Le violon a pleuré, des touristes ont pleuré, l’épicière a rendu la monnaie en s’essuyant les joues avec son tablier, un chien a hurlé à la mort, l’église a sonné le glas, un rideau métallique c’est abaissé, un verre s’est brisé. L’arc-en-ciel s’est senti indécent de nous imposer ses couleurs naïves et s’est déplacé vers un rivage où il dérangerait moins.
Je me suis toujours senti comme un funambule. J'ai avancé dans cette société en prenant mille précautions. Légèrement au-dessus, un peu en-dessous ou complètement à côté, je ne sais trop où, mais jamais en son sein. Je me suis maintenu en équilibre tant bien que mal, sachant que je pouvais chuter à tout instant.
C'est étrange ces années qui passent et qui nous éloignent les uns des autres.
La science est l’ennemie de la poésie. Ils ont tué la Lune. Elle était un miroir aux rêves, un astre brillant, ils en ont fait un tas de cailloux qui tourne connement autour de la terre.
Je comprends aujourd'hui que les vrais héros ne sont pas ceux qui ont des super pouvoirs, mais ceux qui en sont dénués et qui continuent à avancer.
Il y avait les vagues, il y avait le sable. Il y avait le vent aussi. Il y avait les pins, leurs pignes et leurs épines. Il y avait les écureuils. Il y avait les dunes ou plutôt une grande dune qui s'étirait à perte de vue. Il y avait les chemins qui cheminaient, les marcheurs qui marchaient, les vendeurs qui vendaient, les bronzeurs qui bronzaient, les pêcheurs qui pêchaient, le sable qui sablait et les mouettes qui mouettaient. Tout était en ordre.
Les meilleures culpabilités sont celles que l'on garde pour soi, les autres ne sont que des demandes de pardon.
Il y a eu ce « ça me fait plaisir de te revoir ». Je n’avais pas envie de ce plaisir, j’avais envie d’amour, de son amour. J’avais envie qu’elle me dise qu’elle n’avait jamais cessé de penser à moi pendant toutes ces années. J’avais envie qu’elle se mette face à moi et qu’elle me prenne la bouche, qu’elle m’enlace et qu’elle me propose de rentrer chez moi pour faire cet amour que nous n’avions jamais fait.
Les étudiants en droit ont des idées assez arrêtées sur les vêtements. Ils aiment ce qui est droit, ce qui est classique, ce qui n'a aucun charme, aucune fantaisie. Un étudiant en droit qui remplace sa chemise par un t-shirt est considéré comme un punk.
« Ma mère ne s’était jamais enorgueillie de ses lectures. Pour elle il s’agissait d’un plaisir et d’une manière de s’enrichir.Certains couraient, d’autres allaient au casino, jouaient aux cartes ou allaient dans les bars . Ma mère lisait.
Tout le temps ou presque.
Compulsivement.
Je ne manquais pas d'approvisionnement.
Bien sûr , je ne comprenais pas tout , et avais quelques doutes sur le sens du romanesque de Paul Claudel que je trouvais moins abouti que celui d’Alexandre Dumas ou Victor Hugo.... »