Le bleu est une couleur chaude

J'ai beaucoup de mal à me situer avec cette lecture. J'ai beaucoup aimé son graphisme, et même l'histoire qui y est racontée m'a plu. Mais voilà, il y a une chose qui, pour moi, n'est pas tolérable : la différence d'âge entre les deux protagonistes. L'une d'entre elle n'a que 16 ans, la seconde en a minimum 22 et je ne peux pas conseiller une BD où une telle relation est romancée. Même une BD queer ne peut pas mettre en avant une telle différence d'âge, frôlant la pédophilie.

Attirée par le titre, l'illustration en première de couverture et le coloris, j'ai lu « Le bleu est une couleur chaude » il y a un peu moins d'un an. Sans a priori, puisque je n'avais pas lu de critiques ni même vu le film d'Abdellatif Kechiche « La vie d'Adèle », qui s'en inspire.
Quelle déception ! le dessin, qui m'avait pourtant dirigée vers cette bande dessinée, ne m'a finalement pas du tout convaincue. Il est maladroit, sans relief. Je suis également totalement passée à côté de l'histoire, qui aborde pourtant les thèmes forts de l'homosexualité et du deuil. Sans doute parce que la psychologie des deux adolescentes, l'installation de leur relation amoureuse et les réactions homophobes qu'elle suscite, sont traitées de manière trop superficielle, pathétique (au sens littéral du terme) et, disons-le, immature, pour que j'ai pu m'en émouvoir. Sans parler des dialogues inaboutis et ponctués de fautes d'orthographe. Bref, j'en retiens la désagréable impression qu'on a tenté de m'extorquer des larmes avec une romance facile et fleur bleue.

Le titre de l'album ainsi que l'attribution du prix du public Angoulême 2011, m'avaient donné envie de découvrir cette auteure.
Nous suivons l'apprentissage de l'amour d'une jeune adolescente et la découverte de son homosexualité. le scénario décrit bien le désarroi, la peur, les questionnements mais également l'envie d'amour de la jeune fille. L'histoire nous montre également les difficultés d'une relation de couple homosexuel dans une société ayant encore de nombreux blocages et préjugés sur le sujet. L'auteure illustre bien les réactions de rejet et d'incompréhension de ses ami(e)s et parents.
La couleur bleu est le fil conducteur de cette histoire, le bleu devenant symbole de cet amour et de cet épanouissement.
Néanmoins, je suis resté un peu en retrait par rapport à l'histoire et le dessin ne m'a pas totalement convaincu.