La petite fille qui regardait le Bosphore

Pour commencer merci aux éditions le four banal pour l'envoi de ce roman et à masse critique.
Beaucoup de lecteurs ( je travaille dans une bib), m'ont parlé de cinquante nuances de Grey (qui aborde le sujet de la soumission également) que je me suis toujours refusée à lire vu l'impact médiatique. Je partais donc de très loin en découvrant ce roman autobiographique.
Le résumé : Pierre, le narrateur et auteur de ce roman est connu sous le pseudo d'Hugo Boss sur le site minitel de Maîtresse Françoise. C'est là que vont se rencontrer virtuellement Hugo et Marine (Gila de son vrai prénom). Marine, déçue de la sexualité avec son mari, recherche un dominateur, un Maître afin d'épanouir sa vie sexuelle bien morne jusque là. Cette trentenaire, brillante scientifique, s'ennuie terriblement auprès de son mari. Elle ne rêve que d'être fouettée, fessée et prête à satisfaire en tout, son maître.
Dans un premier temps, Hugo et Marine communiquent par minitel. Ils s'envoient de nombreuses lettres enflammées et Hugo commence à exiger que Marine lui obéissent même s'il n'est pas présent. A l'occasion d'une visite professionnelle sur Paris, Hugo propose un premier rendez-vous à Marine. A partir de ce jour, ils vont vivre une relation sulfureuse bien qu'épisodique vu la distance kilométrique qui les sépare. Marine trouve enfin dans cette relation un équilibre nécessaire à son bien-être.
Mon avis : Certes le langage est parfois rude, on peut être choqué par leurs choix et par leur relation sadomasochiste. On parle de sexe, de soumission, de fessée mais aussi de fouet, de lacération sur le corps de Marine, mais j'ai adoré l'écriture de Pierre Marche. Il se rend compte au fur et à mesure de leurs rencontres, qu'il tombe amoureux de cette femme qu'il trouvait pourtant quelconque lors de leur première rencontre. Il en parle avec beaucoup de douceur, veut en savoir plusxsur sa vie personnelle et professionnelle. Il devient jaloux de savoir qu'elle fait encore l'amour avec son mari même si ça devient plus une corvée qu'autre chose.


Comme je le disais plus haut, ce roman est autobiographique et l'auteur a attendu 20 ans avant de l'éditer, sans doute à cause de la blessure restée ouverte durant tout ce temps.

Quelle histoire d'amour ! Si l'approche de l'univers SM m'était totalement inconnue, j'avoue avoir plongé dans ce récit rapidement et l'avoir dévoré en deux jours seulement. Et oui, je voulais à tout prix connaitre la fin.
Comment l'héroïne Gila/Marine peut-elle autant vouloir se détruire et qu'elle histoire extra-conjugale et plus que charnelle vit-elle avec son "maitre"/amant Hugo/Pierre ?
Une histoire autobiographique, à la fois érotique, tragique, perturbante et très accrochante que raconte ce "maitre" initiateur aux travers de leurs échanges écrits, de ses souvenirs et d'un parcours des lieux visités autrefois par les deux protagonistes.
Bravo à l'auteur qui a osé partagé son histoire, son amour et sa profonde blessure.

Je remercie les Editions le four banal et Babelio – via sa Masse Critique – de m'avoir fait parvenir ce récit, l'histoire de Pierre / Hugo Boss et Gila / Marine. Un homme et une femme, chacun marié(e) de son côté, qui vont se rencontre via la Reine afin d'assouvir leur penchant SM; Hugo Boss étant le maître et Marine sa chienne soumise.
Même si ce livre s'adresse à un public averti (certaines scènes étant crues), il est évident qu'Hugo Boss et Marine sont rapidement sortis, à leur insu, du jeu dans lequel leur rencontre s'inscrivait et que, finalement, ce récit est bien plus une histoire d'amour que de sexe.
L'auteur a mis du temps pour écrire cette histoire, être capable de la sortir de son contexte, trouver les mots justes pour décrire l'amour qui unissait Pierre et Gila et, surtout, pour décrire le manque et l'absence de Gila au quotidien.
Une belle déclaration posthume de Pierre à Gila, un récit qui touche le lecteur mais, néanmoins, un style littéraire qui ne m'a complètement convaincue; à mes yeux, l'histoire manque de liant, de fluidité, de cohésion – à savoir que les chapitres sont posés, de manière chronologique, en relatant chaque rencontre, échange téléphonique ou écrit.
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