Voici une citation qui explique le titre de ce roman qui m’a beaucoup touché : "Mon François c’est un peu un homard... un peu dur, un peu pinçant au premier abord. Mais derrière la carapace, il y a une délicatesse subtile et impromptue, goûteuses qui ravit mon esprit".
Ce que je veux dire, c’est qu’à toujours réfléchir, se poser des questions, se torturer l’esprit, on n’avance pas, on n’entreprend rien. Il faut laisser un peu le risque entrer dans sa vie, ou saisir une chance au vol, c’est la même idée. Je crois foncièrement que la vie est mouvement et qu’il ne faut pas toujours chercher à figer, nommer, définir les choses... C’est un peu comme si tu étais sur une planche de surf et que tu trouvais la vague : il faut juste se laisser porter sans chercher à déterminer la destination, calculer le point d’arrivée.
Je sais depuis toujours que je ne dois compter que sur moi-même, que les autres ne sont pas là pour m’aider. Il faut que je reconstruise ma carapace pour être plus forte, que je bâtisse autour de moi un rempart antieffraction pour me protéger. Tout mon être est en miette.
Quand on va mal, on ne voit pas bien les choses, on ne distingue rien. On est dans le noir en soi-même et on regarde par le prisme de sa propre noirceur.
Je suis restée cristallisée sur des douleurs anciennes que je n'ai jamais su dépasser.
Je voudrais pouvoir me défaire de ces chaînes qui entravent ma vie depuis si longtemps
Ne dit-on pas qu’il faut s’aimer soi-même avant d’être capable d’aimer convenablement et d’être aimé...
Pour la première fois, j'aime et je suis aimée de la plus belle façon qui soit. Dans le respect, l'entraide, la douceur, et une complicité de l'esprit et des corps à nulle autre pareille. C'est merveilleux. Il me semble avoir gagné au loto de la vie, même si au fond de moi il y a encore une vilaine, néanmoins peu audible, voix qui me susurre : "Tu as triché, un jour tu paieras pour cette chance que tu ne méritais pas." Je crois qu'il y aura toujours une part de moi qui se sentira un peu usurpatrice. Pourtant, je n'ai rien pris, rien volé. Quelqu'un a soigné mes blessures et m'a redonné goût à la vie.
Le psychanalyste amateur vous dit d'arrêter avec ces inepties. Vous n'êtes pas tombée sur les bonnes personnes, c'est tout. Votre problème, c'est vous, votre perception de vous et des hommes.
Qu'est ce que vous en savez? Ai je demandé, sur la défensive, frappée par sa clairvoyance.
Il y a des hommes bien, et vous, vous êtes quelqu'un de bien. Je ne vous connais pas assez, surtout avec cette carapace que vous vous êtes construite, mais vous avez plein de qualités et vous êtes très jolie. Dans un autre contexte et un peu mieux apprêtée, vous auriez beaucoup de succès, ce qui vous manque, c'est le sourire intérieur.
Le sourire intérieur? C'est joli, mais ca veut dire quoi?
Vous n'allez pas bien pour des raisons qui vous appartiennent. Vous êtes donc sombre a l'intérieur et forcement ça transparaît à l'extérieur. Ca manque de soleil, de lumière... Vous souriez en surface, mais au fond de vous, ça ne sourit pas. Toutefois je suis sure que vous avez le potentiel pour developper une vision plus positive de l'existence, et peut-être, un jour, croquer la vie à pleines dents !
Parce que vous, l'ours bourru qui vit tout seuk, vous croquez la vie à pleines dents? Votre leçon est un peu facile je trouve. Excusez moi mais je vous regarde et je ne vois pas votre sourire intérieur où alors il est bien caché!
Là-dessus, il m'embrasse sur la joue et s'en va, me laissant là les bras ballants et le coeur palpitant. Je voudrais rester de marbre, mais il sème sur le parcours des petits riens irrésistibles. Je sens comme un piège se refermer sur moi, mais un piège plutôt doux, tentant et chaud. Le pire des pièges.