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Critique de LambertValerie


Tout comme la Montagne magique que j'ai découvert, il y a quelques mois, les Buddenbrook lu aujourd'hui, ces deux romans sont exceptionnels et leur longueur n'en sont pas effrayantes. Bien au contraire, on aimerait tant que cela n'en finisse pas.

C'est en allant, il y a quelques années à Lübeck, où j'ai visité la maison Buddenbrook, transformé en musée que j'ai eu envie de lire l'histoire de cette famille hors pair que constitue les Buddenbrook.

L'histoire se déroule sur quatre générations mais elle est surtout centrée sur la troisième avec quatre enfants. Les deux frères : Thomas et Cristian, deux soeurs dont l'éclatante Antonie.
Cette famille s'inscrit dans la bourgeoisie, de très riches négociants en grains exerçant dans la ville de Lübeck que Thomas Mann parvient à nous décrire de façon si parfaite, décrivant les moeurs, les codes sociaux de cet type de société bourgeoise.
Les premières, à qui cette bourgeoisie de commerçantsfait offense, ce sont les femmes.
Qu'ont-elles à faire de leur vie sinon à se marier et engendrer des descendants mâles poursuivant la lignée de leurs pères ?
D'où mon attachement sans doute à Antonie, surnommée Tony, jeune, ravissante, elle aspire à une vie pleine de douceurs, peut-être même visant l'aristocratie, malheureusement, son destin est dicté par l'intérêt bourgeois et mercantile de la famille.
Elle se voit " contrainte" d'épouser un commerçant cupide qui fera faillite, ne sauvant son honneur qu'en divorcant et retournant chez les siens. Une deuxième tentative de mariage avec un Munichois échouera lamentablement, c'en est fini d'être " une oie" et toutes ses illusions s'enfoncent dans la morne vie d'une ville qui la rejette.
Que dire des deux frères ? Thomas, l'aîné reprend le flambeau du commerce familial, gagne les honneurs de cette société en devenant consul puis sénateur.
Son frère Cristian lui est tout de suite le vilain petit canard, celui qui ne "fait qu'écouter ses états d'âme".
Thomas Mann reste un grand maître dans l'art de disséquer les coeurs et sonder le tréfonds des âmes. On est fasciné par cette écriture qui cisaille les coeurs de nos héros. Personne ne peut échapper à ce qui vous tiraille, vous pénetre. Même Thomas qui jette l'opprobre sur son frère cadet, est lui aussi atteint du même mal qui les rongent.Celui de ne pas être à sa place, vivre dans les faux-semblants, de ne pas se comprendre.
Thomas Mann nous conduit par le biais de ses personnages à une introspection qui donne à réfléchir sur des thèmes qui lui sont chers.
Une place particulière dans le roman est faite à la musique, par la femme de Thomas qu'elle transmet à son fils Hanno. Thomas Mann nous guide dans cet univers musical qui transforme les coeurs et peut porter au sublime.

Lire l'oeuvre de Thomas Mann, c'est une joie sans faille, une sensibilité exacerbée, un pur moment de bonheur.
Et, j'ai bien de la chance car d'autres titres m'attendent encore.
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