Citations sur Commandant François Chanel : 36 quai des Orfèvres (67)
La sorcellerie n'a pas disparu, Monsieur le commandant, elle s'est juste adaptée au progrès économique et politique.
Après 60 ans, on a irréversiblement la gueule qu'on mérite. La gentillesse s'y lit tout comme la méchanceté. Tous les vices finissent par se feuilleter sur nos rides. Tout se paie, tout remonte à la surface dans un tribunal invisible où sont dénoncés nos entorses, nos travers et nos peines.
Chanel adorait les trains parce qu'avec la SNCF, tout était possible.
Une idée surgit. Il glissa autant de billets que son slip pouvait en contenir, fourra dans son sac à dos la statuette à la pierre bleue et le reste de liasses. Son bras s'immobilisa. Une seconde idée vint. Il conserva une petite liasse de billets dans la main et referma le panneau dissimulé dans la structure du bureau qui, au vu de la couche de poussière, ne semblait pas avoir été ouvert récemment.
En descendant l'étroit escalier, il vit la femme ramper péniblement en traînant ses jambes mortes. Elle s'accouda à une commode et tenta d'ouvrir un tiroir. Laurent vint à son secours et libéra le casier. À l'intérieur, il y avait une remarquable boite en cuir noir qu'il ouvrit pensant qu'elle y cherchait des médicaments. Il découvrit un imposant révolver dans une mousse qui avait pris sa forme. Il y avait aussi deux chargeurs, dix balles et un long tube noir.
La femme scintillante au regard bleu océan le fixa. Elle ressemblait à sa mère, mais en bien plus admirable.
Chanel adorait les trains parce qu'avec la SNCF , tout était possible.
Avec le temps et le recul, il comprit que le visage n’exprimait rien de bien avéré, et que l’homme était ses actes. Toutefois, l’art de la morphopsychologie lui permettait de s’orienter par des signes invisibles à l’œil non averti.
Et puis, il ne croyait pas qu’un flicomorphopsychophilosophe prétentieux fût la bienvenue quai des Orfèvres.
Alors désormais, et depuis vingt ans, il cadenassait ses raisonnements, et ne s’éclairait qu’à la lumière des actes en s’appuyant sur la pente autodestructive de chaque individu.
À force d’inquiétudes à répétition, de rires, de colères ou d’ironies, notre tête ne finit-elle pas par se scarifier et nous façonner inconsciemment ?
Le tout était de savoir interpréter ces signes extérieurs.
Avec le temps et le recul, il comprit que le visage n’exprimait rien de bien avéré, et que l’homme était ses actes. Toutefois, l’art de la morphopsychologie lui permettait de s’orienter par des signes invisibles à l’œil non averti.
Après trente ans d’exercices et de visages, sa conclusion était sans appel : il y a des têtes de fourbe pleines de bonté comme des visages d’ange des plus dangereux, il y a des mâchoires carrées timides et des mentons fuyants militaires. Et inversement ou en demi-teinte.
Il fut un temps où il avait l’envolée lyrique facile et pérorait sur cet « art » qui lisait sur la face humaine à travers les fissures du passé. Aujourd’hui, il se tait parce que ses échappées belles avaient par trop débordé de ses pensées en lui apportant bon nombre d’antipathies.
– Quel est ton prénom, monsieur le voleur ?
– Je ne peux pas répondre à cette question. Mais que puis-je faire pour vous aider, madame ? Vous savez, je suis un gentil garçon.
– Appelle-moi, Albane. Je suis tombée il y a deux jours de ce maudit escalier et je suis à bout, et à cran surtout. Apporte-moi mon agenda qui est resté sur la marche de l’escalier.
Laurent lui remit et demanda en s’étonnant qu’elle n’eût pas dit : s’il te plaît.
- Pourquoi n’avez-vous pas crié ?
– Bien sûr que si, tête de nœud. J’ai braillé comme une dingo, mais personne ne m’a entendu. Tout le monde s’est cassé en vacances. J’ai un service à te demander, gamin.
– Tout ce que vous voulez, Madame. »
vous comprendrez lorsque vous verrez l'appartement.C'est vaudou et compagnie, je vous dit .