Charmant pays où même la douleur d'avoir perdu son enfant se marchande.
(Pocket-P-276)
Hormis ces quelques mètres carrés, ai-je jamais eu un seul chez moi ? (p.288)
On est curieux. Du berceau à la tombe, c'est ce qui nous tient debout. Parfois ce qui nous perd. On est toujours trop curieux. Et encore plus quand on nous parle de nous. On n'en a pas assez. Rien n'étanche cette soif-là.
Les livres ont ce pouvoir, je le sais désormais : faire éclore ce qui n'existait pas l'instant d'avant.
Dans la vie de certains d'entre nous, il est des journées qui compactent en vingt-quatre petites heures plus d'émotions que certains autres n'éprouvent au cours de leur existence.
Tuer est l'acte fondateur dans lequel chacun révèle à lui-même son propre pouvoir.
Je ne pratique mes incursions hors de Cabot, jusqu'au réfectoire de l'autre côté de la grande pelouse du Quad, qu'aux heures les plus creuses. Je vais jusqu'à utiliser mes jumelles pour scruter le réfectoire illuminé et dénombrer les étudiants qui s'y restaurent. A plus de dix occupants, je renonce. A moins, je m'y aventure, non sans d'infinies précautions. (p.100)
La fuite n'est jamais une solution. Je le sais bien...
La fuite est toujours l’expression d’un échec ; pire, d’un état d’impuissance. Elle ressemble à son équivalent plombier : on s’y écoule goutte à goutte, jusqu’à se perdre tout à fait et ne plus pouvoir endiguer le flot. On s’y dilue à la fin dans le grand tout, plus souvent encore dans le grand rien.