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Citations sur L'aiguille dans la botte de foin (30)

— Vous n’auriez pas tendance à pencher à gauche, par hasard ?
— À gauche ? Non, j’essaie toujours de me tenir bien droit.
— Tôt ou tard, votre ironie vous perdra.
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En face d’eux se trouve une Ford Falcon garée en double file et juste à côté, un homme armé d’un fusil attend. Deux autres types sortent d’un immeuble avec leur .45 à la main. Ils traînent derrière eux un jeune homme qui hurle. En voyant toutes ces personnes qui les observent depuis l’entrée du cinéma, l’un des gorilles armés essaie de le frapper, mais le jeune gars se libère brusquement et leur échappe. Il court jusqu’au milieu de la rue en lançant des regards vers les spectateurs. Là, il trébuche et tombe, ce qui laisse le temps à ses cerbères de lui remettre la main dessus. Le jeune crie son nom. L’un des hommes se jette sur lui et le frappe à la tête avec son arme. Ensemble ils le portent, l’amènent jusqu’à la Falcon et le fourrent à l’intérieur. Ils referment la portière. L’homme au fusil braque la foule et crie quelque chose d’incompréhensible mais dont tout le monde a saisi le sens, et la foule se disperse. Lascano reste seul sur le trottoir à observer la Falcon qui disparaît rapidement en bifurquant au niveau de la rue Libertad.

À l’endroit où disparaît l’avenue Diagonal, derrière les eucalyptus touffus de la place Lavalle, s’élève le palais de justice, aveugle, sale et muet.
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Qui sait, la véritable amitié s'exprime davantage à travers les non-dits que les conversations à bâtons rompus.
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[…] Chaque être, par le simple fait de vivre, émet une radiation qui se projette dans l’espace. Pareille aux étoiles, cette radiation continue de voyager, peut-être même éternellement, même lorsque la personne qui est à l’origine de cette émission a disparu. Marisa est morte, on ne peut pas revenir là-dessus, mais ses radiations continuent de parvenir jusqu’à toi. Et Marisa était un être exceptionnellement radieux. […] Lorsque tout s’éteint, pendant la nuit, lorsque tout est silencieux, c’est à ce moment-là que les signaux arrivent, comme la lumière des étoiles mortes. C’est ça les fantômes.
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A l'heure où je te parle, je préfère ne pas savoir que le futur est un lieu qui n'existe que dans notre imagination.
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— Il était beaucoup plus âgé que les deux autres.
— Et qu’est-ce que vous croyez, que les subversifs ont tous vingt ans ?
— Non, on m’a même dit que certains avaient quinze, douze et parfois même un an.
— Vous voulez jouer au malin ?
— Pas du tout, je vous dis juste ce que je sais.
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Je l’admets, il n’y a rien de plus dangereux que d’avoir raison quand tout le monde se trompe. Mais j’y suis habitué.
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— Cette problématique, major, on l’aborde suivant deux angles bien distincts. D’un côté, il y a l’ennemi en armes, que vous affrontez à coups de lois et en faisant appel à la justice et, si besoin est, en ayant recours aux armes. D’un autre côté, il y a le peuple, et pour que la subversion ne prenne pas il faut leur donner quelque chose en échange, des valeurs, des biens qu’ils puissent se payer et qu’ils aient envie de défendre. Les citoyens veulent tout simplement vivre décemment : manger tous les jours, éduquer leurs enfants et partir en vacances à l’occasion.
— Moi, j’ai l’impression que vous mélangez tout.
— C’est justement parce que tout est réellement lié. Vous ne vous rendez pas compte que l’heure n’est pas à la contemplation, mais à l’action ? Le temps, voilà précisément le facteur que vous ne prenez pas en compte. Et le temps, qu’est-ce qu’il a à voir maintenant ? Le temps passe, les situations évoluent et les erreurs que vous commettez aujourd’hui vont vous exploser au visage un jour ou l’autre. Vous pouvez en être sûr.
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— Vous ne prenez pas en compte les raisons qui ont conduit à cette révolte et vous vous limitez à combattre les symptômes avec la méthodologie la plus rigoureuse que j’aie jamais vue.
— Et quelles seraient ces raisons ?
— La cause c’est le peuple, major. Les peuples ont tendance à virer à gauche lorsqu’ils n’ont plus rien.
— Et pourquoi cela ?
— Parce que la gauche promet une répartition des richesses plus équitable. Et quelle que soit cette répartition, ils vivront toujours mieux que par les temps qui courent. Celui qui n’a rien a tout à gagner, celui qui possède court toujours le risque de tout perdre. Prenez le cas des barbares.
— Qu’est-ce que les barbares ont à voir là-dedans ?
— Les barbares se fichaient de la propriété, ils se foutaient d’avoir une maison, un château, des richesses. Cela les aurait obligés à changer de style de vie pour utiliser leur temps et leurs forces à défendre ce qu’ils possédaient. Tout ce qui les intéressait c’était les assauts, les mises à sac, les viols, les incendies.
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Ne pas aimer de peur d’avoir à en souffrir, c’est comme vivre en ayant peur de mourir.
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