On ne fait pas de politique après le coucher du soleil.
Tu as encore largement le temps d’habituer ton corps à toutes les potions mortelles avant d’avoir de vrais ennemis.
- On peut « s’habituer » à être empoisonné ?
- Oui, c’est Mithridate, l’ancien roi du Pont, qui en a eu l’idée. Il suffit de prendre chaque jour des doses de poison de plus en plus fortes. À la fin, on ne risque plus rien du tout. Je pourrais boire une pleine coupe de venin sans même m’en apercevoir.
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Oui, bientôt je renverserai Obadas et je prendrai sa place. Il est le seul à ne pas s’en rendre compte. Après tout, c’est celui qui gouverne qui doit être roi, non ? Avec l’accord d’Auguste bien sûr. Rassure-toi, je n’oublie pas que le royaume nabatéen est client de Rome.
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L’amour mérite tous les combats, toutes les morts.
Les déesses détestent ceux qui veulent leur forcer la main.
On ne compte plus les messies apparus ces derniers temps avec des idées révolutionnaires. Ces gens sont incontrôlables.
- Tu ne trouves pas l’empire assez grand comme ça, Quintus ?
- « Auguste », ça signifie « augmenter », Alix. Je suis sûr que notre empereur a vocation à l’augmenter encore.
Halte-là, étrangers ! N’espérez pas entrer dans Pétra ! Il n’y a que les fous et les fantômes pour traverser le désert pendant une tempête !
- Non ! Il y a les Romains aussi. Et ton roi attend l’envoyé d’Auguste, soldat.
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- Mais c’est ton ami, le chef de la garde, qui a servi à boire au roi… Ce soldat se laisse humilier comme un esclave ;
- Non. C’est la tradition ici : les convives remplissent les coupes à tour de rôle.
- Hum… Si on faisait cela au Palatin, il y aurait des gens empoisonnés tous les soirs.
C’est ça qu’on appelle « faire de la politique », Syllaios. Tu massacres ton propre peuple !
- Mais non ! Ce ne sont pas des Nabatéens ! Ce sont des Juifs ! Les sujets d’Hérode se croient tout permis. Ils n’ont pas à venir s’installer aussi près de Pétra sans notre permission.
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