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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à Babelio et aux éditions Noir sur blanc pour ce partenariat.
A tout moment la vie est un livre réaliste, cru parfois : les descriptions ne sont pas aseptisées. le narrateur ne cherche pas à se voiler la face, il raconte, sans nous livrer des états d'âme superflu, et il refuse d'être tenu à l'écart. du coup, les termes médicaux sont bien présents, sans être des entraves à la lecture puisque nous recevons les explications en même temps que le narrateur.
Est-ce à cause de l'histoire qui est raconté - la mort de la femme aimée, la naissance prématuré de leur fille ? La forme du texte est oppressante, le texte apparaît d'un bloc, dialogue compris, et si cela ne m'a pas posé de problèmes tant que je me suis trouvée plongée dans l'histoire, je conçois que cela puisse déranger.
Ce qui m'a frappé dans ce roman est l'impression de solitude qui se dégage. Oui, le personnel médical se relaie au chevet de Karin. Oui, Tom reçoit des informations fréquemment sur l'état de santé de sa femme - parce qu'il l'a exigé. Il forme une protection autour de Karine, protection qu'elle a désirée, pour des raisons que nous apprendrons dans la seconde partie du livre, ce qui fait que les parents de la jeune femme semblent un peu mis à l'écart.
Les cent premières pages sont le récit d'un combat. Les deux cents suivantes sont celles de la survie. La situation de Tom est kafkaïenne, lui qui n'est pas, de prime abord, reconnu comme le tuteur de sa fille puisqu'il n'était pas marié avec Karin et qu'aucun acte de reconnaissance n'a été rédigé avant la naissance de leur enfant. Nous en apprenons un peu plus que la jeune femme, qui, par le passé, a survécu à deux problèmes de santé conséquents, écrivait des poèmes, s'interrogeait, aussi, sur la future implication de Tom dans son rôle de père. Ecrire ne signifie pas céder au pathos ou enjoliver les souvenirs. Encore moins enjoliver le présent : Tom souffre, physiquement, moralement. Il doit faire face à la mort de son père, malade depuis dix ans.
Ni espoir, ni désespoir : Tom raconte, de façon brute. Au lecteur de s'approprier - ou non - cette histoire, forte, qui ne laisse pas indifférent.
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Quelques jours après avoir terminé ce livre, encore un peu émue, je suis tombée sur une chronique dans le magazine ELLE titrée "Si vous avez aimé La guerre est déclarée, vous aimerez A tout moment la vie". J'avoue que je n'avais pas fait le rapprochement pendant ma lecture, mais c'est vrai. Les deux ont en commun d'affronter le drame sans pathos, avec courage et une bonne dose d'optimisme. Ils parviennent à rendre l'épreuve belle, à faire de la mort un élément essentiel de la vie. Là s'arrête la comparaison car les histoires sont très différentes.

Le roman de Tom Malmquist, inspiré de son histoire vous prend aux tripes dès les premières lignes et ne vous lâche plus, alors même que vous vous inquiétez de sombrer dans une sorte de voyeurisme morbide. Ce ne sera jamais le cas, l'auteur prenant le parti de vous faire partager ses sensations en temps réel, comme s'il faisait un reportage sur sa propre vie, caméra à l'épaule et comme si ce partage lui était nécessaire à lui-même pour l'ancrer dans la réalité. A ce titre, la première partie est époustouflante. le lecteur est soudain propulsé dans l'hôpital où Karin, la compagne de Tom est admise en urgence. Enceinte de huit mois, elle présente des symptômes inquiétants de grippe ou de pneumonie. Très vite, son état s'aggrave, une césarienne est pratiquée pour la soulager et préserver le bébé des traitements à venir. Très vite, le diagnostic est sans appel, le mal est beaucoup plus grave, Karin ne s'en sortira pas. Elle aura juste le temps de choisir le prénom de sa fille, Livia et de rappeler à Tom qu'elle le veut seul à ses côtés, seul décisionnaire pour la suite des événements.

Dans cette première partie, le lecteur découvre chaque seconde, chaque nouvel élément au rythme de Tom. L'auteur arrive à traduire cet état entre hébétude et raison, où chaque instant est une plongée dans l'inconnu avec son lot de constats froids, d'éléments cliniques, de discours prudents et ses fenêtres d'espoir malgré tout. Cet état qui s'installe lorsqu'on ne maîtrise plus rien et qu'on est à la merci des bribes d'informations qui parviennent plus ou moins dans l'ordre, plus ou moins cohérentes jusqu'au cerveau qui se demande comment les traiter. C'est d'un réalisme criant qui n'aurait pu être rendu sans une énorme prise de recul.

Dans la vie de Tom, il y a désormais une petite Livia. La vie reprend ses droits même si une autre épreuve l'attend avec la maladie de son père. Dans la tête de Tom il y a à présent des éclairs, des souvenirs qui s'invitent, des moments de sa vie qui se rappellent à lui, des bribes d'existence qui forment un tout, une cohérence, un bagage à transmettre à sa fille. Il fait l'apprentissage de la vie "après" tout en cherchant à ordonner et à comprendre ce qui a précédé. Après le réalisme clinique de la première partie, c'est l'humanité qui investit les pages. Alors que Karin n'était qu'une patiente et Tom le référent pour les médecins, les voici à présent réinvestis dans leurs enveloppes charnelles avec leurs émotions, leurs secrets, leurs troubles, leurs désaccords, leurs failles, leurs phobies. Et les mots qui les unissaient par-dessus tout, lui l'écrivain fils d'un journaliste sportif, elle qui brûlait d'écrire aussi, descendante d'une célèbre dramaturge.

Par petites touches, au fil de ses souvenirs, Tom réintègre Karin à sa nouvelle vie, sous d'autres formes. Avec ce moment terriblement émouvant où il s'aperçoit que regretter le temps d'avant, celui où Karin était vivante c'est en quelque sorte nier le bonheur que peut lui apporter sa fille qui fait partie du temps d'après. Constat implacable. D'une justesse poignante.

Il ne faut surtout pas avoir peur de ce livre. L'auteur ne recherche en rien le trop plein d'émotions, plutôt l'émotion juste, celle qui permet d'avancer. Tout être confronté à l'adversité appréciera le compagnonnage de Tom et cette magnifique ode à la vie. On aimerait bien, de temps en temps avoir des nouvelles de Tom et de Livia.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le personnage que nous suivons tout au long de ce roman s'appelle Tom. Dès les premières lignes, le décor est planté, nous sommes à l'hôpital. La femme de Tom, enceinte, vient d'être hospitalisée en urgence. Dans les jours qui vont suivre, son état va se dégrader. Il faut sauver l'enfant au plus vite. La petite Livia vient au monde et Tom partage son temps entre le service de réanimation et la maternité. Nous vivons avec lui les moments d'angoisse, quand il est au chevet de son épouse, et les petits instants de bonheur quand il rend visite à Livia.
Tom nous livre son quotidien à l'hôpital mais aussi de retour à la maison, quelques semaines plus tard. Une nouvelle étape l'attend, compliquée et douloureuse. de Karin nous ne saurons que ce que nous livre Tom. Il ne nous est pas donné de la connaître directement. Elle figure en creux dans le roman, lointaine et pourtant omniprésente. Ce roman ne bascule à aucun moment dans le pathos. L'écriture est factuelle, sans être froide. J'ai pensé à "Réparer les vivants", bien que le contexte soit différent.
Je ne suis pas certaine d'avoir choisi le meilleur moment pour publier ce billet et pourtant... Si l'histoire est infiniment triste, c'est bien de la vie dont il est question, cette vie qui s'impose à nous même quand le pire s'invite dans notre quotidien.
La traduction m'a semblé d'une grande justesse.
Un roman très fort qui porte bien son titre "A tout moment la vie".
Lien : http://www.sylire.com/2016/1..
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A tout moment la vie est le premier roman de Tom Malmquist, c'est un récit autobiographique.

Karin la compagne de l'auteur avec qui il est en couple depuis 10 ans est enceinte de 33 semaines. Elle est hospitalisée en urgence pour une détresse respiratoire sévère mais son état s'aggrave rapidement et le diagnostic de leucémie aiguë tombe. Avant de sombrer dans le coma, Karin a juste le temps de donner à Tom le prénom de leur fille et de lui demander d'être la seule personne à rester à son chevet.

Tom parvient à assister à la césarienne pratiquée en urgence pour sauver l'enfant, il tient la main de sa compagne pendant l'intervention. Ensuite ce seront pour Tom de multiples va et vient entre le service de chirurgie et celui de néonatalogie par une galerie souterraine qui relie les deux services. Il loge dans une chambre familiale du service de néonatalogie.

Dans la première partie de son récit jusqu'au décès de Karin, on suit Tom sur un rythme haletant.
Le récit est très réaliste, d'une précision chirurgicale.
On admire l'humanité du personnel soignant, la ténacité de Tom qui veut toujours connaître les raisons des refus qui lui sont opposés, refus d'assister à la césarienne, refus de faire passer une couverture du lit de Karin à celui de leur fille Livia, une ténacité qui lui permet de toujours obtenir gain de cause.

Après cette première partie, Tom fait revivre Karin au travers de souvenirs qui lui reviennent dans le désordre. Ce sont des souvenirs de virées entre copains, de matchs de hockey, de sa rencontre avec Karin, des moments qui ont suivi son décès, des premières semaines avec Livia dont il doit s'occuper seul aidé de sa belle-mère qui prend le relai la nuit pour lui permettre de dormir assommé de somnifères. Les moments de corps à corps qu'il passe avec sa fille sont très beaux.
Il évoque les multiples tracasseries administratives auxquelles il est confronté car, n'ayant pas fait de reconnaissance de paternité, il n'existe pas juridiquement en tant que père, une situation complètement kafkaïenne...

Une autre épreuve l'attend peu de temps après le décès de Karine avec l'aggravation de l'état de santé de son père gravement malade depuis 10 ans...

J'ai commencé la lecture de ce témoignage avec une certaine appréhension car le sujet est très sensible mais j'ai trouvé que ce récit était abordé par l'auteur avec une distance qui rend ce livre très émouvant, sans aucun pathos, sans aucun voyeurisme. Un récit qui montre la force et le courage d'un homme.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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J'ai failli abandonné ce livre dans le premier quart ... trop clinique et difficile de se souvenir de qui est qui dans les amis et la famille
Puis j'ai été emportée par ce lien tellement fort tissé dans ce couple ....
Et j'ai eu à la fin le même problème qu'au début ...
Mais rien que pour le coeur du livre, je ne regrette pas ma lecture, qui dit si bien ce couple fusionnel !
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