, des bisons auxquels il faut porter le coup de grâce. Alors tout s'accélère et les Knights n'en reviennent pas : le joueur prodige leur trace le chemin qui mène à la gloire. Les "chevaliers" new-yorkais vont partir à l'assaut d'une forteresse qui leur semble de moins en moins imprenable à mesure qu'ils s'en approchent, avec, à la tête de cette forêt d'hommes prêts à en découdre, Roy en Macduff flamboyant. Mais la médaille a toujours son revers…

Dans une prose poétique fabuleuse, Bernard Malamud nous conte une histoire palpitante, qui bat comme un tambour dans la poitrine du lecteur.

Comme le confie Iris à Roy (une femme dont il a fait la conquête) : « Sans héros, nous sommes des gens ordinaires, et nous ne connaissons pas nos possibilités. »

C'est peut-être bien cela qui nous manque aujourd'hui : des hommes plus grands que la vie.

© Thibault Marconnet
Le 7 août 2021
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