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Citations sur Eros et civilisation (22)

La notion selon laquelle une civilisation non répressive est impossible est la pierre angulaire de la théorie freudienne.
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Les camps de concentration, les génocides, les guerres mondiales et les bombes atomiques ne sont pas des rechutes dans la barbarie, mais les résultats effrénés des conquêtes modernes de la technique et de sa domination.
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Toute liberté existant dans le domaine de la conscience développée et dans le monde qu’elle a créé n’est qu’une liberté dérivée, une liberté qui est le fruit d’un compromis, une liberté obtenue aux dépens de la satisfaction intégrale des besoins. Et pour autant que la satisfaction intégrale des besoins constitue le bonheur, la liberté dans la civilisation est par essence l’antagoniste du bonheur : elle implique la modification répressive (sublimation) du bonheur. Réciproquement, l’inconscient, la couche la plus profonde et la plus ancienne de la personnalité mentale, est l’énergie au service de la satisfaction intégrale, c’est-à-dire de l’absence de besoin et de répression.
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Mais toujours, depuis la première restauration préhistorique de la domination à la suite de la première rébellion, la répression de l’extérieur a été aidée par la répression de l’intérieur : l’individu réprimé introjette ses maîtres et leurs directives dans son propre appareil mental. La lutte contre la liberté se reproduit dans le psychisme de l’homme comme auto-répression de l’individu réprimé, et son auto-répression défend ses maîtres et leurs institutions. C’est cette dynamique mentale que Freud développe comme dynamique de la civilisation.
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Le concept de l’homme qui découle de la théorie freudienne est l’acte d’accusation le plus irréfutable contre la civilisation occidentale et en même temps le plaidoyer le plus inattaquable en faveur de cette civilisation. Selon Freud, l’histoire de l’homme est l’histoire de sa répression. La culture n’impose pas seulement des contraintes à son existence sociale, mais aussi à son existence biologique. Elle ne limite pas seulement certaines parties de l’être humain, mais sa structure instinctuelle elle-même. Cependant, une telle contrainte est justement la condition préalable du progrès.
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Au point de vue génétique, il [le remplacement du principe de plaisir par le principe de réalité] se produit d’abord dans la horde primitive, où le père primitif monopolise le pouvoir et le plaisir et oblige ses fils à la renonciation. Du point de vue de l’ontogenèse, il se passe dans la période de la petite enfance, et ce sont les parents et autres éducateurs qui obligent l’enfant à se soumettre au principe de réalité. Mais aussi bien au niveau génétique qu’individuel, la soumission se produit constamment.
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La libre satisfaction des besoins instinctuels de l'homme est incompatible avec la société civilisée.
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Contre une société qui utilise la sexualité comme moyen pour réaliser une fin socialement utile, les perversions maintiennent la sexualité comme fin en soi.
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[…] le développement du progrès semble être lié à l’intensification de la servitude. Dans tout l’univers de la civilisation industrielle, la domination de l’homme par l’homme croît en étendue et en efficacité. Cette tendance n’apparaît pas comme un recul accidentel et passager sur le chemin du progrès. Les camps de concentration, les génocides, les guerres mondiales et les bombes atomiques ne sont pas des rechutes dans la barbarie, mais les résultats effrénés des conquêtes modernes de la technique et de la domination. L’asservissement et la destruction de l’homme par l’homme les plus efficaces s’installent au plus haut niveau de la civilisation, au moment où les réalisations matérielles et intellectuelles de l’humanité semblent permettre la création d’un monde réellement libre.
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Cet essai utilise des catégories psychologiques parce qu’elles sont devenues des catégories politiques. Les frontières traditionnelles entre la psychologie et la philosophie sociale et politique sont devenues caduques à cause de la condition de l’homme à l’époque actuelle : les processus psychiques qui furent autrefois autonomes et privés sont en train d’être absorbés par le rôle de l’individu dans l’Etat, par son existence publique. Par conséquent, des problèmes psychologiques se transforment en problèmes politiques : les troubles privés reflètent plus directement qu’auparavant le désordre de l’ensemble et la guérison des troubles personnels dépend plus directement qu’avant de la guérison du désordre général. Notre époque a tendance à être totalitaire, même là où elle n’a pas encore produit d’états totalitaires. La psychologie a pu être élaborée et pratiquée en tant que discipline spécifique aussi longtemps que l’âme et l’esprit purent se défendre eux-mêmes contre le pouvoir public, aussi longtemps que la vie privée était réelle, vraiment désirée et construite par l’individu même. Si l’individu n’a ni les moyens ni la possibilité d’être pour lui-même, les termes de la psychologie deviennent ceux des forces sociales qui déterminent la Psyché. Dans ces circonstances, appliquer la psychologie à l’analyse des événements sociaux et politiques revient à utiliser une méthode qui a été faussée par ces événements mêmes. Il faut plutôt faire le contraire : développer le contenu sociologique et politique des catégories psychologiques.

[préface]
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