Le thème de l'homosexualité féminine est ici abordé avec beaucoup de finesse, les sentiments de Clémentine évoluant subtilement au fil du récit, du rejet à l'acceptation.
- La primeure est donnée au sentiment, sentiment qui s'étend au-delà du sexe de l'être aimé :
« - Veuillez excuser mon mari, vous savez qu'il a du mal à comprendre votre place dans la vie de notre fille. (…)
_ Vous n'avez qu'à lui dire que si j'avais été un garçon, Clèm serait tombée amoureuse de moi quand même. » (p. 14)
-
Julie Maroh nous montre intelligemment le chemin pour être de bons parents et des êtres complets :
« Ma mère a commencé à comprendre. C'est elle qui est venue vers moi pour m'en parler. Jamais je n'aurais osé faire le premier pas. Elle ne m'a pas poussée dans une direction ou une autre. Elle voulait simplement que je sois heureuse et que je m'accepte en tant que personne. Et c'est peu à peu que j'ai compris que nos façons d'aimer étaient multiples. On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux, et notre conception du bonheur s'impose à nous-même selon notre vécu. » (p. 77)
- - le travail sur la couleur : les souvenirs de Clémentine sont dessinés dans un camaïeu de gris et l'une des seules touches de couleur est la chevelure bleue d'Emma, seul éclat de couleur pour Clémentine dans un monde gris opacifié par ses questionnements sur son identité sexuelle.
- La fin tragique par laquelle le récit débute d'ailleurs, ôtant au lecteur d'emblée tout espoir.
- La seule période a priori heureuse est occultée par une ellipse temporelle de 13 ans.
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